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29 mars 2007

Mais qu'est-ce qu'elle dit ?

La vidéo sur Nicolas Sarkozy que vous avez pu visionné dans le post précédent n'est qu'un des (malheureusement !) trop nombreux exemples de la légèreté, pour ne pas dire l'irresponsabilité, des propos que tiennent les deux candidats de l'U.M.P et du P.S dans cette campagne. Donc dans un soucis d'équilibre, il m'incombe de vous parler maintenant de S. Royal et de ses deux dernières frivolités.

Tout d'abord, voulant reprendre à F. Bayrou une partie de son électorat, S. Royal a naturellement puisé dans les idées que prônaient celui-ci. Ainsi, le 18 mars, devant des élus socialistes, elle a repris à son compte l'idée de l'abandon de l'actuelle système pour que soit former une "sixième république".

Celle-ci serait mise en place a-t-elle ajoutée par une "assemblée constituante" chargée d'édifier une nouvelle constitution. Cette sixième république s'appuierait sur "quatre piliers" qui rendraient notre démocratie : Plus participative, plus sociale, plus parlementaire, et plus territoriale. Et de conclure : "Cette République nouvelle (...), ancrée sur ses traditions mais en même temps tournée vers le futur, ancrée sur ses territoires, farouchement accrochée à ses identités et à ses diversités, et en même temps ayant la capacité d'inventer la France qui se relève, alors oui, ce sera notre VIe République (...), et c'est celle-ci que nous construirons ensemble." (Le Monde)

Belle idée en soit. Mais qui est malheureusement en absolue contradiction avec le programme socialiste élaboré lors du Congrès du Mans en novembre 2005. Arnaud Montebourg qui y défendait alors l'idée d'une modification constitutionnelle avait vu ses propositions rejetées. Cette vérité les cadres du parti l' ont rappelé à leur candidate et c'est ainsi que devant la réalité du programme socialiste, S. Royal a dû faire volte face et modifié ses propos, ne parlant plus que de "comité constituant", non plus pour modifier la constitution dans les textes "mais dans l'esprit". Ou quand l'ignorance oblige à se contredire.

e plus marquant dans ce revirement c'est qu'il la rapproche non pas de la "révolution pacifique" de F. Bayrou, mais de N. Sarkozy qui affirme dans son projet présidentiel vouloir "défendre la Ve République, tout en changeant les comportements".

Second thème abordé avec légèreté, celui pourtant humainement dramatique des "sans papiers". Ainsi, dimanche 26 mars, répondant aux questions du Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, S. Royal s'est présentée comme étant favorable à une régulation automatique des parents en situation irrégulière dont les enfants seraient scolarisés. "La régularisation doit suivre la scolarisation des enfants". Le journaliste P.L. Seguillon insista bien pour qu'il n'y ait pas de malentendu sur l'aspect globalisant et systématique de cette mesure, et S. Royal confirma ses propos : Les parents d'enfants scolarisés doivent "pouvoir rester sur le territoire".

Cette prise de position, que l'U.M.P s'est empressée d'attaquer car la jugeant irresponsable, les dirigeants du P.S ont encore été obligé de l'atténuer et de la confronter à la réalité. C'est ainsi que le patron du parti, F. Hollande, a expliqué que la position socialiste était "que nous étions pour une régularisation sur la base de critères et que nous ne voulions pas une régularisation globale". J.L. Bianco, porte parole de S. Royal, dans un communiqué a rappelé que "la régularisation des parents doit pouvoir suivre la scolarisation en fonction d'un examen au cas par cas". Donc plus de régularisation systématique, et un démenti cinglant aux propos de la candidate... fait par son propre camp.

Du nucléaire iranien lors des primaires socialistes à ces deux derniers exemples, la liste des propos inconsidérés de S. Royal est suffisament longue pour mettre en doute ses capacités à gouverner et son sens des responsabilités. Il est certain que dans le camp de N. Sarkozy (pourtant candidat tout aussi évanescent !) ces bourdes sont notées et resurgiront dans le cadre d'un éventuel second tour Royal-Sarkozy et au seul avantage de ce dernier.

Mais en voyant ces deux derniers posts on est en droit de se demander comment la France est-elle tombée si bas pour afficher de tels candidats ?

Alexandre Joly.

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