Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

20 mars 2016

20 mars : Journée de la Francophonie

Dans le cadre de la semaine de la Francophonie qui se déroule du 12 au 20 mars 2016, le Ministère de la Culture et de la Communication organise l'opération « Dis-moi dix mots » pour rendre hommage à la diversité des termes et expressions qui enrichie la langue française selon les cultures, régions et pays.
La FFE-Modem souhaite accompagner cette initiative en proposant sa définition de 10 mots clés fréquemment utilisés en politique, trop souvent galvaudés, et qui comptent particulièrement pour nous. Si certains mots peuvent avoir plusieurs sens et varier selon les régions, d’autres ont besoin qu’on leur fasse justice en s’élevant contre les utilisations abusives ou connotées dans le contexte politique

Francophonie

La théorie :
Souvent associée à l'art ou aux échanges culturels, la Francophonie a cependant aussi, depuis le  sommet de Hanoï en 1997 une définition politique.
Ni simple opposition à la domination de l'anglais, ni relique pour nostalgiques d'un empire colonial, la Francophonie est un « club » de pays qui ont en commun une langue, élément facilitateur de communication.
La Francophonie, à travers notamment l'OIF, forme un réseau actif au sein duquel la diplomatie peut agir pleinement.
Forum international, elle favorise l'éclosion d'un monde multipolaire qui axe la résolution des crises  sur la communication et la diplomatie.

Notre avis :
La Francophonie doit aller au delà de l’image de la défense de langue française et la diversité de la culture francophone. Comme instrument de diplomatie, elle doit pouvoir servir les populations francophones en mettant les moyens de l’OIF au service des échanges académiques, commerciaux et politiques. La richesse des idées se partager comme la richesse de la langue. Les députés et sénateurs des Français qui résident hors de France doivent jouer un rôle majeur dans cette entreprise et être à la fois les entremetteurs politiques privilégiés mais aussi les initiateurs auprès des citoyens sur le terrain.

Laïcité

La théorie :
Séparation de l’Église et de l’État, du pouvoir religieux de celui civil, la laïcité garantit la possibilité de vivre ensemble sous la règle d’or du respect mutuel quelque soient nos croyances.
La laïcité « à la française » c'est l'ensemble des lois qui de 1880 à 1905 ont entériné la séparation de l’État et de l’Église.

Notre avis :
Peut-être le mot le plus galvaudé du moment : revendiqué de l'extrême-gauche à l'ultra-droite dans des visions souvent opposées, il est pourtant un des concepts politiques les mieux définis, car inscrit et décrit dans la loi.
Loi de compromis en 1905, elle est le pilier du « vivre ensemble » à la française. Respectueuse de toutes les croyances, garante de leur libre expression, elle n'en reconnaît aucune pour mieux les défendre toutes.
Libérale, la laïcité à la française n'est ni un athéisme d'état, ni une neutralité passive : elle est la garante des droits fondamentaux à la liberté de conscience et à la liberté d'expression, dans le respect des règles communes de la République.

Libéralisme

La théorie :
Idéologie matricielle de la République, elle n'est paradoxalement en 2015 appréciée que par moins de 2/3 des Français (sondage Génération Libre).
Complexe à définir, confondu depuis les années 80 avec l'ultra-libéralisme, un des avatars du libéralisme « négatif » (selon l'expression de Isaiah Berlin), et son cortège de dérégulation et d' abandon par les états de leurs prérogatives, rares sont les formations françaises à s'en revendiquer.
Surtout que la France a aussi eu à subir les affres des dérives « totalitaires » (toujours selon I.Berlin) du libéralisme « positif » à travers le jacobinisme.

Notre avis :
L’épanouissement de l’être humain et la quête personnelle du bonheur ne peuvent exister en l'absence de liberté. La République s'est fixée et doit conserver pour première mission de la garantir à chacun que ce soit au niveau des libertés fondamentales de croyance, d'expression et de circulation qu'économique d'entreprendre et de créer.

