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08 mai 2007

François Bayrou : discours du 6 mai 2007

François Bayrou a félicité le vainqueur de l'élection présidentielle tout en lançant quelques mises en garde. Il a également annoncé la création d'un Mouvement Démocrate expliquant que "les démocrates seront des rénovateurs et des rassembleurs".

 

 Hervé Tisserand

29 avril 2007

Le débat entre François Bayrou et Ségolène Royal du 28 avril 2007

28 avril 2007

François Bayrou accuse N. Sarkozy de pressions sur les médias

Reçu par Jean-Michel Apathie sur RTL le 27 avril 2007, François Bayrou a accusé Nicolas Sarkoy de "verrouillage de l'information".

 

 

Il y a en effet pas mal de questions que l'on peut se poser concernant l'attitude d'un certain nombre de grands médias. Un débat voulu par la majorité des candidats n'avaient pas pu être organisé avant le premier tour. La raison était la même que celle d'aujourd'hui : le refus de Nicolas Sarkozy d'y participer. Le candidat UMP sait très bien qu'en refusant, il empêche les chaînes de télévision et les radios d'organiser un tel évènement du fait des contraintes imposées par le CSA sur l'égalité du temps de parole des différents candidats. Dans ce cas, c'est N. Sarkozy qui est le tacticien se jouant des règles démocratiques alors qu'il fait tout (déclarations, provocations, etc) pour occuper indirectement le terrain médiatique.

Mais ce qui est encore plus grave, c'est de voir la connivence  qui existe entre les grands organes de presse et le candidat UMP. Selon divers journalistes et témoins, ce dernier s'est souvent permis de menacer les journalistes ou leurs directions (cf. la rédaction de France 3 Nord / Pas-De-Calais). Il utilise également ses relations avec des actionnaires importants de ces mêmes groupe pour faire pression. Il est par exemple très proche de la famille Dassault mais aussi de Lagardère ou encore de Bernard Arnault et Martin Bouygues. Il est l'ami de certains "grands journalistes" tel que J.P. Elkabach. Cependant, il n'utilise pas toujours la force pour asservir les journalistes ; il sait aussi les séduire en les valorisant à l'extrême ou en essayant de devenir leur "ami". John Paul Lepers l'avait bien expliqué dans une interview accordée à vodeo.tv. Nicolas Sarkozy avait essayé de s'en faire un ami mais comme J.P. Lepers refusa sa proposition afin de garder une certaine distance avec le leader de l'UMP, celui-ci le pris mal et le considère depuis lors comme un ennemi. Toujours cette idée du "vous êtes avec moi ou contre moi" ! Le journaliste Philippe Cohen a bien démontré dans le magazine "Médias" comment s'organise les relations entre N.Sarkozy et une partie des médias (1). A cela s'ajoute les alliances objectives de certains éditorialistes tels que Laurent Joffrin de Libération et Jean-Marie Colombani du Monde ont tout fait pour disqualifier François Bayrou avant le premier tour en appelant à un second tour entre les candidats UMP et PS. Qu'un journal s'engage en faveur d'un candidat n'est pas condamnable en soi mais c'est la manière dont on le fait qui importe. Quand  J.M. Colombani parle d'"impératif démocratique", on voit bien qu'il s'agit de promouvoir un affrontement droite-gauche afin d'empêcher un candidat d'une troisième voie qui plus est prêt a remettre en cause les relations entre les médias et certains grands groupes industriels. A cela s'ajoute l'instrumentalisation des sondages avant le premier tour qui a surtout visé à favoriser le vote pour les représentants des des duex forces politiques qui se partagent le pouvoir depuis des décennies.

Heureusement, le débat va finalement avoir lieu même si ce ne sera pas sur un une grande chaîne de télvision. Il sera organisé par BFM TV et RMC dans l'hôtel parisien The Westin à partir de 11 heures samedi 28 avril et il devrait durer environ 1h30. Ce débat sera ouvert aux représentants de la presse et pourra être retransmis par les autres chaînes de télévision et de radio. À charge pour ces dernières de veiller, pour elles-mêmes, au respect du principe d'égalité entre les candidats.

Hervé Tisserand 

Pour en savoir plus :

(1) L'article de Philppe Cohen

Le blog de John Paul Lepers

 

26 avril 2007

LA JUSTE VOIE

Attendue depuis dimanche soir, la conférence de presse de François Bayrou de mercredi après-midi a confirmé ce que que tous les observateurs annonçaient : il ne donnera aucune consigne de vote, créera un nouveau parti démocrate et rencontrera S. Royal entre les deux tours.

