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27 avril 2007

La galaxie sarkozyenne

Nous avons déjà abordé le sujet dans une note du 20 avril sur ce même blog, mais l'actualité judiciaire nous ramène encore une fois chez les plus proche collaborateurs de N. Sarkozy. L'article suivant extrait du Monde du 26 avril confirme la condamnation de Joëlle Ceccaldi-Raynaud et de son père Charles.

Rappelons que Joëlle Ceccaldi-Raynaud est maire de Puteaux, charmante bourgade des Hauts-de-Seine, depuis qu'elle a gentiment évincé son papa malade du poste. Oubliant de lui rendre les clés de la mairie une fois remis.

Mais elle est surtout la collaboratrice et suppléante du député des Hauts-de-Seine N. Sarkozy depuis 1997 et a donc à ce titre été nommé député lorsque celui-ci a été appelé au gouvernement en juin 2002. Dix ans que N. Sarkozy a connaissance, appuie et soutient l'action de Joëlle Ceccaldi-Raynaud dans sa circonscription. Sans s'offusquer des méthodes.

Ce qui n'est pas le cas de la Justice.

Cette information n'a pas été, allez savoir pourquoi, relayé dans les journaux télévisés français.

Alexandre Joly. 

 

La maire et l'ancien maire de Puteaux condamnés pour diffamation

LEMONDE.FR | 26.04.07 | 18h20  

La cour d'appel de Versailles a confirmé, jeudi 26 avril, la condamnation en première instance, pour diffamation, de Joëlle Ceccaldi-Raynaud, députée et maire (UMP) de Puteaux (Hauts-de-Seine), et de son père Charles, ancien maire de la ville, dans l'une des affaires qui les opposent à Christophe Grébert, un blogueur, animateur de monputeaux.com, et par ailleurs opposant socialiste. Ils devront payer 2 500 euros d'amende chacun et régler solidairement 3 000 euros de dommages et intérêts. La condamnation devra également être publiée sur le site de la mairie de Puteaux.

L'affaire remonte à janvier 2004. Un jour où il se promène dans les rues de Puteaux, M. Grébert croise Charles Ceccaldi-Raynaud, alors maire, accompagné de policiers municipaux. Le maire ordonne aux agents d'interpeler le blogueur, qui, depuis 2002, anime un blog consacré à la vie de la commune et où il décrypte la vie des quartiers et la politique municipale sur un ton acide que supportent mal les élus locaux.

Après avoir alerté des passants, qui appellent la police nationale, M. Grébert est libéré des mains des agents municipaux. Mais quelques jours plus tard, la mairie publie une lettre expliquant que l'action de la police municipale visait à contrôler l'appareil photo du blogueur. "L'intéressé possède la fâcheuse habitude de photographier les enfants et de les approcher sans autorisation des parents", relève le maire. "On insinue que je suis pédophile", s'insurge le blogueur, qui porte plainte et obtient en 2006 la condamnation des Ceccaldi-Raynaud père et fille pour diffamation et complicité. Ceux-ci feront alors appel.

UNE AUTRE AFFAIRE

Parallèlement, une autre affaire, antérieure à la précédente, oppose toujours la mairie de Puteaux à M. Grébert. Cette fois, c'est la mairie qui poursuit le blogueur pour diffamation. Les édiles de Puteaux l'accusent d'avoir repris sur son blog "un article diffamant" du Parisien concernant le licenciement d'une employée de la mairie après qu'elle a alerté ses supérieurs sur des soupçons d'irrégularités dans l'attribution d'un marché.

En 2006, la 17e chambre correctionnelle de Paris avait prononcé la relaxe de Christophe Grébert. La mairie avait fait appel. L'audience a eu lieu mercredi 25 avril, à la 11e chambre de la cour d'appel de Paris cette fois.

"Internet n'est pas une banlieue médiatique", a fait valoir Me Fédida, défenseur de la mairie. Les blogs personnels devraient, selon l'avocat, être soumis à la loi du 29 juillet 1981 sur la liberté de la presse, y compris en matière de diffamation.

"Mais il n'y a pas diffamation, s'est défendu M. Grébert, les éléments mis en avant en 2004 sont aujourd'hui avérés." Il a cité devant la cour un récent rapport de la chambre régionale des comptes affirmant que la ville était réputée pour ses "dépenses élevées".

