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11 novembre 2009

Matinée d'exercices de prévention aux tremblements de terre

Une séance d'information et de prévention en cas de tremblement de terre / catastrophe est organisée par les responsables des îlots 712, 715, 717 et 612 (quartier Shinjuku), l'ambassade de France et le comité de sécurité, dimanche 15 novembre, de 9h30 à 12h00,  à l'Institut  franco- japonais de Tokyo, quartier d'Iidabashi. 

Seront présents les dirigeants des services de prévention des catastrophes de la Mairie de Shinjuku ainsi que les pompiers de Shinjuku qui nous montreront différentes mesures de prévention.

Vous êtes naturellement les bienvenus avec votre famille. N’hesitez pas a faire part de cette matinee autour de vous.

Le programme de la matinée

9:30 : accueil des familles et début des ateliers-démonstrations.

  • un camion de simulation des tremblements de terre
  • un camion de pompier
  • une tente de fumée
  • la manipulation des extincteurs
  • un atelier jeux pour les enfants
  • l’utilisation du défibrillateur cardiaque (EAD)
  • un kiosque de brochures d’information (anglais) et exposition de divers matériels (sac de survie et son contenu, casque, etc…)

9 :30 – 12 :00 : 2 projections (9:30-10:30 & 11:00-12:00) à l’Auditorium d’un film (environ 20’) sur le tremblement de terre de Kobé, suivi de questions et réponses animées par Hubert Montouchet qui a vécu avec sa famille ce tremblement de terre.

12 :00 : fin des exercices

Cette matinée s’adresse à tout le monde. Elle est principalement organisée pour les familles nouvellement arrivées au Japon.

23 septembre 2009

Japon : vers un droit de vote pour les étrangers ?

Véritable serpent de mer de la politique japonaise comme de la française, le droit de vote des étrangers pourrait bientôt devenir dans l’archipel une réalité suite à l’arrivée au pouvoir du Minshutō, le Parti Démocrate du Japon.

 

Après avoir présenté des candidats d’origines étrangères, coréenne bien sûr, mais aussi naturalisés comme le sénateur, né finlandais, Marutei Tsurunen, et après avoir engagé une importante réflexion interne, le PDJ se positionne comme le parti de gouvernement japonais le plus ouvert à l’idée d’accorder le droit de vote aux étrangers.

 

Ainsi, en août durant la campagne électorale, et donc avant d’être élu Premier ministre, le président du parti, Yukio Hatoyama, avait envisagé «de façon positive » la possibilité d’octroyer le droit de vote aux étrangers.

 

Cette volonté du gouvernement a été confirmée par le très puissant Secrétaire Général du Minshutō Ichiro Ozawa lors d’un entretien le 19 septembre avec Lee Sang Dunk. Auprès de ce député sud-coréen, frère du président Lee Myung Bak, et chef de l’association Corée - Japon des parlementaires, M. Ozawa s’est engagé à faire en sorte que le parlement japonais se saisisse du dossier lors de la prochaine session parlementaire de l’an prochain.

 

Le sénateur Yoshihiro Kawakami, présent lors de la rencontre, a confirmé selon l’agence de presse Kyodo les propos de M. Ozawa en soutenant qu’il pensait que « le DPJ soumettrait une résolution visant à accorder aux étrangers résident permanent le droit de vote aux élections locales lors de la session ordinaire du parlement ».

 

Certains analystes font néanmoins remarquer que ce projet pourrait rencontrer quelques difficultés car l’un des 3 partis de la coalition, le Kokumin Shintō, petit parti de droite, est opposé à ce projet. Il est vrai que le  Minshutō ne détient la majorité absolue que dans l’une des deux assemblées de la Diète et qu’il a besoin de l’appui de ses alliés au Sénat. Mais il est cependant peu probable que ceux-ci se montrent trop virulents s’ils souhaitent encore faire parti de la coalition (et du gouvernement pour leurs leaders !) après les élections sénatoriales partielles de l’an prochain. Elections pour lesquelles le PDJ part grandissime favori.

 

Il est donc fort probable que les Français qui possèdent des visas de résident permanent au Japon puissent bientôt voter pour élire les membres et chefs des assemblées locales des villes où ils demeurent.  

 

Avancée que nous ne pouvons que saluer.

 

Alexandre Joly.

29 août 2009

Entretien avec M. Richard Delrieu, président de SOS Parents Japan

Dans une précédente note datée du 22 juin, nous vous avions présenté les associations SOS PARENTS JAPAN, SOS PAPA international et Oyakonet. Nous vous avions informé de la campagne de pétitions alors en cours.

Plus d’un mois après la remise aux parlementaires japonais des listes de signataires, nous avons souhaité faire le point avec Monsieur Richard DELRIEU, président de l’association SOS PARENTS JAPAN, en revenant notamment sur son cas personnel.