Humanisme

La théorie :
Mouvement culturel et philosophique né au tournant du XVI ème siècle, l'Humanisme est à l'origine de notre civilisation européenne moderne. Reprenant la pensée du philosophe antique Protagoras que “L'Homme est la mesure de toute chose”, l'Humanisme est le terreau sur lequel les grandes idées modernes ont germé : le libre arbitre, la tolérance, la laïcité jusqu'à la démocratie..

Notre avis :
Nous plaçons l’homme au centre de chaque question de société. L’émancipation de la personne humaine, femme et homme, le respect qui lui est dû, son épanouissement, constituent donc la fin principale des organisations sociales. Toute personne humaine, quels que soient sa situation, son âge, son état de santé, valide ou handicapée, porte en elle, identiquement, intégralement, sa part d’humanité et a droit à un égal respect. Nous avons confiance dans la capacité de progrès de l’humanité, en science et en conscience.

Identité(s)

La théorie :
Relancé en 2007 avec le débat sur “l'identité nationale”, la recherche d'une définition politique à un concept qui préoccupe plus la sociologie et la psychanalise est un exercice périlleux mais révélateur des valeurs d'une formation politique.

Notre avis :
L’aspiration à voir reconnaître son identité est un besoin fondamental de l’être humain. C’est vrai d’un peuple, d’une communauté, comme cela est vrai d’une personne. L’histoire, la langue, la culture, les idéaux philosophiques ou religieux servent de repères pour constituer cette identité. Lorsque l’identité est niée, c’est un malaise profond : souvent, elle revient en boomerang, y compris sous forme d’intolérance ou de revendications violentes. Au contraire une reconnaissance sereine permet l’acceptation et la reconnaissance de l’autre. À l’intérieur d’un peuple, comme le peuple français, nous ne déclinons pas le mot « identité » au singulier. Chacun d’entre nous est fait de plusieurs identités d’origine, de culture, parfois de langue. Et il a le droit d’assumer ces identités au pluriel, de se sentir à la fois Français, Européen, originaire d’une région ou d’une histoire différentes, juif, musulman, chrétien, agnostique ou athée, aimant avec passion sa langue nationale et en même temps la langue de sa région ou de son pays d’origine. Tout cela est une richesse, le rayer ou l’effacer, ce serait une amputation.

Europe

La théorie :
Europe c'est l'histoire d'un nom qui remonte aux sources de notre civilisation, celle de la Grèce antique et qui embrasse l’empire romain, la religion chrétienne dans toutes ses confessions, la tradition juive, les grands mouvements philosophiques, particulièrement les Lumières, mais aussi les contacts historiques, de guerre ou de paix, avec d’autres cultures, notamment l’Islam, pour créer une civilisation qui porte une vision de l’homme et rayonne dans le monde.

Notre avis :
Notre Europe porte aussi un modèle de société, où créativité, Europe économique, et solidarité, Europe sociale, sont intimement mêlés. L’Union européenne est une communauté d’intérêts fondamentaux et de valeurs politiques dont la première est la démocratie. Aucun des pays européens ne peut, s’il demeure seul, défendre sa vision du monde et ses priorités face aux puissances planétaires. L’Europe politique est donc un impératif. Elle se construira en une démarche coopérative, dans laquelle chacun conserve son identité et sa volonté, et s’engage à préserver les identités des autres.

Solidarité

La théorie :
La vertu principale de toute société, et même de toute communauté, c’est la solidarité. La solidarité est une garantie contre les difficultés de la vie. Elle est en même temps un principe dynamique qui permet d’avancer, qui soutient les plus audacieux, puisqu’on sait que le succès des uns servira aussi aux autres.

Notre avis :
La Solidarité de l'instantané, c'est celle des premiers secours aux plus démunis, à ceux qui ont tout perdu, aux réfugiés.
La Solidarité comme politique, c'est al lutte contre  les inégalités, sociales ou culturelles, qui doivent être contenues et constamment réduites au travers du temps, car cette réduction des inégalités est constitutive de tout projet humaniste.

