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22 mai 2009

Démocrates pour l'Europe : le programme pour la législature 2009-2014

Le programme du Modem concernant les élections européennes est désormais disponible en ligne à l'adresse suivante :

http://www.mouvementdemocrate.fr/actualites/europe/progra...


Vous pouvez également le télécharger au format PDF:

Programme-democrates-pour-l-europe.pdf


En complément, nous vous recommandons la lecture de l'entretien que François Bayrou a accordé au journal La Tribune le 18 mai 2009 :

http://www.latribune.fr/actualites/politique/20090518trib...

 

Hervé Tisserand

13 octobre 2008

Les Européens sont-ils vraiment prêts à mettre en place une défense européenne ?

La lecture d'un article de l'intellectuel néerlandais Ian Buruma, The Wrong Lesson of Munich, (Japan Times du 15 septembre 2008), permet de poser la question de la défense européenne dans des termes qu'on entend peu ou pas en France. Après une démonstration du traumatisme lié aux accords de Munich de 1938, Ian Buruma se demande si les Européens sont prêts et aptes à faire tout ce qu'il faut pour construire une défense européenne commune.

Il y a plusieurs raisons expliquant les difficultés de la mise en place d'une défense européenne commune.
La première raison est le choix de civilisation fait par les Européens. Les Européens s'enorgueillissent souvent de leurs capacités à instaurer des négociations diplomatiques entre adversaires. C'est pour cela que les accords de Münich sont un traumatisme car le jusqu'au boutisme diplomatique n'a en rien évité le pire, au contraire. Les états de l'Union Européenne ont souvent – pas toujours - misé uniquement sur la diplomatie par contrainte (manque de moyens militaires) mais aussi par choix (tout sauf une intervention armée). En cela, les gouvernements des pays membres expriment le sentiment pacifique dominant de leurs opinions publiques respectives surtout depuis la chute du bloc communiste. Comme l'a dit Robert Kagan, les Européens vivent dans un monde post hobbesien. Ils conçoivent le modèle de la construction européenne comme un modèle universel allant de soi. Mourir en faisant la guerre pour des intérêts stratégiques ou pour des idéaux n'est plus vraiment à l'ordre du jour. Il suffit de voir comment est perçue la guerre en Afghanistan.

Mais il y a aussi des raisons liées à l'évolution des puissances européennes depuis 1945.
Depuis la fin de la deuxième guerre mondiale, les états européens ont pu construire une organisation commune principalement économique garantissant la paix entre eux. La fin des empires coloniaux de certains pays membres, la forte présence militaire américaine en Europe dans le contexte de la guerre froide via l'OTAN, tout cela a conduit à la perte d'importance relative des forces armées des différents pays dans leur budget.
Il faut également ajouter que malgré la coopération entre les états européens n'a pas gommé les différences de vue en matière de politique étrangère. La Suède et L'Espagne n'ont pas souvent les mêmes priorités diplomatiques de par leur histoire, leur poids dans les affaires du monde, leur zone d'influence, etc. Le conflit russo-géorgien a mis en exergue ces différences de vue.

Les Européens critiquent souvent l'unilatéralisme américain et l'usage un peu trop facile de la force militaire par les Etats-Unis. Ils en sont partiellement responsables. L'Union Européenne a vu ses états membres réduire considérablement leur budget de la défense. De fait, les pays européens ont souvent dû faire appel à leur allié américain en cas de crise grave sur leur continent : guerre en ex-Yougoslavie, crise des missiles lors de la guerre froide, etc. Le comportement des Européens est très contradictoire : volonté d'indépendance politique, idée de défendre la paix dans le monde, envie d'être une alternative à la puissance américaine. Mais dans le même temps, ils ne se donnent pas les moyens militaires et diplomatiques de leurs actions et ils appellent au secours le grand frère américain certes un peu rustre mais très utile quand il faut user de la force !

Si les Européens veulent vraiment peser sur la scène internationale et s'ils veulent vraiment se confronter au monde extérieur, il faudra qu'ils se remettent en cause et acceptent d'augmenter les budgets des ministères de la défense, de s'organiser au niveau de la chaîne de commandement, de mieux coordonner leurs forces armées et, surtout, ils devront accepter que l'usage de la force est parfois inévitable. Un Français ou un Allemand peut-il accepter de combattre pour ses voisins Baltes ou autres ? Peut-il comprendre que l'usage de l'outil militaire est parfois nécessaire ? Ce sont questions auxquelles il faudra rapidement répondre si l'on veut construire une véritable défense européenne.

 

Hervé Tisserand.

La Puissance et la Faiblesse. Les États-Unis et l’Europe dans le nouvel ordre mondial de Robert Kagan, 2003. Editions Plon

The Wrong Lesson of Munich de Ian Buruma.

Une défense européenne essoufflée, par Laurent Zecchini, Le Monde du 01.10.08.

20 avril 2007

UDF Japon

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Voter pour François Bayrou, c'est voter pour l'ouverture d'esprit, pour la la solidarité entre les générations, pour l'égalité entre les hommes et les femmes, pour le respect des personnes de toutes origines et de toutes confessions, pour un vrai changement des moeurs politiques, pour une Europe plus proche,
pour le rassemblement de toutes les énergies
pour une France dynamique !
UDF Japon 

 

24 mars 2007

De la France dans le monde ?