1. M. Delrieu, votre association cherche à faire reconnaître par la justice japonaise le partage de l’autorité parentale et un droit de visite réel pour le parent qui n’a pas la garde de l’enfant. Cette démarche est le fruit d’une expérience personnelle douloureuse, pourriez-vous nous relater votre affaire ?

Après 11 ans de mariage et de vie commune au Japon, mon épouse japonaise a quitté sans prévenir le domicile familial alors que je me trouvais en France pour soigner ma mère âgée et souffrante. Ce faisant, elle a enlevé, le 17 août 2006, notre fils, alors âgé de 7 ans. Nous étions alors en conciliation judiciaire de divorce depuis 3 mois. Me croyant protégé par la loi (je manquais, hélas, d’informations sur les particularités de la loi locale), j’étais allé en France confiant, pensant que rien de tel ne pourrait se produire, que si ma femme commettait un tel acte, elle aurait tous les torts pour elle — ce qui serait sans doute le cas en France — et que mon fils me serait normalement rendu.

Il n’en était hélas rien, car au Japon, l’abandon du domicile conjugal n’est pas vraiment considéré comme une faute — et ne porte donc pas conséquence — et l’enlèvement parental est licite — donc impuni. Mieux, ce dernier constitue, après 6 mois de nouvelle résidence de l’enfant avec le parent auteur du rapt, un avantage légal pour celui-ci : le juge maintient généralement l’enfant dans son nouveau milieu « pour ne pas le perturber ». L’enlèvement parental est donc encouragé — et récompensé — par le système de lois en vigueur au Japon. La police, quant à elle, n’intervient jamais dans ce genre de cas d’enlèvement parental, considérant que les affaires familiales relèvent du droit civil et ne la concernent pas. Mais, appelée en renfort par la mère (ou sa famille), qui utilise à son profit la « Stalker Law » (loi anti-harcèlement), elle n’hésite pas à interpeller des pères près du domicile de leur enfant kidnappé qu’il n’ont plus vu, parfois, depuis des années, enfant avec lequel ils tentent désespérément d’entrer en contact ou de lui faire passer un cadeau !
Cette loi contestable permet en effet aux mères, après enlèvement licite, de tenir à distance les pères en toute légalité. En réalité c’est, ni plus ni moins, la loi de la jungle qui fonctionne, sous la protection des tribunaux et de la police.

Pour éviter toute supputation inopportune, permettez-moi d’ouvrir une parenthèse. Des propos fallacieux ont été tenus par un avocat japonais du nom d’Ohnuki durant une récente émission de la télévision NHK sur les enlèvements internationaux d’enfants (NDLR : voir la réaction de M. Colleau). Me Ohnuki est un avocat bien connu pour ses positions anti-Convention de la Haye, et pour être le défenseur de mères japonaises kidnappeuses.

Cet avocat a présenté les nombreux enlèvements d’enfants commis par les mères japonaises comme le résultat d’une fuite salutaire, justifiée dans 90 % des cas par les violences conjugales de leur mari étranger (!). Désirant que ce nouveau mythe — destiné, par le lobby qui s’y oppose, à renvoyer la signature de la Convention de la Haye par le Japon aux calendes grecques — ne soit pas appliqué à mon cas personnel, je précise que ma femme n’a jamais été victime d’aucune violence de ma part, pas plus que mon fils, ni que la fille de mon épouse que j’ai élevée pendant dix ans.

Je reviens aux faits qui concernent mon fils. Malgré mes démarches effectuées dans le strict respect de la légalité — démarche auprès de la police japonaise qui m’a rabroué et, par l’intermédiaire d’un avocat japonais, demande de retour de l’enfant au domicile familial adressée au tribunal (rejetée), demande de visites, etc. — je n’ai plus revu mon fils qu’à de très rares occasions depuis 3 ans, et dans des conditions dignes d’un parloir de prison. Jugez plutôt : visites aux conditions imposées par mon épouse dans l’arrière-salle sans fenêtres d’un restaurant familial (une pièce de 3 m x 4 m), avec interdiction d’en sortir avec mon fils — mon épouse et son l’avocate restant postées derrière la porte de la pièce. J’ai vu mon fils, en tout et pour tout, 58 heures en 3 ans. Les visites les plus « nombreuses » ont eu lieu durant la première année de séparation. Depuis cela, 4 heures 30 de visites en 2008, et deux heures en 2009.

