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04 février 2010

Droit de vote des étrangers : frictions au sein de la majorité

Défendu par le Premier ministre, Yukio Hatoyama et le chef du Jimintō (le Parti Démocrate du Japon), Ichiro Ozawa, le projet de loi accordant le droit de vote aux résidents permanents lors des élections locales est combattu par l'un des partis minoritaires de la coalition au pouvoir.

Alors que le Parti socialiste, deuxième des trois formations composant la majorité, y est favorable, le Kokumin Shintō s'y montre hostile. Son chef, accessoirement Ministre des services financiers, Shizuka Kamei a réitéré son opposition à un tel projet en session plénière au Sénat, mercredi 3 février.

Ce dernier justifie son choix arguant qu'un tel droit «risque de créer des antagonismes parcequ'il pourrait développer des sentiments nationalistes». De même, il estime que le droit de vote des étrangers n'avait pas été abordé lors des discussions en vue de la formation du gouvernement, et qu'il n'est donc pas tenu de suivre la position du Premier ministre. En réalité, le plus à droite des partis de la coalition a surtout peur de s'aliéner une partie de son électorat populaire.

Si au niveau de la Chambre des Députés, l'opposition du Kokumin Shintō ne pose aucun problème à la majorité qui a une avance confortable, il n'en est pas de même au Sénat où ses 5 représentants ont la possibilité de faire obstruction à toute proposition gouvernementale. A moins que Yukio Hatoyama ne trouve des alliés de circonstances susceptibles de suppléer les défaillants. Or les seuls à pouvoir remplir ce rôle sont les 7 sénateurs communistes, assis dans l'opposition.

La marge de manoeuvre de Shizuka Kamei est cependant réduite car cette année est programmée une élection partielle au Sénat, et à moins d'un effondrement du Jimintō, ce dernier devrait renforcer le nombre de ses représentants. Il pourra ainsi s'affranchir de ses alliés les plus récalcitrants comme ce petit parti.

Le projet de loi accordant aux résidents étrangers permanents le droit de vote aux élections locales est un des chevaux de bataille de Ichiro Ozawa qui voudrait le faire passer l'année du centenaire de l'annexion de la Corée par le Japon. En effet, l'immense majorité des étrangers vivant au Japon avec un visa permanent étant de nationalité coréenne.

Je salue cette initiative qui tend à devenir la norme dans l'immense majorité des démocraties et souhaite ardemment que la France en fasse de même.

Alexandre Joly.
Président de la section MoDem Japon

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