Voilà un sujet très peu abordé jusqu'à maintenant. En dehors des candidats vraiment anti-européens (Le Pen, Laguiller et consorts) dont la logique est de ne parler de l'Europe que pour la vilipender, il est regrettable que la place de la France dans l'Europe et, plus largement, dans la communauté internationale ne fasse pas vraiment partie des débats de la campagne. Cela permettrait d'en savoir plus sur ce que la France représente pour chacun des candidats et quel est leur regard sur la situation internationale.

Seul François Bayrou a vraiment exposé sa vision de l'Europe et des relations internationales. Certes, ce serait bien qu'il développe un peu plus son idée mais il a eu le mérite de dire par exemple que les problèmes d'immigration doivent être résolus à l'échelle européenne et que l'Union Européenne a un rôle important à jouer au Proche-Orient et plus largement dans la zone méditerranéenne. Il a également affirmé que toute intervention de la France se fasse dans le cadre de l'ONU et qu'aucune dictature ne peut-être soutenue en raison de nos intérêts nationaux et ce même à court terme. Au niveau de la défense européenne, il propose "la mise en synergie de capacités militaires nationales, à qui on permet de manœuvrer ensemble, d'interagir ensemble, d'échanger des renseignements. Perspective beaucoup plus réaliste et rapide, que celle qui voudrait renoncer au caractère national des armées." (pour en savoir plus, je vous invite à lire son discours du 22 juin 2006 sur la place de la France).

Ce sont là des propositions réalistes et concrètes au contraire de celles du candidat UMP qui veut maintenir le budget de la défense à son niveau actuel tout en développant de nouvelles armes (notamment un système antimissile) et augmenté le budget de la défense à l'échelle européenne ce qui est quelque peu contradictoire. Quant à Ségolène Royal, elle fait aussi preuve d'un manque total de pragmatisme. Ainsi, elle voudrait réformer le FMI et la Banque Mondiale et instaurer une taxe sur les flux financiers. Comment ? Pas de réponse à cette question mais elle semble croire que la France seule pourrait faire ça. A propos de la coopération militaire européenne, la proposition 94 de son pacte affirme vouloir "inscrire notre effort de défense dans une politique européenne de sécurité avec des coopérations en matière de recherche / innovation et d’équipements. L’objectif est à la fois de renforcer notre sécurité et de rationaliser nos dépenses." Du nouveau matériel mais on ne parle pas de personnels pour l'utiliser ! Et Lorsqu'elle a déclaré : "Je n’engagerai pas la construction d’un deuxième porte-avions car je considère que cet équipement doit  (…) devenir un chantier européen." Elle pensait au Royaume-Unis dont la politique étrangère est souvent plus proche de celle des Etats-unis que de celle des pays fondateurs de l'Union Européenne ! (cf. 3éme débat télévisé 7 novembre La Chaîne Parlementaire). Et je n'ose même pas demander à madame Royal qui déciderait des missions de ce porte-avion.

Il est quand même inquiétant de voir ces deux candidats à la fonction de président(e) de la République ne pas s'étendre beaucoup sur la place de la France dans le monde et de n'en rester qu'aux généralités (lisez les propositions de Nicolas Sarkozy et de Ségolène Royal sur leurs sites respectifs et vous serez étonnés de leur manque de consistance ). Et lorsqu'ils font quelques propositions, ces dernières manquent totalement de cohérences et ne servent qu'à caresser leur électorat dans le sens du poil !

Les candidats UMP et PS n'ayant guère d'idée en matière de politique étrangère, ils en sont réduits à ne parler que de l'identité nationale pour exprimer ce que représente notre pays mais en la déconnectant du thème de la place de la France dans le monde. Nous avons eu droit à Nicolas Sarkozy souhaitant créer un ministère de l'immigration et de l'identité nationale comme si cela pouvait redonner aux gens une idée de la France. Et maintenant, c'est Ségolène Royal qui fait chanter La Marseillaise lors de son dernier meeting à Marseille jeudi 22 mars pour montrer que les socialistes sont aussi des Français ! Le plus cocasse est que, selon Le Monde, elle a appelé l'auditoire à chanter l'hymne national avec elle ("C'est le chant que je vous propose ici à Marseille de chanter tous ensemble pour ne jamais oublier que le message universel de la France à travers le monde est plus que jamais d'actualité: la liberté, l'égalité, la fraternité") alors qu'elle -même ne l'a pas chanté ! Ainsi le journaliste du Monde, a-t-il remarqué que "Pendant le premier couplet et le refrain, la première femme à avoir une vraie chance d'accéder à l'Elysée est restée au milieu de la scène, immobile derrière son pupitre, sans chanter."

Il est quelque peu pitoyable de voir à quel point et comment les candidats UMP et PS vont à la pêche aux voix. En effet, seul cet l'opportunisme électoral et non des convictions politiques profondes les animent. Tout cela ne montre qu'une conception étroite, passéiste, démagogique et rétrograde des problèmes de la France. C'est comme si la France ainsi que ces deux partis étaient seuls au monde et seuls à pouvoir régler les problèmes, le paradoxe étant qu'ils n'y croient même pas eux-mêmes ! Il n'y a pas de limite à l'absurdité de certains.

Hervé Tisserand.