Un premier jugement (janvier 2009) m’a octroyé deux heures de visites par mois « si l’enfant le voulait bien » (c’est-à-dire, en clair, visites au bon vouloir de sa mère — suite logique de l’interprétation du droit japonais en matière familiale, livrant l’enfant à l’arbitraire du parent qui en a, même de fait et non de droit, la garde). J’ai fait appel, et j’ai obtenu (mars 2009) 4 heures de visite par mois obligatoires. Ce n’est pas avec cela qu’on peut construire une relation affective digne de ce nom avec son enfant, ni participer à son éducation. Mais c’était déjà mieux que le premier jugement. Mon épouse a ignoré ce nouveau jugement et a continué à refuser les visites. J’ai dû entamer (à mes frais) une nouvelle procédure pour faire respecter le jugement de la Cour d’ Appel. Chose rare au Japon, mon épouse a finalement été condamnée (fin juin 2009) à me verser 100.000 yens (750 euros) par visite refusée. Elle a immédiatement fait appel de cette décision, et les choses sont en suspens depuis, sans qu’elle soit évidemment tenue de me présenter l’enfant avant qu’un nouveau jugement intervienne.

Une visite a été cependant acquise de haute lutte par mon avocat le 18 juillet. J’ai vu mon fils environ 5 minutes. Il était prostré, amaigri, méconnaissable. Il ne me répondait pas, fixait le sol, hébété. Il avait l’air drogué. Il a refusé de me suivre pour aller déjeuner chez moi, bien que cela soit permis par le dernier jugement d’appel. La communication étant impossible, j’ai mis fin à la visite sur les conseils de mon avocat, pour éviter tout affrontement avec mon épouse qui se trouvait bien évidemment tout près de nous — non sans avoir remis à mon fils les cadeaux que j’avais amenés pour lui, et dont il n’a pas fait cas, restant prostré.

Mon épouse prétexte sans cesse, pour refuser les visites, « que mon fils ne veut plus me voir » — un grand classique dans l’arsenal argumentaire des mères kidnappeuses japonaises — sans toutefois donner de raisons à cela. Et, jusqu’à très récemment, les juges l’ont crue sur parole, sans jamais rencontrer l’enfant, et refusant mes demandes d’enquête.
Avant la séparation pourtant, nous avions, lui et moi, une relation très proche et très affectueuse. Je m’en suis énormément occupé depuis sa naissance, comme un très grand nombre de pères français le font pour leurs enfants. Cela n’est pas la règle au Japon, et mes demandes de visites n’ont pas été bien comprises par les médiateurs, enquêteurs et juges japonais. Ici, après la séparation du couple parental, un enfant appartient à sa mère et à la famille de sa mère — ou plus exactement au parent qui l’enlève, ou qui en reçoit officiellement (ou non) la garde : la mère dans la très grande majorité des cas. Le concept féodal de « maison », de clan, perdure au Japon.

Aujourd’hui, après 3 ans de « lavage de cerveau », soumis exclusivement à l’influence de sa mère et de sa famille japonaise, mon petit garçon que je chéris toujours autant, autrefois si plein de vie, de gaîté et de sociabilité, est devenu — tout au moins avec moi — sombre, fermé, et semble me rejeter. L’aliénation parentale a fait son œuvre. Il n’a plus aucun contact avec ma famille — il n’a pas revu sa grand-mère depuis août 2005 ! —, ni avec nos amis français ou avec la communauté française au Japon. J’ajoute que mon fils, à qui je m’adressais quotidiennement en français depuis sa naissance jusqu’à la séparation, et auquel j’enseignais notre langue, ne comprend plus un traître mot de français, et que je dois utiliser le japonais pour tenter de communiquer avec lui.

Il a été emmené par sa mère dans un quartier très défavorisé de la ville où l’environnement et les fréquentations qui lui sont offerts sont très éloignés en qualité de ce qu’il connaissait autrefois.
Je souhaiterais tellement qu’il grandisse dans de bonnes conditions, mais la justice de ce pays, le Japon, protège sa mère et a récompensé celle-ci de son enlèvement et de ses refus de visites en lui ayant récemment accordé (juillet 2009) la garde et l’autorité parentale de notre fils. Je viens de faire appel. J’ai encore un espoir… Mais j’ai besoin d’aide.

2. Avant de vous marier et d’avoir un enfant franco-japonais, aviez-vous eu connaissance de cas similaires ?

Hélas non. Et je regrette vraiment, ainsi que l’ensemble des pères français qui se trouvent dans la même situation que moi, qu’aucune information sur des cas semblables d’enlèvements et de non-présentation d’enfants, ni sur les particularités de la loi japonaise en matière de mariage et de divorce, n’ait été donnée jusqu’à ce jour aux résidents français par les consulats de France au Japon — ce qui devrait pourtant être un devoir citoyen. Bien que les consulats aient dans leurs dossiers des dizaines de cas similaires au mien, on a continué à laisser aller au « casse-pipe » les futurs candidats français au mariage avec des femmes japonaises, et les mariés tout autant, sans les informer de rien. On avait trop peur de fâcher nos amis nippons en faisant de l’information…et peut-être, qui sait, de prendre ainsi le risque ne plus être invités à prendre le thé ?

