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09 octobre 2011

COURTIAL : de l'indignation au scandale ?

Dans ma note du 29 septembre je vous parlais de notre fraîchement nommé secrétaire d'Etat rien qu'à nous les Français de l'étranger, Edouard COURTIAL, et de l'indignation que suscita telle nomination. Je rappelais en effet que ce dernier ne s'était, durant ses deux mandats de parlementaires, que rarement exprimé sur les problématiques des Français de l'étranger et que sa seule sortie sur le sujet était la signature d'une proposition de loi visant à retirer la nationalité française à tous nos concitoyens fiscalement installés à l'étranger. Ce qui en fait donc aux yeux de beaucoup un individu assez peu qualifié pour le poste.

Devant le début de polémique que prenait cette affaire, en vieux briscard de la politique, le pourtant jeune député nous a gratifié d'un mea culpa, sinon crédible, tout au moins de bonne forme, avec cette réplique culte:  «  Le secrétaire d'Etat que je suis regrette que le député que j'étais ait signé une telle proposition de loi ». On passera sur la constance des convictions du politique, et on admirera la pirouette de l'opportuniste...

L'histoire, quoique humainement et républicainement peu morale n'ayant rien d'illégale, elle aurait pu, comme bien d'autres, sombrer dans les abysses de l'oubli si un rebondissement récent n'était venu la repêcher.

Alors que depuis le 11 mai la fameuse proposition de loi, accessible sur le site de l'Assemblée nationale, comme notre lien vous laissez le loisir de le vérifier, affichait le nom d' Edouard COURTIAL dans la liste de ses signataires, il y a trois jours le site JSSnews.com signale qu'un de ses lecteurs s'est aperçu que le nom de notre secrétaire d'Etat avait purement et simplement été effacé. Voir ici la page modifiée.

Un document archivé qu'on modifie, voilà qui nous mène sur les traces de Georges Orwell !

Malheureusement pour les rois de la bidouille, et heureusement pour ce qui nous reste de justice, des sites ont conservé la page originale (voir ici) et permettent donc de démontrer la fraude. Accessoirement aussi d'attester que les « indignés » qui critiquèrent cette nomination ne sont pas des affabulateurs nés !

Et le site de JSSnews.com d'aller plus loin que la simple interpellation puisqu'il donne des explications détaillées sur le mode opératoire de cette falsification, son timing et le nom du bidouilleur. En l'occurrence ici, la bidouilleuse... Voir ici.

Le gouvernement , responsable du bon fonctionnement des services de l'état, va donc devoir répondre aux questions suivantes :

1/. La personne nommée par JSSnews.com est-elle effectivement responsable de l'effacement du nom du Secrétaire d'état ?

2/. A-t'elle agi de son plein gré ou sur ordre d'une autorité supérieure ?

3/. Et si oui, qui ?

4/. Le gouvernement va-t'il entreprendre des poursuites judiciaires ?

Mais au-delà de ces questions habituelles dans une telle affaire, une autre plus dramatique sûrement me hante : qui peut être assez stupide, mais avoir assez d'autorité, pour vouloir effacer les preuves d'une bêtise politique démontrée et assumée par son auteur alors qu'elle n'avait rien d'illégale, pour abuser de son pouvoir, violer la neutralité de l'état afin de falsifier un document officiel ?

Ce qui pour le coup est pénalement... très condamnable.

Alexandre Joly.

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