31 mars 2007
Défiance
Les scènes d'émeute qui se sont déroulées mardi soir à la gare du nord et la semaine dernière à la sortie d'une école parisienne mettent en évidence l'échec patent de la politique sécuritaire mise en oeuvre par N. Sarkozy. Cette politique basée sur le triptyque Répression, Chiffre, Médiatisation n'a non seulement pas eu les effets escomptés mais ils ont en plus engendré une grande défiance de la société française vis à vis de la police nationale qui fait que aujourd'hui, un tiers des interpellations effectuées en France terminent en échauffourées.
Alors j'entends déjà des gens dire que ce n'est pas toute la France qui s'opppose à la police, que c'est celle des banlieues, celle de l'immigration, les jeunes quoi ! ... Certes les images de novembre 2005, comme celles de mardi soir, montrent majoritairement des jeunes cagoulés qu'on peut effectivement imaginer issus de l'immigration, en train de casser et piller.
Alors j'entends déjà des gens dire que ce n'est pas toute la France qui s'opppose à la police, que c'est celle des banlieues, celle de l'immigration, les jeunes quoi ! ... Certes les images de novembre 2005, comme celles de mardi soir, montrent majoritairement des jeunes cagoulés qu'on peut effectivement imaginer issus de l'immigration, en train de casser et piller.
Mais que dire des affrontements devant l'école de la rue Rampart la semaine dernière où des policiers ont été obligé d'utiliser des gaz pour se dégager ? Que les parents d'élève et la directrice étaient tous des délinquants ?
Que dire des affrontements qui eurent lieu en novembre 2005 et 2006 à Grenoble où des centaines d'étudiants se battirent, soit disant sans raison, avec les forces de l'ordre un soir de "fête du Beaujolais" ? Que les étudiants français sont des criminels en puissance ?
Et que dire , comble à mon sens de la déliquescence de l'état, de ces scènes de guérilla urbaine qui opposèrent des pompiers casqués aux C.R.S le 21 novembre 2006 dans Paris ? Que les pompiers sont tous des « racailles » ? Alors attention M. Sarkozy car le Karsher est moins puissant que la lance à incendie !
Cette liste non exhaustive est la démonstration que sous son autorité, N. Sarkozy a coupé la police nationale de la population française comme jamais. Que la récurrence de ces affrontements est à chercher dans l'instrumentalisation politique et étatique de la police par son ministre et qu'elle a dénaturé la raison d'exister d'une police dans une démocratie : Servir et Protéger. Or, aujourd'hui il semble qu'il faille rappeler que la police en tant que corps étatique a pour mission d'être au service des citoyens et non pas contre eux.
Le citoyen, comme l'a expliqué le sociologue Christian Mouhanna dans une interview livrée dans Le Monde du 28 mars 2007, est conçu comme un élément étranger susceptible d'entraver le bon fonctionnement de l'état. Il n'est plus celui qu'il faut défendre, mais une cible potentielle. « Le citoyen est, dans cette optique, considéré comme un individu à contrôler, mais pas comme un partenaire ». Voilà qui est bien peu démocratique et semble vouer la police à un échec certain. N'est-il en effet pas surprenant qu'en France aujourd'hui collaborer avec la police puisse paraître infamant sans que les responsables politiques ne s'en offusquent ? Une police pour être efficace ne peut agir qu'avec la confiance et l'assentiment de la population, certainement pas contre elle. Et la France ne résoudra jamais son problème d'insécurité sans l'association de la police et des citoyens.