3. Avez-vous cherché une assistance auprès des autorités consulaires françaises ? Et quelle fût leur attitude ?

Oui, bien sûr, j’ai averti le Consulat de France à d’Osaka dans les jours qui ont suivi l’enlèvement de mon fils par mon épouse japonaise, en août 2006. Je n’ai alors obtenu que des paroles de compassion forcées et gênées de la part du Consul Général Alain Nahoum, assorties d’aveux d’impuissance tels que : « On est avec vous mais on ne peut rien faire… ». Et il n’a d’ailleurs rien fait pendant un an. Sur ma demande expresse, il a fini par rencontrer une fois, il y a deux ans, l’avocate de ma femme, qui l’a assuré pieusement de sa bonne volonté pour convaincre sa cliente… Il n’y a eu aucun résultat. Puis je n’ai plus eu de nouvelles du Consul Général encore pendant un an.

Un autre père a quant à lui été menacé par le consulat d’Osaka d’être rayé de la liste des résidents s’il continuait à insister pour qu’on s’occupe de son dossier (!). Nous avons alors, avec plusieurs autres pères français, commencé à nous organiser et à exprimer notre indignation devant cet attentisme, cet angélisme et cette inertie. Il devient plus difficile de laisser en souffrance les dossiers d’individus jusque-là isolés lorsque ceux-ci se constituent en association, et si cette dernière bénéficie de surcroît de bons soutiens médiatiques, politiques et sociaux.

Ce n’est qu’après avoir averti les élus de l’AFE d’Asie du Nord et les sénateurs des Français de l’Etranger — qui, eux, ont réagi très positivement en nous apportant leur soutien — que l’affaire, après être remontée jusqu’au ministre des Affaires Etrangères, Monsieur Bernard Kouchner, a commencé à être prise au sérieux il y a un an, pour mon cas personnel comme pour celui des autres pères privés de leurs enfants. À ce moment, sous la pression des élus et du ministère — c’est malheureux qu’il faille en arriver à cela pour qu’on s’active un peu pour nos enfants — le Consul Général d’Osaka a une nouvelle fois rencontré l’avocate de mon épouse, qui lui a fait des promesses concernant les visites. Ces promesses n’ont jamais été tenues depuis. Il ne s’est jamais informé par la suite auprès de moi pour savoir si sa démarche avait eu un quelconque effet, et je n’en ai plus entendu parler.

Fort heureusement, un nouveau consul général vient d’arriver à Osaka. Souhaitons que celui-ci se montre plus enthousiaste dans l’action que son prédécesseur !

À titre personnel tout d’abord, puis depuis que notre association SOS PARENTS JAPAN a commencé à se constituer, j’ai, à de nombreuses reprises, sollicité les consulats de France pour qu’ils agissent — ce qu’ils semblaient ne pas avoir réellement envie de faire. Le problème étant identique avec les deux consulats de France au Japon, à Tokyo comme à Osaka. Cette situation, déplorable, a fini par aboutir à la publication récente, au nom de SOS PARENTS JAPAN, d’une lettre ouverte adressée au Consul de France à Tokyo, Monsieur Philippe Martin, dans laquelle j’écrivais notamment :

« En fait, si les pères ne vous appellent pas pour vous faire bouger, vous les oubliez. Et quand vous leur dites que vous allez bouger et que vous les tiendrez au courant, plus de nouvelles. »

Lors d’une réunion organisée à l’Ambassade de France à Tokyo le 13 juillet dernier, à l’invitation et en présence de l’Ambassadeur, — suite à notre demande formulée dans ma lettre ouverte au consul de France à Tokyo, citée plus haut —, Monsieur Philippe Faure, Ambassadeur de France, réellement touché par le drame que nous vivons, a donné à ses consuls des directives pour une orientation nouvelle dans l’action des consulats, et particulièrement dans leurs rapports avec les parents français…

Nous allons voir. Ces nouvelles directions peinent cependant à se concrétiser rapidement pour l’ensemble des cas en cours depuis le départ en vacances de l’Ambassadeur fin juillet… Nous espérons beaucoup de son retour prochain. Jusqu’à maintenant, les quelques démarches qui ont été entreprises par les consulats n’ont abouti à aucun résultat (à l’exception d’un cas très récent à Tokyo, semble-t-il).

Pour conclure sur mon cas personnel, faisant suite aux directives de l’Ambassadeur et sur ma demande renouvelée, le Consul adjoint d’Osaka a très récemment rencontré mon épouse, qui a opposé une fin de non-recevoir à l’ensemble de ses requêtes : examens de santé pour mon fils, accès pour lui à un enseignement du français et de la culture française, visites régulières avec son père, rencontres avec des enfants français et franco-japonais de la région. D’autres démarches seraient en cours pour la persuader d’accepter ces demandes… J’en attends le résultat.

D’une façon générale, un réel problème de motivation, de compétence et de disponibilité des consuls en ce domaine a l’air de se poser. En effet, il a été dit à plusieurs membres de notre association « qu’on n’avait pas le temps de gérer à bien leur dossier ». À la décharge des consuls, même si une telle réponse est inévitablement vécue comme révoltante par un parent en détresse, elle peut-être, froidement, compréhensible, compte tenu de l’urgence et de l’augmentation du nombre de cas à traiter (32 actuellement selon l’Ambassade), et des autres tâches que les consulats se doivent de gérer parallèlement.

