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04 avril 2007

Sarkozy « le Lâche »

Nous avons tous appris à l'école durant nos cours d'histoire, la lignée des rois de France qui se sont succédés de Clovis à la deuxième République. Nous avons tous appris à la fois cette suite de numérotation des Louis, Charles et Henri ainsi que pour beaucoup leur surnom, d'un «le Bel» à un «le Hardis », ou d'un « le Pieux » à un « le Juste ».

Il est fort dommage que cette tradition se soit perdue avec nos présidents pourtant si monarques dans leur façon d'aborder le pouvoir : Certes il y aurait matière à dispute sur beaucoup d'entre eux en fonction du regard que chacun d'entre nous leur porte. F. Mitterrand deviendrait ainsi François « la Francisque » pour les uns, ou François « l'Unificateur (de la gauche) » pour les autres, et Jacques Chirac, Jacques « Supermenteur » ou Jacques « le Rebel ».

Ce petit jeu, nous pourrions aussi le pratiquer pour les prétendants au trône : F. Bayrou deviendrait ainsi François « le Juste », S. Royal, Ségolène « la Belle » et N. Sarkozy, Nicolas ... «le lâche».

Ouhhh le vilain mot !  « Pourquoi ce sobriquet si haineux ? » allez-vous me demander. Parce que c'est le seul qualificatif qui peut définir selon moi définir son attitude dans cette campagne... Avec la provocation cela va de soit.

Le dernier exemple en date est le refus obstiné du candidat U.M.P de se livrer à cet exercice pourtant si démocratique du débat contradictoire. Comme l'a dit en son temps l'ancien premier ministre britannique Clement Attlee, la « Démocratie, ça veut dire gouvernement par la discussion, mais ça n'est efficace que si vous pouvez couper la parole aux gens. ». Or pour couper la parole aux gens encore faut-il qu'ils aient le courage de venir confronter leurs idées à celles des autres. Et ce courage là, F. Bayrou, S. Royal et J.M. Le Pen l'ont. Pas N. Sarkozy.

Le Monde du 04 avril reprend ainsi les propos tenus par Jean-François Tealdi, grand reporter à France 3, et initiateur de l'Appel des journalistes de l'audiovisuel public en faveur des débats contradictoires, lancé le 7 février, qui explique que « désormais, tous (les candidats), sauf Nicolas Sarkozy, sont pour des débats télévisés. ». Ces propos sont confirmés par le directeur du service politique de France 3, Jean-Michel Blier, qui explique : « Nous avons enregistré la proposition de Ségolène Royal et nous avons alors sondé du côté de Nicolas Sarkozy. Nous avons eu une réponse claire : il était prêt à débattre avec elle, mais pas avec M. Bayrou, ni M. Le Pen." 

Que penser d'un candidat qui refuse de débattre de ses idées et d'affronter ses adversaires, sinon qu'il a peur. Peur de devoir expliquer un bilan déplorable sur la sécurité, ainsi que  les relations Police-Justice, ou encore son respect des champs d'application de la fonction de ministre de l'intérieur. Peur de justifier des idées souvent ineptes qui tiennent plus de la posture que de la proposition. Peur de ne pas être à la hauteur face à des concurrents plus redoutables que ces panels de Français qui ont servi de faire-valoir aux candidats jusqu'a présent.

 N. Sarkozy accepte de combattre S. Royal parce que c'est une femme et qu'il pense qu'elle sera moins pugnace que messieurs Bayrou et Le Pen. Bel exemple de courage politique ! Qui augure mal des qualités d'un chef d'état.

Les Français ont besoin et sont demandeurs de plus de clareté dans l'expression des différences et seul un débat permet cet éclairage. Rendons d'ailleurs hommage au Parti Socialiste pour l'organisation de ses primaires qui ont mis en évidence les différences entre les trois postulants d'un même parti et qui fût un bel exercice d'expression démocratique. Exercice auquel N. Sarkozy ne s'est pas livré dans son propre parti, préférant l'élimination de ses adversaires par des moyens plus obscurs et peu démocratiques.

Parce que les chaînes de T.V n'ont pas osé ridiculiser un N. Sarkozy refusant le débat, mais pour que les Français puissent se définir en toute connaissance, F. Bayrou a relancé mardi l'idée d'un débat qui serait organiser cette fois sur Internet et opposerait les 4 principaux candidats. En espérant que celui-ci voit le jour et que les absents soient renvoyés à leurs responsabilités.

