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03 juillet 2009

Contribution de la Section Japon aux discussions relatives au résultat des élections européennes du 07 Juin 2009

Préambule

Dans une interview vidéo diffusée sur le site du MoDem le 10 juin, François Bayrou indiquait que le Bureau Exécutif avait décidé d’organiser des consultations et débats au sein des sections et fédérations relatives au résultat du parti lors des élections européennes. C’est dans ce cadre que s’inscrit cette contribution.

 

Le présent document est une synthèse des discussions qui eurent lieu au sein de la section MoDem Japon lors de sa réunion mensuelle le 21 juin 2009 et sur le groupe de discussion Google MDFE Asie Océanie. Bien que certains membres du MoDem résidant en Asie, en dehors du Japon, aient pris part à la discussion via le forum, ce document ne prétend pas représenter la position des adhérents du MoDem en Asie, mais seulement celle de ceux résidant au Japon.

 

Attitudes face aux résultats de l’élection

Le résultat de l’élection a été ressenti de différentes manières par nos adhérents et sympathisants. Si l’ampleur de la déroute en a surpris beaucoup, certains ont avoué s’être attendus à ce mauvais score.

 

Cependant, aucun adhérent au Japon n’a manifesté de rejet ou de renoncement aux projets démocrates et humanistes du MoDem. Au contraire, prédomine la volonté de les mettre encore plus en avant sans opérer de transformation contre nature (devenir un parti Vert bis par exemple). Cela n’empêchant nullement une analyse lucide des erreurs et défaillances de la campagne dans l’optique de renforcer le parti et de le préparer aux prochaines échéances électorales.

 

De même, nul n’a manifesté le souhait de voir s’opérer une « révolution de palais » tant au niveau des dirigeants du parti (la section MoDem renouvelle sa confiance à François Bayrou et à la direction du parti) que de la gouvernance.

 

Sur ce dernier point, nombre d’entre nous ont lu les différentes lettres ouvertes, comme celle des Promoteurs. Si certaines idées nous semblent bonnes (voir très bonnes sur le choix des candidats, ou la création d’un « cabinet fantôme»), elles ne nous semblent pas répondre à la question de la raison de la défaite des élections. Si débat il doit y avoir sur la gouvernance et la modification des statuts du parti, il n’a pas à se tenir dans l’urgence d’un lendemain de défaite électorale : à moins de penser que cette dernière soit le fruit de l’absence de jeunes sur nos listes (argument qui fait sourire quand on voit l’âge des stars de la liste « Europe écologie ») ou d’un choix peu démocratique des têtes de liste car non directement effectué par les adhérents (ce qui n’a pas été plus le cas dans les autres partis).

 

Pour finir sur ces lettres ouvertes, le ton péremptoire qui frôle la mise en demeure de certaines d’entre elles nous semble inopportun et aller à l’encontre des valeurs qu’elles prétendent défendre. Il ne faudrait pas que les ambitions personnelles de certains l’emportent sur la nature du débat.

 

Pourquoi la défaite ?

Le résultat des élections est selon nous le fruit d’une campagne électorale mal menée dans ses 15 derniers jours et dont la présidence dans son ensemble est responsable.

 

À la décharge de nos responsables, cette élection est un véritable piège anti-démocratique dont le seul objectif est d’obtenir un fort taux d’abstention. 3 échelons de débat ce sont deux de trop : oui les Français ont eu du mal à comprendre une élection européenne pour laquelle se présentaient des partis nationaux dans des circonscriptions régionales.

 

Devant cet imbroglio, la volonté de François Bayrou de parler de la France et de l’Europe au plan national, pendant que les têtes de liste occupaient le terrain régional, nous semblait une bonne idée. De même, le lancement du livre Abus de pouvoir a clairement servi de locomotive pour lancer la campagne. L’erreur de la présidence a été de na pas être capable de s’adapter dans les deux dernières semaines à la contre-offensive de nos adversaires qui se sont focalisés sur la promotion du livre pour faire passer le projet du MoDem comme étant essentiellement anti-sarkozyste et sans idées pour l’Europe. 

 

Face aux attaques ad nominem contre François Bayrou et face à une propagande qui prétendait que nous n‘avions pas de projet, la présidence n‘a pas su trouver la parade adéquate. Et comme l’a reconnu François Bayrou, il n’est pas arrivé à faire passer son message et notre programme.

 

Un message toujours inaudible      

La difficulté du parti à avoir une communication rationnelle et claire est selon nous la clé du problème. Tant dans cette campagne que dans le traitement quotidien des points d’actualité, les adhérents, mais surtout les sympathisants nous disent ne pas savoir ce que pense le parti, où il va…

 

Tous les Français ont compris que nous ne voulions pas être assimilé au socialisme ou au sarkozysme, mais peu sont au courant de ce qui forge notre identité. Pire, au-delà des valeurs, ce sont des positions concrètes que nous  ne sommes pas capables de développer : ainsi, quelle est la position et quels sont les projets du MoDem sur les retraites, les mères porteuses, l’Iran… À la question : « Que feriez-vous si vous étiez au pouvoir ? », quel militant peut assurément offrir une réponse claire et précise à son interlocuteur ?

 

Il est indispensable que la présidence prenne conscience que aujourd’hui dans le pays, un seul parti a une communication et une organisation qui le rendent crédible ou « gouvernement - compatible » et ce n’est pas le MoDem.

 

Améliorer la communication

Afin de mieux se faire entendre, et mieux se faire comprendre, le parti devrait améliorer ses  capacités de communication tant vers l’extérieur :

-          En continuant à s’opposer à l’actuel gouvernement sans paraître faire de l’anti-sarkozysme primaire avec un véritable travail d’argumentation  (s’en prendre aux résultats de son action sur la délinquance, l’économie… plutôt qu’ à sa supposée vision de la France)

-          En émettant systématiquement des contre-propositions (« si nous étions au gouvernement, nous ferions ceci, cela… »)

-          En élaborant une ébauche de programme de gouvernement claire avec quelques propositions concrètes fortes et précises.

-          En faisant émerger à moyen terme une équipe soudée et homogène (création d’un « cabinet fantôme ») dont chaque membre sera porteur de la parole du MoDem dans un domaine particulier.

-          En s’ouvrant sur la société civile et notamment associative (soit en intégrant des membres d’associations, soit en demandant aux militants d’en intégrer et d’agir au niveau local…)

 

Qu’en interne :

-          En informant mieux les militants sur les positions du MoDem (ceux-ci se plaignent de la difficulté qu’ils ont pour connaître la position du parti)

-          En ayant une réelle gestion de l’adhérent (des membres, adhérents depuis deux ans n’ont toujours par leur carte, les demandes de renouvellement de cotisation interviennent quelques mois trop tard…)

-          En faisant confiance aux échelons intermédiaires (pourquoi est-il si difficile pour une section, un Mouvement Départemental d’obtenir le fichier des adhérents ? …)

-          En affichant clairement la hiérarchie et les compétences de chacun. En informant les adhérents de tout changement via le site Internet par exemple.

 

Plus que sur la réalité d’un programme, une campagne se joue sur la « crédibilité » des partis. Cette crédibilité est ressentie par l’opinion au travers de la communication et des contacts qu’elle entretient avec les dits partis.

 

Une communication brouillée, si elle est doublée d’une relation au citoyen faible et hasardeuse, ne peut entraîner une formation politique que vers la stagnation ou la disparition. Le Mouvement Démocrate ne pourra, selon nous, franchir un cap que s’il est capable d’améliorer son image dans l’opinion en se faisant plus concret et plus claire.