À l’heure actuelle, personne, à l’Ambassade, n’est suffisamment formé sur le plan juridique ni psychologique, ni assez disponible pour s’occuper activement de ces dossiers au jour le jour. Un Magistrat de liaison en poste à Tokyo, chargé exclusivement de gérer les dossiers d’enlèvements et de non-présentation d’enfants au Japon, s’avère désormais nécessaire. Il ne manquera pas de travail. Il devrait s’agir d’un fonctionnaire français, de préférence maîtrisant le japonais, capable de négocier en permanence avec les familles et les autorités japonaises, se faisant assister, suivant les besoins, de juristes et d’avocats japonais compétents et fiables, ainsi que de psychologues et de psychiatres, et qui serait tenu de rendre compte de façon hebdomadaire de son action directement à l’Ambassadeur et à Paris. Nous en avons cruellement besoin. Nous lançons pour cela un appel au Ministère des Affaires Etrangères.

Les psychologues japonais eux-mêmes reconnaissent que, dans la plupart des cas d’enlèvement et de non-présentation d’enfants au Japon, le comportement des mères kidnappeuses relève d’un « pattern » commun révélant des troubles psychologiques graves, voire une réelle pathologie mentale. Face à cela, nos diplomates, n’étant pas formés en conséquence, se trouvent bien démunis, ont du mal à voir à qui ils ont réellement affaire, et encore plus à agir en conséquence. Il faut donc qu’une équipe spécialisée, centralisée à l’Ambassade à Tokyo, travaille sur les nombreux cas en cours autrement qu’à l’aveuglette, comme ce fut le cas jusqu’à présent. Si l’on veut avoir des résultats, il faut s’en donner les moyens et arrêter de tourner autour du pot.

4. Qu’est-ce que les associations comme la vôtre, ou encore SOS PAPA international et Oyakonet cherchent à obtenir concrètement des autorités japonaises ? Et quelles ont été les réactions des parlementaires lors de la remise de la pétition ?

Les associations de parents, qu'elles soient étrangères ou japonaises, ont des revendications identiques :

  • La signature par le Japon de la Convention de La Haye de 1980 sur les Aspects Civils de l’Enlèvement International d’Enfants,

  • L’application réelle et effective de la Convention de New York (1989) relative aux Droits de l’Enfant (CRC), signée par le Japon en 1994 (dont l’Art. 9-3 réclame une poursuite des relations parents-enfants après une séparation familiale)

  • Le partage de l’autorité parentale après séparation du couple parental,

  • L’inscription dans la loi japonaise du droit de visite et d’hébergement et, à terme, de la résidence alternée,

  • La prise en compte du Syndrome d’Aliénation Parentale par les tribunaux japonais,

  • L’attribution aux tribunaux des affaires familiales japonais de moyens coercitifs permettant l'application de leurs décisions.

 Nous y ajoutons (SOS PARENTS JAPAN et SOS PAPA) :

  • La reconnaissance légale du droit des enfants binationaux à recevoir une double éducation culturelle et linguistique,


  • Le traitement égal, dans les faits, des parents étrangers et japonais devant la justice japonaise,

  • La nomination d’une commission juridique franco-japonaise destinée à régler les cas d’enfants franco-japonais en souffrance — la Convention de La Haye précitée, dans le cas où le Japon accepterait de la signer, ne pouvant être rétroactive.

Ces revendications ont été remises à l’Ambassade du Japon à Paris le 29 juin dernier lors d’un rassemblement conjoint de SOS PAPA et de SOS PARENTS JAPAN devant cette ambassade, auquel participaient plusieurs parlementaires français.
Des tracts ont été distribués sur la voie publique, et une délégation, comprenant des parents et ces parlementaires, a été reçue par le ministre conseiller de l’Ambassade du Japon.
L’Ambassadeur de France au Japon avait aussi rencontré son homologue japonais, Monsieur Saito, juste avant sa prise de fonctions récente à Paris, et l’avait fermement prié de prendre ce problème en haute considération.

À titre d’exemple, rappelons qu’en Asie, la Chine (depuis 2001) et la Corée du Sud ont un droit de visite dans leur loi. Mieux, en Chine, la coopération des parents séparés ou divorcés dans l’éducation de leurs enfants est un devoir civique. Le Japon a énormément de retard dans ce domaine par rapport à ses proches voisins, à qui il donne pourtant volontiers des leçons de Droits Humains.