 Le prochain président pour faire les réformes profondes dont le pays a besoin devra pour cela non pas s'appuyer sur sa simple légitimité populaire et menacer ses opposants mais sur sa capacité d'explication, sa pédagogie, son sens du dialogue et sa capacité a dire la vérité. Et le débat reste le meilleur révélateur des ces aptitudes

Pour survivre, notre République a besoin de discuter, débattre. Car comme l'a dit Jean François Revel dans un entretien avec Pierre Assouline en novembre 1988 : « La civilisation démocratique est entièrement fondée sur l'exactitude de l'information. Si le citoyen n'est pas correctement informé, le vote ne veut rien dire. »

Alexandre Joly.

François Goulard explique son soutien à F. Bayrou.

Voici une vidéo dans laquelle François Goulard, ministre UMP délégué à l'Enseignement supérieur et à la Recherche,  explique son engagement au côté de François Bayrou. Il explique son soutien de manière argumentée et en s'appuyant sur de vraies convictions à la différence de gens soutenant les candidats UMP et PS.

 

 
Je vous invite également à vous rendre sur le blog de Christophe Carignagno qui est l'auteur de cet entretien. Il se définit lui même comme un "journaliste, militant de l'Union pour la Majorité Présidentielle" ce qui ne l'empêche pas de critiquer Nicolas Sarkozy.
 
Hervé Tisserand

03 avril 2007

Le programme d'action de François Bayrou

medium_Programm.jpgAujourd'hui, François Bayrou a présenté son programme d'action pour la France lors d'une conférence de presse à Paris. Ce document de 20 pages tiré à dix millions d'exemplaires sera envoyé aux Français. Lors de cette allocution, François Bayrou a tenu à préciser que "toutes les mesures, toutes les orientations sont réalistes, crédibles et budgétées".
 
 
Voici son allocution :
 
 
 
 Le programme d'action est disponible ici (fichier PDF).  
 
Hervé Tisserand 

02 avril 2007

Vidéo : Hervé Morin dit quelques vérités sur les sondages

Le 30 mars 2007, Hervé Morin, président du groupe UDF à l’Assemblée nationale, était reçu par Jean-Jacques Bourdin sur RMC et BFM TV.  Il a fait une critique argumentée des sondages.

 


Hervé Morin invité de Bourdin & Co RMC

Hervé Tisserand 

26 mars 2007

Nouveau ralliement à François Bayrou

medium_Francois_Goulard.2.jpgCette fois, c'est un membre de l'UMP qui a décidé de soutenir François Bayrou. Ce n'est pas n'importe quel membre de l'UMP puisqu'il s'agit de François Goulard, ministre délégué à l'Enseignement supérieur et à la Recherche et reconnu proche de Dominique de Villepin. Il est également, avec Hervé Mariton, le cofondateur du club libéral Réforme et Modernité. François Goulard a fait cette annonce dans le quotidien "Ouest-France" du lundi 26 mars où il a notamment déclaré : "Aujourd'hui, j'ai décidé de soutenir François Bayrou, l'homme et son projet". Espérons que cela va continuer à l'UMP mais aussi au PS puisque plusieurs hauts fonctionnaires proches du PS (les groupes "Spartacus" et "Gracques") se sont déjà ralliés au candidat centriste.
 
Hervé Tisserand 

24 mars 2007

Bigoteries nationalistes

Bernard Attali, l'ancien conseiller de F. Mitterrand, interviewé cette semaine par S. Attal sur le plateau de France 24, avouait qu'il avait pressenti avant la campagne que celle-ci « aurait pour thème centrale l'identité nationale. ». Force est de constater que N. Sarkozy et S. Royal répondent à ses oracles plus que de raison.

