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17 avril 2007

Petite leçon de démocratie

Ce devrait être l'image qui fait la différence. De celle qui résume le fossé existant entre deux visions de la France,  deux comportements, deux approches de l'individu.

François Bayrou, entouré de badauds, discutant ce samedi matin 14 avril au-bas d'une « barre » de la chaude cité des 4 000 à La Courneuve où il avait été invité comme les autres candidats par SOS – Racisme. Mais où il était le seul présent avec D. Voynet.

Cette même cité que N. Sarkozy, entouré de centaines de policier, avait promis de « karchériser » en 2005 et dans laquelle il ne peut toujours pas mettre les pieds. Comme par ailleurs bon nombre d'autres quartiers de France. Et pas tous réputés difficiles comme l'a démontré sa débandade à La Croix Rousse à Lyon il y a deux semaines.

Une image donc qui montre la force de la parole et du dialogue, là où l'ostracisme et l'usage de la force ont échoué.

Dans l'esprit de la cinquième République, le rôle premier du Président est de rassembler les Français, tous les Français, afin de maintenir la cohésion nationale. Son but n'est pas d'exclure ou d'ostraciser une partie du peuple qui ne lui plairait pas, quitte à vivre dans l'hostilité permanente, il est de composer avec les multiples facettes de la société. Il n'est pas de créer une société uniforme et à son image, mais d'en appréhender les évidentes différences pour les faire vivre ensemble.

C'est aussi le message de François Bayrou.

Car comment faire vivre ensemble votre clientèle avec le reste de la population quand vous avez insulté une partie d'entre elle. Comment Nicolas Sarkozy pense-t-il pouvoir diriger le pays, s'il accumule vexations et attaques contre la moitié de la nation qui ne vote par pour lui ?

Qu'on ne se trompe pas, la légitimité d'un gouvernement dans une démocratie, ne résulte pas exclusivement de son élection. Il ne suffit pas de se prévaloir de 51 % des suffrages exprimés pour pouvoir se croire investi de tous les pouvoirs : la légitimité s'acquiert dans la capacité des gouvernements à expliquer leur démarche et à la faire accepter. Pas dans le nombre de C.R.S mobilisés pour faire passer des lois. Et seule la légitimité d'une réforme la rend acceptable par le peuple.

Or l'incapacité de Nicolas Sarkozy à dialoguer avec ses opposants, que ce soit à La Courneuve face aux Français, ou lors d'un débat télévisé (qu'il a refusé !) face à ses adversaires politiques, augure d'une gouvernance qui sera basé, non pas sur la pédagogie et le respect, mais sur le rapport de force et la violence.

Or, dans ce mode de gouvernance, ce sont les plus faibles, les plus isolés mais surtout les moins organisés qui paient le prix fort : autrement dit le citoyen lambda.


Alexandre Joly.

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