Si cette attitude n'est pas une surprise, c'est qu'elle est cohérente et dans la droite ligne des valeurs défendues par François Bayrou durant cette campagne. Campagne durant laquelle cette cohérence a souvent échappé aux autres candidats, et en particulier aux deux finalistes. Cohérence à laquelle, enfin, près de 7 millions de Français ont été sensibles.

Ses électeurs se retrouveront complètement dans les propos de François Bayrou. Tant sur le fond que la forme. Et en premier lieu dans son refus de donner une consigne de vote :

En effet, si 19% des votants l'ont choisis, c'est qu'ils estimaient qu'il était le plus à même de diriger la France,  contrairement à ses adversaires. Adversaires dont il s'est fait un malin plaisir de rappeler les défauts et qui justifient son choix de n'en soutenir aucun.

Il a tout d'abord dressé un portrait peu flatteur de N. Sarkozy dont la «proximité avec les milieux d’affaires et les puissances médiatiques, par son goût de l’intimidation et de la menace, va concentrer les pouvoirs comme jamais ils ne l’ont été. Par son tempérament, et les thèmes qu’il a choisis d’attiser, il risque d’aggraver les déchirures du tissu social, notamment en conduisant une politique d’avantage au plus riche. ». Portait qui annonce une rupture de fond avec l'U.M.P et ses pratiques musclées et souvent en contradiction avec les règles élèmentaires de la démocratie.

Positions confirmées le soir même lors du JT de 20 heures sur France2, quand il annonce qu'à titre personnel s'il ne savait pour qui il allait voter il « commençait à savoir pour qui ne pas voter. » Allusion explicite et claire à N. Sarkozy.

La gestion des finances publiques a aussi été une critique commune qu'il a lancé aux deux candidats qui «ont de surcroît promis une augmentation absolument délirante des dépenses publiques, de l’ordre de 60 milliards d’euros chacun, dans un pays endetté comme le nôtre, l’un des deux ajoutant une baisse totalement improbable des prélèvements obligatoires dans une proportion que ni Reagan ni Mme Thatcher n’ont jamais approchée même en rêve ». Ici encore on notera une attaque circonstanciée de N. Sarkozy.

Son attitude a donc été plus nuancée vis à vis de S. Royal. S'il critique les positions économiques du P.S « multipliant les interventions de l'Etat », il la reconnaît « mieux intentionnée en matière de démocratie » que son adversaire conservateur. Et la proposition de cette dernière de débattre avec François Bayrou en est une illustration courageuse car risquée. Risque que N. Sarkozy n'a pas voulu courir, et courage qu'il n'a pas su afficher, repoussant mercredi soir sur TF1 la proposition de rencontre qu'il avait reçue de François Bayrou.

En renvoyant les deux candidats et leurs partis à leurs faiblesses respectives, il confirme ainsi la nécessité d'exprimer d'autres valeurs que celles défendues par le P.S et l'U.M.P et « annonce la création d’un nouveau parti politique, le parti démocrate, qui présentera des candidats à toutes les élections à venir, et d’abord aux élections législatives, pour représenter les Français qui veulent une politique nouvelle, indépendante, libre de son expression et décidée à les défendre sans se laisser intimider par les menaces ou les tentations diverses liées au pouvoir . »

La volonté affichée de créer un Parti Démocrate est une idée dans laquelle beaucoup de Français se reconnaissent. L'U.D.F, par ses choix politiques, son programme et ses valeurs assez peu lisibles ne portaient pas suffisamment en lui les valeurs de la pensée social-démocrate. Pendant trente ans, il a surtout été perçu comme une force d'appoint pour la droite, perdant toute liberté de mouvement et sens politique.

La création de ce nouveau parti, affranchi de ses anciennes alliances, comme le refus d'appeler à voter pour un candidat sont non seulement une marque de respect pour ses électeurs mais aussi la démonstration qu'on peut faire de la politique autrement : en faisant confiance au libre-arbitre des Français, en expliquant plutôt qu'en psalmodiant, en convainquant plutôt qu'en contraignant.

C'est cette liberté que nous entendons, nous, démocrates, faire jouer le 6 mai.

Et c'est au candidat qui la respectera le mieux que nous apporterons notre soutien.

Alexandre Joly.

25 avril 2007

La course à l'échalotte.

