28 avril 2007
François Bayrou accuse N. Sarkozy de pressions sur les médias
Reçu par Jean-Michel Apathie sur RTL le 27 avril 2007, François Bayrou a accusé Nicolas Sarkoy de "verrouillage de l'information".
Il y a en effet pas mal de questions que l'on peut se poser concernant l'attitude d'un certain nombre de grands médias. Un débat voulu par la majorité des candidats n'avaient pas pu être organisé avant le premier tour. La raison était la même que celle d'aujourd'hui : le refus de Nicolas Sarkozy d'y participer. Le candidat UMP sait très bien qu'en refusant, il empêche les chaînes de télévision et les radios d'organiser un tel évènement du fait des contraintes imposées par le CSA sur l'égalité du temps de parole des différents candidats. Dans ce cas, c'est N. Sarkozy qui est le tacticien se jouant des règles démocratiques alors qu'il fait tout (déclarations, provocations, etc) pour occuper indirectement le terrain médiatique.
Mais ce qui est encore plus grave, c'est de voir la connivence qui existe entre les grands organes de presse et le candidat UMP. Selon divers journalistes et témoins, ce dernier s'est souvent permis de menacer les journalistes ou leurs directions (cf. la rédaction de France 3 Nord / Pas-De-Calais). Il utilise également ses relations avec des actionnaires importants de ces mêmes groupe pour faire pression. Il est par exemple très proche de la famille Dassault mais aussi de Lagardère ou encore de Bernard Arnault et Martin Bouygues. Il est l'ami de certains "grands journalistes" tel que J.P. Elkabach. Cependant, il n'utilise pas toujours la force pour asservir les journalistes ; il sait aussi les séduire en les valorisant à l'extrême ou en essayant de devenir leur "ami". John Paul Lepers l'avait bien expliqué dans une interview accordée à vodeo.tv. Nicolas Sarkozy avait essayé de s'en faire un ami mais comme J.P. Lepers refusa sa proposition afin de garder une certaine distance avec le leader de l'UMP, celui-ci le pris mal et le considère depuis lors comme un ennemi. Toujours cette idée du "vous êtes avec moi ou contre moi" ! Le journaliste Philippe Cohen a bien démontré dans le magazine "Médias" comment s'organise les relations entre N.Sarkozy et une partie des médias (1). A cela s'ajoute les alliances objectives de certains éditorialistes tels que Laurent Joffrin de Libération et Jean-Marie Colombani du Monde ont tout fait pour disqualifier François Bayrou avant le premier tour en appelant à un second tour entre les candidats UMP et PS. Qu'un journal s'engage en faveur d'un candidat n'est pas condamnable en soi mais c'est la manière dont on le fait qui importe. Quand J.M. Colombani parle d'"impératif démocratique", on voit bien qu'il s'agit de promouvoir un affrontement droite-gauche afin d'empêcher un candidat d'une troisième voie qui plus est prêt a remettre en cause les relations entre les médias et certains grands groupes industriels. A cela s'ajoute l'instrumentalisation des sondages avant le premier tour qui a surtout visé à favoriser le vote pour les représentants des des duex forces politiques qui se partagent le pouvoir depuis des décennies.
Heureusement, le débat va finalement avoir lieu même si ce ne sera pas sur un une grande chaîne de télvision. Il sera organisé par BFM TV et RMC dans l'hôtel parisien The Westin à partir de 11 heures samedi 28 avril et il devrait durer environ 1h30. Ce débat sera ouvert aux représentants de la presse et pourra être retransmis par les autres chaînes de télévision et de radio. À charge pour ces dernières de veiller, pour elles-mêmes, au respect du principe d'égalité entre les candidats.
Hervé Tisserand
Pour en savoir plus :
(1) L'article de Philppe Cohen
06:10 Publié dans Actu France | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Bayrou, Politique, Canal+, vidéo, Média, Démocratie, Présidentielle
Commentaires
J ai cru jusqu au bout a Mr BAYROU, je veux un meilleur avenir pour notre pays qui traverse depuis un quart de siecle une grave crise politique qui ne cesse de se degrader, je vais suivre Mr SARKOZY qui pour moi est le seul qui peut remettre de l ordre grace a son programme mieux adapte aux reponses des francais, souvenez-vous qu etait negociateur pour la vie de plusieurs enfants a Neuilly en 1993, que tous les partisants UDF qui pensent comme moi sur un avenir juste pour la France se manifestent sinon il sera trop tard.
Écrit par : mimisicu | 28 avril 2007
C'est votre droit de penser ça. Cependant je tiens à rappeler que Nicolas Sarkozy se présente comme le candidat de la rupture alors qu'il a fait partie du gouvernement pendant 5 ans ! Je ne vois pas où sont le changement et la rupture. Il a usé du populisme et de la démagogie tout au long de cette campagne en faisant des appels du pied aux électeurs du FN puis, maintenant à ceux du centre. Quand il dit qu'il ne va pas trahir ses électeurs, desquels s'agit-il ? Il est toujours au diapason de ses différents interlocuteurs ce qui pose la question de la cohérence de son projet...
Écrit par : Hervé | 28 avril 2007
Il me semble clair qu'il y a une absence d'information indépendante en France dans les grands médias et que la tentative d'empêcher un débat ou de le discréditer par les représentants de l'UMP participe du vérouillage de l'information.
Dans ce contexte d'absence d'information libre et indépendante, l'élection de Nicolas Sarkozy me paraît être un véritable danger pour la démocratie, surtout si l'UMP remporte par la suite les élections législatives.
Je ne pense également pas que le gouvernement qu'il mettra en place sera capable de créer les conditions d'une amélioration du niveau de vie des Français car je n'oublie pas que Nicolas Sarkozy a été ministre de l'intérieur du présent gouvernement et que son action n'a pas été aussi efficace qu'il l'annonce. Comment peut-il être fier de son bilan alors qu'il est incapable de se rendre en banlieue...
Je reviens d'un voyage en France et j'ai été fortement surpris du sous-développement français par rapport au Japon. Les gouvernements successifs se vantent tous de leur action, mais j'ai l'impression que petit à petit, la France regresse et de cela, aucun journal français ne parle.
Il restera à se battre pour la démocratie en France à partir du mois prochain car je ne crois pas que les médias le feront pour nous, au vu de ce qui s'est passé pour la présente campagne électorale (Pas de question, pas d'information). J'espère que le Nouveau Parti Démocrate sera l'outil de ce combat auquel il me semble utile que tous les démocrates participent.
Écrit par : Jean-Pierre | 29 avril 2007
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