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30 juillet 2015

Rapport Conway. Communiqué de la section Modem Japon

La section Modem-Japon salue le rapport que la Sénatrice Hélène Conway-Mouret a remis au Premier ministre Manuel Valls le 21 juillet.

Bien que reconnaissant elle-même les difficultés méthodologiques d'un tel travail, notamment dans la réalisation de statistiques (celles présentées sont donc à prendre avec réserve), la sénatrice a pu produire un document qui saura interpeller les autorités compétentes mais aussi les principaux intéressés : Nous, Français de l’Étranger.

Le rapport est avant tout un aperçu complet des difficultés, souvent orwelliennes, auxquelles sont confrontés tous les Français en phase d'"impatriation". Difficultés et obstacles ignorés avant d'y être confrontés. Et si certaines de ces difficultés ne sont pas spécifiques aux seuls "impatriés" (logement, emploi...), leur situation est généralement un facteur aggravant.

Ainsi une grande partie des propositions appelant à une meilleure information ou bien un meilleur accueil de la part des administrations n'est, elle aussi, pas spécifique aux cas des Français de l’Étranger et peut être élargie à toute l'administration.

Si la photographie d'ensemble est donc très juste, on regrettera néanmoins certains raccourcis et caricatures sur l'absence d’émigration historique par exemple, ou encore ce commentaire sur les retraités qui s'expatrient pour le soleil.

On notera d'ailleurs qu'il n'est pas du tout fait état des raisons ayant amené à l'expatriation. Si celles-ci sont le choix de motivations personnelles et diverses, elles ont pourtant une influence évidente sur l'approche, éventuelle, du retour.
De même qu'il serait intéressant de connaître le nombre de personnes qui, après un retour en France décevant, décident de repartir.
Dernier exemple de raccourci, les VAE ne sont abordés que sous l'angle estudiantin, et non sous celui de l'expérience professionnelle.

Concernant les 49 propositions, si celles-ci sont de bon sens, certaines auraient méritées d'être plus détaillées et des pistes ouvertes.
Sur la diffusion des informations par exemple, la proposition 38 pourrait être complétée par la demande d'un renforcement de l’activité de la Maison des Français de l’Étranger à travers son site, jugé par le rapport trop généraliste et pas à jour.
De même, la collecte d'informations dans certains domaines spécifiques (retraite, assurance santé...) variant d'un pays à un autre en fonction des accords bilatéraux, des fiches locales devraient être réalisées par le MAE.

Il est enfin à noter qu'il n'est pas fait référence à la consultation sur le "Ministère du XXIème siècle" et au rôle par exemple des consulats. Or la mobilisation des services consulaires en amont (collecte d'informations sur le pays) et en aval (distribution d'un Guide du retour, proposition 39) est indispensable.

En conclusion ce rapport sera d'une grande utilité aux autorités dans l'indispensable et trop souvent retardé chantier de la réforme de l'état, même si nous pouvons douter de la rapidité de leur mise en œuvre tant celle-ci apparaît complexe.
Il est surtout une source précieuse d'informations pour tous nos concitoyens vivant hors de France ou envisageant de le faire, et mérite à ce titre d'être largement relayé.