Indécence : à peine leur victoire connue, les deux candidats conservateurs choisis pour s'affronter lors du second tour ont changé leur discours et sont partis à la chasse aux voix des électeurs de François Bayrou :nos voix, n'hésitant pas pour cela à renier ce qu'ils avaient dit il y a encore peu.

Ces grand-écarts pourraient prêter à rire, si de telles bassesses n'étaient pas le fruit de celui ou celle qui deviendra notre futur président. Celui ou celle qui nous représentera.

De concert, depuis plusieurs mois, S. Royal et N. Sarkozy n'ont de cesse de présenter François Bayrou comme le candidat de l'autre camp, l'allié circonstanciel de l'ennemi, le candidat leurre, le cheval de Troie...

Mais voici que par la magie d'un second tour incertain, François Bayrou et nous, ses électeurs, devenons subitement les gens les plus convoités de la planète politique. Ceux qui ont toujours fait partie de leur famille, ceux qui, un peu différents et caractériels se seraient égarés sur des chemins de traverse. Ceux enfin à qui on trouve subitement des qualités humanistes, sociales, réalistes.

Nous croient-ils donc si naïfs ?

Nous n'avons pas oublié que S. Royal a assimilé durant toute sa campagne l' U.D.F à la droite sarkozyenne, alors qu'elle même courrait derrière J.M. Le Pen en s'aventurant sur les terrains de la bigoterie nationaliste, du protectionnisme ou de la critique de l'Europe.

Nous n'avons pas oublié que N. Sarkozy a accusé François Bayrou de vouloir pactiser avec la gauche et l'extrême gauche dans un immense déni politique, alors que lui même citait J.Jaurès et L.Blum les associant dans sa bouillie idéologique à Jean-Paul II.

Nous n'avons pas oublié qu'une de ses fatwa affirmait que François Bayrou trahissait ses électeurs en ne s'associant pas à lui. Mais voilà qu'avec 18,5 % des voix, le traître se voit confirmer et devient donc légitime.

C'est pitoyable !

Si N. Sarkozy et S. Royal veulent gagner les suffrages de ceux qui ont voté pour François Bayrou, il va leur falloir donner des gages sérieux de crédibilité quant à leur volonté d'accepter et de composer avec nos valeurs, nos idées. Et mettre au placard, nombre de leurs écarts de langages et de leurs valeurs réactionnaires. Et c'est à la lueur du débat qui s'engage jusqu'au 6 mai que nous ferons notre choix.

Car nous avons une alternative au choix binaire qui nous est imposé : le vote blanc.

Alexandre Joly.

La déclaration de François Bayrou du 22 avril 2007

Le 6 mai, chacun votera en son âme et en conscience. Mercredi 25 avril, François Bayrou va donner une conférence de presse où il précisera sa position pour le second tour. En attendant, cette intervention, je vous propose déjà d'écouter ce qu'il a déclaré au soir du 22 avril et qui peut déjà nous permettre de décider.

 

 
Hervé Tisserand 

23 avril 2007

Conservatismes

"Le corps électoral a préféré l'apparence du changement au changement réel". Cette formule choc de J.M. Le Pen hier soir vers 20 heures a eu le mérite d'être claire, explicite et fondamentalement vrai.

Les résultats de ce premier tour ont avant toute chose confirmé l'absence de volonté réelle de changement dans la société française, et son conservatisme. En soutenant et appuyant les deux partis qui sont au pouvoir depuis 25 ans, les Français ont montré la limite de leur volonté, pourtant proclamée haut et fort, de réformes.

En plaçant N. Sarkozy en tête de leurs votes, ils ont aussi clairement marqué leur volonté de ne rien modifier de la culture politique française : Bipartisme manichéen ; clientélisme ; communautarisme ; limitation maximale du débat et de la contradiction ; de la discussion et de la négociation... C'est en soit une confirmation du monarchisme républicain qu'instaure la Vème République. Lui qui affirmait devant les velléités de modification constitutionnelle de François Bayrou, qu'il ne modifierait en rien la constitution "mais seulement la façon de gouverner".

Mais de quelle manière ?

Alexandre Joly.

20 avril 2007

Ségolène Royal : incohérences et divisions !

Quand François Bayrou parle ou répond à des questions, il s'adresse à tous les Français et en suivant une vraie ligne directrice c'est à dire sans se contredire et sans chercher à plaire à tout prix. Ce n'est pas le cas de ses deux principaux concurrents et notamment de Ségolène Royal.