Écologie et développement durable

La théorie :
Récemment apparue dans le débat politique, l'écologie n'est cependant souvent relayée qu'à la marge de l'action publique, quand il ne s'agit pas uniquement de faire du "Green washing".
Le développement ne doit cependant pas se juger seulement au présent. Il doit se juger au futur. Les générations à venir sont concernées par nos décisions autant que les générations actuelles. Le seul vrai développement est donc le développement durable qui préserve le patrimoine naturel, les ressources, la terre, l’eau, le climat, les conditions de la vie en commun pour nos enfants et les enfants de nos enfants.

Notre avis :
Une écologie politique c'est donc revoir notre consommation d’énergie, notre modèle économique qui donnerait la priorité au long terme sur le court terme, une croissance qualitative et pas seulement quantitative, une solidarité réelle entre les générations, une gestion responsable des finances publiques. Cela passe aussi par le refus du déséquilibre persistant, dramatique, entre le Nord et le Sud, dans lequel les pays développés portent une si lourde responsabilité. Cet engagement exige un changement du modèle économique dominant sur la planète.

Centre

La théorie :
Le Centre est l'affirmation d'une force politique distincte de la droite et de la gauche.
Il promeut le dépassement des contraires, la modération entre les antagonismes politiques : conservatisme et progressisme sur le plan des réformes et des idées, interventionnisme et laisser-faire sur le plan économique.
En France, le Centre est apparu après la Révolution française. Dans l'Assemblée de 1791, il est la force principale constituée par les députés qui sont attachés aux principes et aux conquêtes de 1789, mais qui craignent autant la surenchère des proches du roi que celle des révolutionnaires extrémistes. Ils sont alors représentés par la tendance girondine, et par deux orateurs Mirabeau et Barnave. Le courant a traversé l'Histoire.

Notre avis :
Parce qu’il dépasse les dogmatismes, le Centre représente l'équilibre et la vraie force, celle qui agit avec efficacité dans l'intérêt de tous.
Il ouvre un renouveau de la vie politique par une volonté d'ouverture, de dépassement des clivages stériles droite/gauche, clivages qui ont démontré depuis plus de trente ans leur incapacité à réformer en profondeur le pays pour retrouver le chemin de la croissance et du leadership.
Il est le fruit d'une conviction inébranlable que le seul projet politique qui pourra se traduire réellement en actions positives déterminantes se fera, au delà des postures et des intérêts partisans des partis, par l'union des individus modérés, déterminés, et de bonne volonté de droite et de gauche pour construire ensemble un pays plus juste, plus puissant, plus moderne.
De même qu'il faut deux jambes pour marcher, il faudra l'appui de toutes les forces républicaines modérées de gauche et de droite pour diriger le pays vers un futur plus prospère.

Éthique

La théorie :
Du grec « Ethikon » (« la science morale, qui concerne le lieu de vie, les habitudes, les mœurs »), l'éthique est la partie de la philosophie qui envisage le fondement de la morale (éthique selon Platon, Aristote, Descartes, Kant, Spinoza, Tocqueville, Heidegger, Deleuze, Ricoeur, Comte-Sponville,...).
Dans un sens ordinaire, le terme éthique est synonyme de morale, et désigne une pratique ayant pour objectif de déterminer une manière conforme de vivre en société, et correspondant aux fins ou aux rôles de la vie de l’Être humain (exemple : recherche du bonheur ou de la vertu).
L'éthique s'applique alors à tous les domaines de l'activité humaine, comme la santé, le monde du travail, l'économie, les sciences, la culture, et bien évidemment la politique.

Notre avis :
Pour le Modem, le respect de l’Éthique républicaine est un engagement majeur. La fin ne justifie pas les moyens. Toute action politique doit s'inscrire dans une démarche de respect des idéaux républicains. Elle doit  être menée pour la promotion de l'intérêt général, avec la prise en compte des opinions minoritaires. Aucune entorse aux valeurs humanistes ne peut être justifiée par un quelconque intérêt partisan.
Nous sommes respectueux des points de vues des autres sensibilités républicaines, et le cas échéant intégrons ces autres points de vues pour améliorer une prise de position.