Que l'on parle de la nation et de l'identité nationale, de leurs fondements et leur avenir est chose tout à fait normal. Répétons le, aucun sujet n'est tabou dans une démocratie. Néanmoins, les Français étaient en droit de s'attendre à une qualité de débats telle que celle qui prévalut en Europe à la fin du dix-neuvième siècle quand le Français Ernest Renan s'opposait aux thèses germanistes de Nomsen et d'Herder. Ernest Renan qui par son discours de 1883 à La Sorbonne est à l'origine de l'idée de la nation la plus communément admise par les républicains français, il est donc surprenant que deux candidats issus de formations républicaines aient une vision différente de la nation et aient besoin d'en débattre

C'est pourquoi ses derniers jours, faisant fis de toute capacité à avancer des idées originales et novatrices, les deux candidats U.M.P et P.S ont fait assaut de bigoteries nationalistes toutes plus ridicules les unes que les autres. Ainsi N. Sarkozy dégaina son « ministère de l'immigration et de l'identité nationale » le 12 mars. Vendredi 23 mars au soir, en meeting dans le Var, S. Royal contre-attaqua, émettant le souhait " que tous les Français devraient avoir chez eux le drapeau tricolore. Dans les autres pays, on met le drapeau aux fenêtres le jour de la fête nationale".

Des drapeaux contre un ministère, voici la seule vision qu'ont de la France nos deux nouvelles têtes pensantes de la politique. Cette caricature de la nation rappelle ces apprentis supporteurs de football des campagnes de 1998 et 2002. Ces supporters de l'équipe de France qui en 1998 et 2002 se mirent à aimer la sélection nationale le lendemain des victoires de demi-finale, après l'avoir snobée et vilipendée à tous les autres matchs. Caricature de supporter contre carricature de fierté nationale.

Les campagnes de S. Royal et de N. Sarkozy sont toutes deux basées sur des incantations aussi creuses que ridicules. Des slogans et des postures, souvent changeantes, en fonction des sondages et des terres sur les quelles aller chasser des voix. Mais est-ce que les Français veulent pour président des gens aussi versatiles et inconséquents ?
La réaction de N. Sarkozy, quand on lui faisait remarquer les critiques que suscitèrent ses propos est à ce sens d'un cynisme et d'une clareté sans pareil : « Depuis que j'en ai parlé, j'ai pris six points par rapport à Bayrou. »

Justement F. Bayrou, a lui pris le contre-pied des deux candidats. Rejetant tout amalgame entre amour de la nation et chauvinisme primaire, il expliquait à La Réunion que : « J'aime beaucoup la France, je suis bien dans mon pays, mais cette obsession qui fait qu'il va falloir avoir des drapeaux et les mettre à la fenêtre tel jour, et que la présidente de la République va vous dire ce qui est bien et ce qui est mal, ça ne ressemble pas à mon pays. » . Avant d'ajouter que :  «  Tout ça, c'est la société américaine. »

Dans une démocratie, chaque citoyen est LIBRE d'avoir l'idée qu'il veut de la nation, de l'identité nationale et de la façon de le démontrer. Comme l'a dit F. Bayrou, "la nation, c'est quelque chose qui nous appartient à tous, et il n'appartient à personne de dire comment organiser les rapports entre une famille et une nation", a-t-il ajouté.
J'ajouterai qu'aucun gouvernement ne peut imposer à ses concitoyens une façon d'aimer son pays. Sauf à quitter le champ de la démocratie pour celui... du totalitarisme.

Et c'est malheureusement ce que nous promettent S. Royal et N. Sarkozy. Comme l'a écrit T. Todorov, historien des idées dans une tribune pour Le Monde du 16 mars, « c'est à chaque individu de s'occuper de ses affaires amoureuses. Ni le gouvernement ni le Parlement n'ont à s'en mêler. C'est en cela que notre démocratie est libérale : l'Etat ne contrôle pas entièrement la société civile ; à l'intérieur de certaines limites, chaque individu reste libre. ». Jusqu'à quand ?

Alexandre Joly.

De la France dans le monde ?

Voilà un sujet très peu abordé jusqu'à maintenant. En dehors des candidats vraiment anti-européens (Le Pen, Laguiller et consorts) dont la logique est de ne parler de l'Europe que pour la vilipender, il est regrettable que la place de la France dans l'Europe et, plus largement, dans la communauté internationale ne fasse pas vraiment partie des débats de la campagne. Cela permettrait d'en savoir plus sur ce que la France représente pour chacun des candidats et quel est leur regard sur la situation internationale.