"On ne peut pas traiter de la même manière des citoyens seuls et de puissants groupes médias", a également déclaré M. Grébert. Son avocat, Me Jean-Marcel Nataf, a demandé à la cour d'appel de confirmer le jugement en première instance. Celle-ci a mis son arrêt en délibéré au 30 mai.

Eric Nunès


Le blog du père contre la fille

Il existe sur le Réseau un autre blog, bien plus virulent à l'encontre de l'actuelle maire de Puteaux que celui de Christophe Grébert. Puteaux pour tous déborde de commentaires pour le moins désobligeants à l'encontre de Joëlle Ceccaldi-Raynaud : elle "ne sait pas écrire", "elle n'assume pas", "elle ment".

L'auteur de ce blog peut se targuer de bien connaître l'édile puisqu'il en est... le père. Il s'agit de Charles Ceccaldi-Raynaud, toujours adjoint au maire.

A l'origine de cette guerre ouverte dans la famille Ceccaldi-Raynaud, une maladie qui a imposé à Charles de passer la main en 2004. Maire depuis trente-cinq ans, il avait alors poussé le conseil municipal à désigner sa fille pour lui succéder.

Mais en 2005, la santé retrouvée, il a exigé de retrouver le poste de maire. Sa fille a refusé. Charles Ceccaldi-Raynaud, qui a expérimenté à ses dépens la force médiatique d'un blog d'opposition, a ouvert le sien. A charge contre sa fille.

Sollicité plusieurs fois par Le Monde.fr, la mairie de Puteaux n'a jamais donné suite. »

20 avril 2007

Le bal des voyous

Mercredi soir, N. Sarkozy s'est aventuré en terrain miné. Non pas parce qu'en se rendant à Issy-les Moulineaux, terre U.D.F il ait pris un quelconque risque, puisque « son ami » Santini lui avait apporté son soutien, mais parcequ'il a attaqué François Bayrou en des termes qui ont ouvert la boîte de Pandore.

Entouré par ses plus proches lieutenants, sur la scène il a raillé l'honnêteté intellectuelle de François Bayrou, mis en doute ses convictions, l'accusant même de vouloir fonder avec M. Rocard une « république des combines ».

Les combines. Voilà un thème qui n'a pas été abordé durant cette campagne. Pourtant, avec le feuilleton de l'affaire Clearstream en 2006 on pouvait s'attendre à une charge virulente des différents présidentiables contre l'actuel gouvernement et son candidat proclamé. Mais non, ceci ont fait preuve d'une retenue impressionnante sur le sujet et c'est au contraire N. Sarkozy qui a lancé l'offensive.

Ce qui dans le contexte d'Issy-les-Moulineaux, où un double jeux d'urnes vient d'être découvert, est assez cocasse. Mais c'est surtout quand on voit les soutiens du candidat U.M.P qu'on est le plus en peine de comprendre pourquoi il a voulu aborder ce sujet. Car en fils spirituel de Charles Pasqua sénateur des Hauts-de-Seine, à l'ombre duquel il a fait toute sa carrière politique, il devrait savoir qu'il y a des sujets qu'il vaut mieux éviter d'aborder. Et la gestion du « 92 », avec ses magouilles et passes droits en est une.

Les élus U.M.P et U.D.F des Hauts-de-Seine sont la garde rapprochée de N. Sarkozy, ils sont ses amis, ses premiers soutiens et étaient en grand nombre derrière lui mercredi soir. Ils seront aussi les premiers à bénéficier des largesses du nouveau président. Or quand on regarde les C.V de beaucoup d'entre eux, le mot « combine » est un de leur dénominateur commun. Et les imaginer dans arcanes du pouvoir à de quoi nous inquiéter.

Premier sur la photo de mercredi, derrière N. Sarkozy, on pouvait voir Patrick Balkany, qui est le maire U.M.P de Levallois-Perret, la ville qui jouxte Neuilly. P. Balkany, soutien du candidat à la présidentielle, est présenté par l'intéressé comme un ami proche puisqu'il aurait été son témoin lors de son mariage avec Cécilia. Mais il est avant tout, pour nous, un habitué de la chronique judiciaire des médias.