Les problèmes liés aux missions et à l'organisation de la police nationale ont par ailleurs déjà fait l'objet de rapports parlementaires. Ainsi Christian Mouhanna rappelle qu 'en 1977 la commission Peyrefitte "avait bien montré l'existence d'un dispositif policier extrêmement centralisé, tourné vers la protection de l'Etat plus que vers les citoyens". Et c'est pour répondre à ces problèmes que l'îlotage ou la police de proximité avaient été créé. Rapprocher les citoyens de leur police, mettre celle-ci à leur service pour la rendre plus efficace. Mais voilà, N. Sarkozy a choisi l'option inverse. Démantelant toute volonté de réformer la police, de la rendre plus en phase avec la réalité du terrain et des gens ( pour le bien de la police comme celui de la population) il l'a ramené à sa mission : centralisation, coercition avec un zeste de médiatisation. "Un système où les policiers, les jeunes et la population en général sont tous perdants."
Une police présente et rassurante, au contact de la population et ayant sa confiance est le seul gage d'un retour à l'efficacité et à la sécurité. Cela doit être l'objectif du prochain président et c'est à notre avis le sens de l'engagement de F. Bayrou.
Alexandre Joly.
Et que dire , comble à mon sens de la déliquescence de l'état, de ces scènes de guérilla urbaine qui opposèrent des pompiers casqués aux C.R.S le 21 novembre 2006 dans Paris ? Que les pompiers sont tous des « racailles » ? Alors attention M. Sarkozy car le Karsher est moins puissant que la lance à incendie !
Cette liste non exhaustive est la démonstration que sous son autorité, N. Sarkozy a coupé la police nationale de la population française comme jamais. Que la récurrence de ces affrontements est à chercher dans l'instrumentalisation politique et étatique de la police par son ministre et qu'elle a dénaturé la raison d'exister d'une police dans une démocratie : Servir et Protéger. Or, aujourd'hui il semble qu'il faille rappeler que la police en tant que corps étatique a pour mission d'être au service des citoyens et non pas contre eux.
Le citoyen, comme l'a expliqué le sociologue Christian Mouhanna dans une interview livrée dans Le Monde du 28 mars 2007, est conçu comme un élément étranger susceptible d'entraver le bon fonctionnement de l'état. Il n'est plus celui qu'il faut défendre, mais une cible potentielle. « Le citoyen est, dans cette optique, considéré comme un individu à contrôler, mais pas comme un partenaire ». Voilà qui est bien peu démocratique et semble vouer la police à un échec certain. N'est-il en effet pas surprenant qu'en France aujourd'hui collaborer avec la police puisse paraître infamant sans que les responsables politiques ne s'en offusquent ? Une police pour être efficace ne peut agir qu'avec la confiance et l'assentiment de la population, certainement pas contre elle. Et la France ne résoudra jamais son problème d'insécurité sans l'association de la police et des citoyens.
Les problèmes liés aux missions et à l'organisation de la police nationale ont par ailleurs déjà fait l'objet de rapports parlementaires. Ainsi Christian Mouhanna rappelle qu 'en 1977 la commission Peyrefitte "avait bien montré l'existence d'un dispositif policier extrêmement centralisé, tourné vers la protection de l'Etat plus que vers les citoyens". Et c'est pour répondre à ces problèmes que l'îlotage ou la police de proximité avaient été créé. Rapprocher les citoyens de leur police, mettre celle-ci à leur service pour la rendre plus efficace. Mais voilà, N. Sarkozy a choisi l'option inverse. Démantelant toute volonté de réformer la police, de la rendre plus en phase avec la réalité du terrain et des gens ( pour le bien de la police comme celui de la population) il l'a ramené à sa mission : centralisation, coercition avec un zeste de médiatisation. "Un système où les policiers, les jeunes et la population en général sont tous perdants."
Une police présente et rassurante, au contact de la population et ayant sa confiance est le seul gage d'un retour à l'efficacité et à la sécurité. Cela doit être l'objectif du prochain président et c'est à notre avis le sens de l'engagement de F. Bayrou.
Alexandre Joly.
19:45 Publié dans Actu France | Lien permanent | Commentaires (0) | Tags : Sarkozy, Ségolène, Sécurité, Immigration, Police, Gare du Nord