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21 février 2007

Accord à Pekin sur le programme nucléaire nord-coréen

Mardi 13 Février, à l'issue de la troisième session du cinquième round des pourparlers à 6 sur le programme nucléaire nord coréen, les différentes parties se sont félicités (elles se sont mêmes applaudies !) de l'accord nouvellement trouvé.

Selon cet accord, les protagonistes (Corée du Sud, du Nord, Chine, Japon, Russie et Etats-Unis) réaffirment leur volonté de « parvenir à une dénucléarisation de la péninsule coréenne par des moyens pacifiques »(Art. I).

Selon l'article II, la Corée du Nord s'engage dans une première phase, dont le délai est fixé à 60 jours, à cesser les activités de la centrale de Yongbyon et accepte la surveillance des inspecteurs de l'AIEA sur ce site. Elle s'engage à discuter ultérieurement de tout son programme nucléaire, y compris concernant le plutonium déjà transformé.

En contrepartie, et simultanément, les Etats-Unis engageront des discussions bilatérales avec la Corée du Nord, pour normaliser les relations entre les deux pays. Ils retireront le régime de Kim Jumg Il de leur liste des états soutenant le terrorisme .

Le Japon s'engage a reprendre quant à lui des négociations bilatérales en respect de la déclaration de Pyongyang.

Les différentes parties s'engagent enfin à fournir à la Corée du Nord une aide énergétique d'urgence de 50 000t de fuel lourd sous 60 jours ainsi qu'une aide humanitaire.

Par l'article III, les protagonistes s'engagent à former sous 30 jours des groupes de travail sur les relations bilatérales, la dénucléarisation de la péninsule, les échanges commerciaux et les mécanismes permettant une paix stable an Asie du Nord Est.

L'article IV souligne que la Corée du Nord s'engage dans une phase ultérieure à faire une déclaration sur tout son potentiel nucléaire en échange de quoi, elle recevra une aide supplémentaire de 950 000 t de Fuel lourd..

Chacun des engagements pris devant être effectués en parallèle.

Cet accord a été unanimement salué par le nouveau Secrétaire Général des Nations Unies et ancien ministre des affaires étrangères coréen Ban Ki Moon et les principales capitales du monde. Javier Solana, pour l'Union européenne, se joignant à ce concert d'éloge félicita en plus la Chine pour son rôle d'intermédiaire.

Aux Etats-Unis, l'administration Bush a tenu à présenter cet accord comme un succès diplomatique, même si par la voix de leur représentant à Pékin pour ces négociations, Christopher Hill, ils reconnaissaient que « le plus dur restait à faire ».

Cependant de nombreuses voix ont appelé à la vigilance. « Ne sabrons pas le champagne trop vite; souvenons-nous que c'est avec le Corée du Nord que nous traitons. » écrivait Ralph Cossa, président du Pacific forum CSIS, dans le Japan Times du 19 février. En effet, l'attitude récente du régime de Kim Jung Il quant à au respect des traités signés (notamment celui de 1994 avec les Etats-Unis) incite plus à la prudence qu'à l'optimisme.

L'éditorial du Yomiuri Shinbun (conservateur) du 14 février allait plus loin dans la critique dénonçant le fait que « Pyongyang ne promettait nullement de stopper son programme nucléaire » et que « tant que le processus resterait vague, maintenir des sanctions était naturel ».

Nous pourrons très rapidement juger de l'attitude et de la volonté de Kim Jung Il : premier bilan officiel dans 30 jours.

Alexandre Joly.