Bernard-Henri Lévy a récemment déclaré qu'il voterait pour Ségolène Royal parce qu'il trouvait qu'elle était "courageuse" et qu'elle avait "du cran" et "du caractère" (Journal Chrétien du 9 avril 2007). Si son engagement en faveur de Mme Royal se limite à ces termes, l'argumentation est alors très pauvre car il n'y est pas question de projet politique pour la France. Il aurait au moins pu justifier son ralliement par un soutien à ses propositions économiques ou à sa vision de la société française.
Comment expliquer le manque d'argument des supporters de Ségolène Royal ? C'est sans doute le manque de cohérence de son programme, de ses propos et le fait qu'elle n'est capable que de postures tout comme N. Sarkozy.
Un des exemples les plus récents de ce manque de fond et de cohérence fut sa proposition le 30 mars dernier d'un "contrat première chance" pour les jeunes non qualifiés et qui serait totalement pris en charge par les pouvoirs publics (Comment le financer sans augmenter le déficit ? Nul ne le sait). Ce contrat s'apparente beaucoup au CPE imaginé par le gouvernement De Villepin et dénature la proposition 17 de son pacte présidentiel : "Créer le droit au premier emploi des jeunes : pour qu’aucun jeune ne reste au chômage au-delà de six mois sans avoir un accès à une formation, un emploi aidé ou un tutorat rémunérés. Ouvrir 500 000 emplois tremplins aux jeunes, en généralisant la mesure prise par les régions de gauche."
L'autre problème de Mme Royal est qu'elle ne peut s'empêcher d'avoir une vision compartimentée voire sectaire de la société ce qui la rapproche beaucoup de M. Sarkozy. Certes, leurs valeurs ne sont pas identiques mais tous deux perçoivent la société comme une juxtaposition de groupes d'intérêts qu'il faut satisfaire individuellement. Lors de cette campagne, elle a souvent évoqué son appartenance à la gauche ou le fait qu'elle soit une femme afin de se distinguer de ses concurrents. Lors de son meeting de Toulouse, le 19 avril 2007, elle s'est posée en leader du peuple de gauche tout en faisant un appel du pied aux électeurs de François Bayrou : "J’ai besoin d’une dynamique du 1er tour, j’appelle tous les électeurs de gauche à venir dès le 1er tour et, au-delà des électeurs de gauche, ceux qui se retrouvent dans les valeurs républicaines et humanistes" (Libération du 20 avril 2007). Il est à noter que Les noms des candidats de l'UMP et même de l'UDF ont été hués. (meeting de Toulouse du 19 avril 2007). On peut comprendre cette "gauchisation" car elle a été incapable de rassembler son propre parti jusqu'à maintenant. Elle tente donc encore de le faire et profite de "l'extrême-droitisation" de N. Sarkozy. Elle essaie aussi et surtout de se démarquer de François Bayrou. Elle reprend la technique de François Mitterrand qui consistait à prendre de haut ses adversaires en déclarant que seul les gens de gauche avait, en gros, des valeurs humanistes. Quelle arrogance !
Outre ce retour à la gauche, elle s'est souvent positionnée en tant que femme. Ainsi, elle a déclaré : "Le temps des femmes est venu" lors d'un débat organisé à Sciences Po, jeudi 5 avril, par le magazine Elle sur le thème "Ce que veulent les femmes". Au début de sa campagne, elle a revendiqué le droit d'être considérée comme une candidate comme les autres et a fustigé le sexisme voire le machisme de la classe politique française. C'est pourtant elle qui a souvent mis en avant sa féminité comme si cela lui donnait un avantage spécial sur les hommes en terme de pouvoir : "je ne vous demande pas de voter pour moi parce que je suis une femme, mais je suis une femme, et avec moi le changement, le vrai changement politique, il est là." (Discours de Dijon "Rassemblement pour l'égalité" du 7 mars 2007) . Elle est même allée jusqu'à se donner l'image d'une mère pour le peuple français ! Mais le peuple français ont besoin d'un(e) président(e) et non d'une mère !
Voter Ségolène Royal, c'est un peu comme voter Nicolas Sarkozy car c'est voter pour un faux changement, pour une France compartimentée et aucunement solidaire.
Voter pour François Bayrou, c'est voter pour l'ouverture d'esprit, pour la la solidarité entre les générations, pour l'égalité entre les hommes et les femmes, pour le respect des personnes de toutes origines, pour un vrai changement des moeurs politiques, pour une France dynamique !

Hervé Tisserand