Seul François Bayrou a vraiment exposé sa vision de l'Europe et des relations internationales. Certes, ce serait bien qu'il développe un peu plus son idée mais il a eu le mérite de dire par exemple que les problèmes d'immigration doivent être résolus à l'échelle européenne et que l'Union Européenne a un rôle important à jouer au Proche-Orient et plus largement dans la zone méditerranéenne. Il a également affirmé que toute intervention de la France se fasse dans le cadre de l'ONU et qu'aucune dictature ne peut-être soutenue en raison de nos intérêts nationaux et ce même à court terme. Au niveau de la défense européenne, il propose "la mise en synergie de capacités militaires nationales, à qui on permet de manœuvrer ensemble, d'interagir ensemble, d'échanger des renseignements. Perspective beaucoup plus réaliste et rapide, que celle qui voudrait renoncer au caractère national des armées." (pour en savoir plus, je vous invite à lire son discours du 22 juin 2006 sur la place de la France).

Ce sont là des propositions réalistes et concrètes au contraire de celles du candidat UMP qui veut maintenir le budget de la défense à son niveau actuel tout en développant de nouvelles armes (notamment un système antimissile) et augmenté le budget de la défense à l'échelle européenne ce qui est quelque peu contradictoire. Quant à Ségolène Royal, elle fait aussi preuve d'un manque total de pragmatisme. Ainsi, elle voudrait réformer le FMI et la Banque Mondiale et instaurer une taxe sur les flux financiers. Comment ? Pas de réponse à cette question mais elle semble croire que la France seule pourrait faire ça. A propos de la coopération militaire européenne, la proposition 94 de son pacte affirme vouloir "inscrire notre effort de défense dans une politique européenne de sécurité avec des coopérations en matière de recherche / innovation et d’équipements. L’objectif est à la fois de renforcer notre sécurité et de rationaliser nos dépenses." Du nouveau matériel mais on ne parle pas de personnels pour l'utiliser ! Et Lorsqu'elle a déclaré : "Je n’engagerai pas la construction d’un deuxième porte-avions car je considère que cet équipement doit  (…) devenir un chantier européen." Elle pensait au Royaume-Unis dont la politique étrangère est souvent plus proche de celle des Etats-unis que de celle des pays fondateurs de l'Union Européenne ! (cf. 3éme débat télévisé 7 novembre La Chaîne Parlementaire). Et je n'ose même pas demander à madame Royal qui déciderait des missions de ce porte-avion.

Il est quand même inquiétant de voir ces deux candidats à la fonction de président(e) de la République ne pas s'étendre beaucoup sur la place de la France dans le monde et de n'en rester qu'aux généralités (lisez les propositions de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal sur leurs sites respectifs et vous serez étonnés de leur manque de consistance ). Et lorsqu'ils font quelques propositions, ces dernières manquent totalement de cohérences et ne servent qu'à caresser leur électorat dans le sens du poil !

Les candidats UMP et PS n'ayant guère d'idée en matière de politique étrangère, ils en sont réduits à ne parler que de l'identité nationale pour exprimer ce que représente notre pays mais en la déconnectant du thème de la place de la France dans le monde. Nous avons eu droit à Nicolas Sarkozy souhaitant créer un ministère de l'immigration et de l'identité nationale comme si cela pouvait redonner aux gens une idée de la France. Et maintenant, c'est Ségolène Royal qui fait chanter La Marseillaise lors de son dernier meeting à Marseille jeudi 22 mars pour montrer que les socialistes sont aussi des Français ! Le plus cocasse est que, selon Le Monde, elle a appelé l'auditoire à chanter l'hymne national avec elle ("C'est le chant que je vous propose ici à Marseille de chanter tous ensemble pour ne jamais oublier que le message universel de la France à travers le monde est plus que jamais d'actualité: la liberté, l'égalité, la fraternité") alors qu'elle -même ne l'a pas chanté ! Ainsi le journaliste du Monde, a-t-il remarqué que "Pendant le premier couplet et le refrain, la première femme à avoir une vraie chance d'accéder à l'Elysée est restée au milieu de la scène, immobile derrière son pupitre, sans chanter."

Il est quelque peu pitoyable de voir à quel point et comment les candidats UMP et PS vont à la pêche aux voix. En effet, seul cet l'opportunisme électoral et non des convictions politiques profondes les animent. Tout cela ne montre qu'une conception étroite, passéiste, démagogique et rétrograde des problèmes de la France. C'est comme si la France ainsi que ces deux partis étaient seuls au monde et seuls à pouvoir régler les problèmes, le paradoxe étant qu'ils n'y croient même pas eux-mêmes ! Il n'y a pas de limite à l'absurdité de certains.

Hervé Tisserand.

23 mars 2007

Le meeting de François Bayrou au Zenith : extrait vidéo


François Bayrou.
envoyé par UDF