La pétition de l’association de parents japonais Oyakonet — Oyakonet signifie network (réseau) parents-enfants — a été présentée au mois de juillet au Parlement japonais. Plus de 6000 signatures ont été réunies, et de nombreuses pétitions signées sont venues de la communauté française et de la France. Cette solidarité internationale a beaucoup touché les parents japonais avec lesquels nous luttons main dans la main. Ceux-ci — beaucoup de pères, mais aussi des mères dont les enfants ont été enlevés par leur mari japonais — pensent que le système juridique de leur pays n’est plus adapté aux évolutions de la société et des mentalités, et luttent pour que leurs enfants continuent à avoir deux parents.

Un groupe de travail sur les problèmes du droit de visite et du partage de l’autorité parentale s’est constitué au Sénat japonais. J’y ai participé, en compagnie de notre conseiller AFE, Thierry Consigny, et des responsables d’associations de parents japonais et étrangers, le 15 juillet dernier. Des députés et des sénateurs japonais de tous bords travaillent à l’élaboration d’un projet de loi, en collaboration avec des juristes.

Une nouvelle pétition d’Oyakonet, au contenu identique, sera adressée cette fois à chaque préfecture avant les très prochaines élections, afin qu’elle puisse parvenir à la nouvelle assemblée du Japon élue en automne. Le statu quo juridique étant maintenu par les milieux conservateurs actuellement au pouvoir, un changement de majorité pourrait avoir une influence décisive sur l’état de la loi japonaise en matière familiale. En effet, Monsieur Yukio Hatoyama, le nouveau président du Parti Démocrate Japonais (DPJ), et favori au poste de Premier ministre du Japon en cas de victoire de son parti aux prochaines élections, déclarait récemment, dans une interview publiée dans le Japan Times Herald le 20 juillet dernier : « We support ratifying and enforcing the Hague Convention, and involved in this is a sweeping change to allow divorced fathers visitation of their children. »

5. Pensez-vous que les autorités françaises peuvent jouer un rôle décisif ? Et si oui, comment ?

Nous pensons que la France, pays à l’origine du concept de Droits Humains, se doit d’être à la pointe du combat pour le respect des Droits de l’Enfant. Elle doit pour cela avoir le courage de déranger un peu et de se battre pour que nos (ses) enfants, citoyens français, soient traités comme tels par les autorités et par la justice japonaises. Pour que cela soit, nous pensons qu’elle doit aller au-delà de simples discussions aimables qui ne servent aux autorités japonaises qu’à gagner du temps et, pour finir — disons-le tout net — qu’à « rouler dans la farine » leurs interlocuteurs. Ils n’en sont pas à leur coup d’essai.

À l’initiative de la France, une commission bilatérale franco-japonaise devrait se mettre en place en septembre pour traiter les affaires en cours d’enlèvements et de non-présentation d’enfants franco-japonais. Ce traitement du problème au cas par cas, qui est un début prometteur, permet néanmoins à la partie japonaise d’éviter d’avoir à aborder le problème de fond. Et ceux-ci ont déjà annoncé qu’une bonne partie des demandes françaises ne serait pas recevable. Ce qui laisse présager que nous risquons d’entrer dans une négociation « de salon » qui risque fort de tourner en rond, puisqu’elle est pour l’instant soumise au bon vouloir de nos interlocuteurs nippons. Nous devons impérativement fixer une date butoir pour une mise en œuvre honorable du traitement des cas en cours. Sans quoi il faudra avoir recours à des moyens plus radicaux pour les résoudre et en finir avec ce problème scandaleux qui dure depuis trop longtemps déjà.

Monsieur Bernard Kouchner, avant d’être ministre des Affaires Etrangères, était le champion déclaré du « droit d’ingérence ». Nous souhaiterions qu’il s’en souvienne aujourd’hui et qu’il parle haut et fort au nom de nos enfants, victimes d’un système juridique local d’un autre âge qui protège les mères japonaises kidnappeuses, institue une monoparentalité forcée et prive nos enfants de tout contact avec la France. La visite, prévue en février 2010, du président Sarkozy au Japon, pourrait être d’une importance certaine sur l’évolution de la situation de nos enfants. Nous souhaitons qu’il prenne réellement le « taureau par les cornes » et mette les autorités japonaises face à leurs responsabilités.

Le problème des moyens de pression vis-à-vis des autorités japonaises, dont disposent nos services diplomatiques, se pose en effet. Notre ambassadeur, Monsieur Philippe Faure, expliquait, dans une interview diffusée sur France 24 au mois d’avril que les autorités françaises en étaient dépourvues, et que "Nos seuls moyens sont de convaincre les Japonais que ce sont des droits de l’Homme élémentaires pour un père de voir son enfant". Cela peut prendre du temps…
Il semble désormais urgent que la France se dote de moyens nouveaux et efficaces pour protéger nos enfants binationaux de la coupure totale des relations avec leur famille française et de la japonisation totale qu’ils subissent, et surtout pour les sortir de la situation d’otages qui est la leur.