Il a tout d'abord été accusé par sa maîtresse de lui avoir imposé une fellation sous la menace d'une arme à feu. Cette accusation folklorique, sans preuve tangible, n'a pas eu de suite, mais elle en disait déjà long sur les moeurs du maire. Celui-ci a d'ailleurs été très vite rattrappé pas la justice mais cette fois-ci pour des motifs au combien plus grave pour la république. Accusé d'avoir pendant plusieurs annèes utilisé les services de 3 employés municipaux, il a été condamné en 1996 à 15 mois de prison avec sursis et plus de 500 000 euros d'amende. Ce sont les intérêts de cette amende qu'il doit payer à la mairie de Lavallois qu'il a sans vergogne, demandé au ministre de l'économie d'effacer en début d'année.

Autres personnalités U.M.P charmantes du « 92 », la famille Ceccaldi-Raynaud, dont la dynastie père / fille dirige Puteaux depuis plusieurs annèes. La fille est aussi et surtout la suppléante de N. Sarkozy à l'Assemblée Nationale. Cette famille est principalement connue pour sa gestion opaque de la ville, son clientélisme, sa détestation des opposants et des caméras de journaliste mais son amour des caméras de surveillance. Tant de dérives peu démocratiques qui sont dénoncé par le site « monputeaux ».

C'est ainsi que ces deux personnages s'en sont régulièrement pris à leurs principaux opposants au conseil municipal, n'hésitant pas à user de l'intimidation physique ou de la calomnie. C'est parcequ'ils avaient fait croire que leur principal opposant socialiste qui dirige le site sus-nommé, était pédophile et qu'avec 2 policiers municipaux Charles l'avait fait violenter, qu'ils ont été condamné chacun à 2 500 euros d'amende.

Détournements de fonds, violences et calomnies, voici les moeurs de la galaxie Sarkozy.

Enfin, on ne peut pas parler des Hauts-de-Seine sans aborder son sénateur et véritable boss : Charles Pasqua. Ce dernier est le mentor de N. Sarkozy et son principal soutien. Et ce, malgré le coup bas que lui a fait son protégé en 1983, en s'emparant de la mairie de Neuilly qu'il convoitait. Mais C. Pasqua ne lui en a pas voulu et est à l'origine de toutes ses promotions dans les annèes 80 et 90 jusqu'à son poste de ministre dans le gouvernement Balladur.

Mais raconter la vie de C. Pasqua c'est aussi faire la chronique judiciaire de la Vème République. Celui-ci est à l'heure actuelle cité dans 6 affaires, dont 3 sont traitées par la Cour de Justice car concerne des délits accomplis dans l'exercice de ses fonctions publiques, et notament comme Ministre de l'Intérieur : On le retrouve dans les affaires Falcon, SOFREMI, Alsthom, Hamon, du casino d'Annemesan et enfin dans l'affaire « pétrole contre nourriture »....

Si ces gens, une fois N.Sarkozy élu, profitent de leur proximité avec le président pour se dévoyer on ne pourra pas être surpris. Et on ne pourra pas dire :  « on ne savait pas. ».

Alors certes, nul n'est comptable des errements de ses amis ou même de sa famille. Mais N. Sarkozy fait de la politique avec de tels délinquants depuis plus de 25 ans sans qu'il n'ait jamis jugé bon de les écarter ou de s'en dissocier. Il les a au mieux volontairement laisser s'égarer pour s'assurer de leur soutien bienveillant, au pire n'a rien trouvé à redire à de telles pratiques, les cautionnant de facto. Cette grande mansuétude à l'égard de voyous en col blanc, à condition qu'ils soient son ami pourrait expliquer le soutien qu'il a reçu d'autres politiques sulfureux, comme G. Longuet ou plus récemment B. Tapie.

Le pouvoir grise et peut faire tourner la tête. Et les exemples que nous venons de voir ne sont qu'une petite partie de la réalité, confinée à un simple département. L'exemple du joug sous lequel sont les Hauts-de-Seine n'est probablement qu'un aperçu de ce qui attend les Français si N. Sarkozy et son clan sont élus.


Alexandre Joly.