SOS PARENTS JAPAN a proposé récemment une mesure préventive, afin de protéger nos ressortissants et leurs enfants binationaux futurs d’une éventuelle coupure des relations en cas de séparation ou de divorce : l’établissement d’un moratoire sur les célébrations et les validations par la France des mariages franco-japonais. Ce moratoire serait en vigueur tant que le Japon n’aurait pas signé la Convention de la Haye, et tant qu’il n’aurait pas stipulé dans son code civil un droit de visite honorant sa signature (1994) de la Convention de New York sur les Droits de l’enfant, qui établit (Art. 9.3 précité — nous soulignons) « Les Etats parties respectent le droit de l'enfant séparé de ses deux parents ou de l'un d'eux d'entretenir régulièrement des relations personnelles et des contacts directs avec ses deux parents, sauf si cela est contraire à l'intérêt supérieur de l'enfant. »

Un tel moratoire est une mesure radicale, soit, mais qui répond à une situation radicale. En l’absence d’autres leviers, et en dernier recours, il constitue un moyen de pression non négligeable sur l’Etat japonais. Cette proposition de moratoire ne semble pas avoir bénéficié jusqu’à ce jour d’une grande attention de la part de nos diplomates. Nous la réaffirmons néanmoins, et allons la faire remonter au plus haut de l’Etat français, avec l’espoir qu’elle reçoive un écho parmi des esprits haut placés éclairés et courageux.

Nous avons rendez-vous à Paris le 2 septembre avec Monsieur Alain Catta, Directeur des Français à l’Etranger, et avec Monsieur Mahrez Abassi, magistrat chargé de mission au Ministère des Affaires Etrangères et Européennes. Nous espérons que nous serons entendus, et que des mesures d’urgence, correspondant à nos attentes, seront prises et mises en œuvre sans tarder, avec efficacité.

L’idéal serait que cette initiative de moratoire soit suivie par les pays qui, concernant ce dossier, ont déjà fait avec la France des démarches auprès du gouvernement japonais en mai et en juillet 2009. (
Symposium sur l’Enlèvement International d’Enfants au Japon et Enlèvement international d’enfants : une nouvelle démarche, mettant en garde le Japon de l’imminence d’un problème politique entre nos pays et celui-ci s’il ne se résolvait pas à agir. Le chef du Parti Démocrate Japonais, Monsieur Yukio Hatoyama, a d’ailleurs fait allusion à cela dans son interview citée plus haut : « We have been condemned by the USA, Canada, the UK, and France over this and I firmly believe we need to change things as I mentioned. The effect will be Japan coming into this century. »

Il est temps, pour la France et ses alliés américains, canadiens, britanniques notamment, et aussi allemands, de se donner les moyens d’amener le gouvernement japonais — qui n’a de cesse de dénoncer les enlèvements d’enfants japonais par les Nord-Coréens, et qui brigue un siège au Conseil de Sécurité de l’ONU — à respecter ses engagements internationaux, et à enfin créer une situation juridique plus humaine dans le pays, pour le plus grand bien de sa propre société, de ses enfants, et des nôtres.

SOS PARENTS JAPAN remercie le MoDem pour l’intérêt et le soutien qu’il apporte à la cause des Droits de l’Enfant, et en particulier à notre combat au Japon pour maintenir le lien avec nos enfants binationaux, privés de leur père français.

Entretien réalisé par mail.

Alexandre JOLY.

Président de la section MoDem Japon

18 mai 2009

Réunion de la section Japon

Dimanche 17 mai 2009 de 14 à 16 heures 30, la réunion mensuelle des adhérents du Modem résidant au Japon s’est tenue à Tokyo.

En introduction de cette réunion, le président de la section a présenté son rapport mensuel d’activité et fait un point sur la vie du MoDem et de la section ; le programme du Bureau pour le mois à venir a été défini ; et une présentation des élections européennes, agrémentée d’une discussion, a été effectuée

Notre prochaine réunion se déroulera le dimanche 21 juin à 14 heures au siège de notre groupe dans le Kansai à Nara. Grâce au concours du Club de France de Nara que dirige Olivier Jamet et qui jouxte notre représentation, nous effectuerons notre réunion aux sons de la fête de la musique qu’il organise.

Alexandre Joly.

13 avril 2009

Recensement 2008 des Français de l’étranger

Le Ministère des Affaires étrangères a communiqué aux conseillers de l’Assemblée des Français de l’Etranger, lors de leur dernière réunion, le recensement de la population française enregistrée dans les services consulaires.

Ainsi, à la date du 31 décembre 2008, nous étions 1 427 046 Français à vivre hors du territoire national.

Ce chiffre marque une hausse de 7,6% par rapport à celui de l’année précédente et s’inscrit donc dans la tranche la plus haute de la tendance observée depuis bientôt 10 ans qui a vu la population française de l’étranger croître de près de 4%. Ce recensement, ne prenant en compte que les personnes inscrites aux registres consulaires, la population réelle de nos concitoyens vivant hors de France est estimée à plus de 2 millions d’individus*.

Du chiffre global de ce recensement on retiendra surtout la poussée démographique en Asie et en Océanie : bien que sur ces deux continents la population française ne représente que 15,1% du total de nos concitoyens expatriés, elle a bondi de 12,6% au Proche et Moyen Orient et de 10% en Asie Océanie. Dans cette dernière zone, la croissance de la population française est de plus de 40% depuis 2001.

En Asie, et en dépit d’une récession économique persistante, le Japon attire toujours autant. Avec 7 942 personnes en 2008, les autorités consulaires enregistrent une progression de 3% de la population inscrite. Celle-ci était de 7 735 en 2007.

Ce chiffre place le Japon au cinquième rang des destinations d’expatriation favorites de nos concitoyens dans la zone qui va de l’Extrême-Orient à l’Océanie. Sans surprise, la Chine est en tête avec 22 231 Français inscrits au près du consulat, suivi par l’Australie (15 291), l’Inde (8 669) et la Thaïlande (8 239).

Il est néanmoins à craindre que la crise actuelle ne redistribue quelque peu les cartes : en effet de nombreuses entreprises internationales profitent de la crise pour se redéployer de façon plus stratégique en Asie dans des zones à plus fort potentiel de croissance que le Japon, et où loyers et mains d’œuvres seront d’un coût moindre.

Cette croissance démographique rapide et continue des Français de l’étranger en Asie nous impose, nous qui sommes adhérents et sympathisants du Modem, une obligation de mobilisation et d’organisation à l’écoute de cette population si nous ne souhaitons pas qu’elle n’ait comme seul interlocuteur des associations affiliées à l’UMP et comme impression que seul ce parti s’intéresse à ses problèmes.

Alexandre Joly.

* Au Japon, nous invitons par ailleurs vivement nos concitoyens qui résident même pour des périodes courtes à se faire enregistrer à l’un des deux consulats qui couvrent le territoire nippon. Les dangers, notamment liés à des catastrophes naturelles, sont importants et l’assistance des services consulaires en sera d’autant plus facilitée si vous êtes inscrits.

06 avril 2009

Assemblée Générale de la section Japon

Dimanche 19 avril 2009 à partir de 14 heures, la section Modem Japon tiendra son Assemblée Générale à Tokyo.

Nous procéderons lors de cette réunion à un débat sur le projet de Règlement Intérieur de la section rédigé par le Bureau provisoire, suivi d’un vote.

Nous élirons aussi à cette occasion nos instances dirigeantes pour les trois prochaines années.

Tous les adhérents du Modem résidant au Japon et à jour de leur cotisation sont conviés.

Tout adhérent qui n’aurait pas reçu un exemplaire du Règlement Intérieur ou sa convocation au plus tard le 13 avril 2009 est prié de se mettre en contact avec le Bureau provisoire.

20 mars 2009

Francophonie : retour sur l’affaire Ishihara

Comme vous avez très certainement dû ne pas vous en apercevoir tant les médias hexagonaux l’ont passé sous silence, ce vendredi 20 mars est la Journée de la Francophonie. Journée d’hommage qui n’aura malheureusement fait couler que très peu d’encre hors la Une du journal libanais L’Orient – Le Jour. Le pays du Cèdre accueillant en effet les cérémonies officielles, et donc les délégations des pays membres de l’OIF. Ce silence est malheureusement significatif du désintérêt des élites françaises chez qui Abdou Diouf, président de l’OIF, avoue ne pas « ressentir le militantisme francophone » des milieux intellectuels des autres pays.

Pour cette journée d’hommage à la langue française, de nombreuses manifestations sont aussi programmées à travers le monde, comme celles organisées à l’Institut de Tokyo ou à l’IFJ de Kobe le 21 mars.

A cette occasion nous avons souhaité revenir sur l’affaire qui a opposé de 2004 à 2009 un groupe de plaignants (voir leur site de soutien) au gouverneur de Tokyo, S. Ishihara, suite à ses violentes diatribes contre la langue française. Bien que l’épilogue de ce feuilleton judiciaire ait eu lieu il y a quelques semaines avec le rejet de la plainte par la Haute Cour de Justice, nous avons voulu reparler de l’affaire avec Malik Berkane, directeur d’une école de langue à Tokyo, qui est à l’origine des poursuites.

M. Berkane, pourriez-vous en quelques mots nous résumer l’origine de l’affaire qui vous a opposé au gouverneur de Tokyo ?

J’ai eu entre mes mains un pamphlet que des professeurs de l’ex-université municipale de Tokyo avaient rédigé et adressé au service culturel de l’ambassade de France à Tokyo, et dans ce pamphlet, ils reproduisaient les inepties du maire de Tokyo concernant la langue française. C’est de là que j’ai décidé dans un premier temps d’envoyer une lettre au maire de Tokyo pour lui demander sur quoi était basé sa déclaration sur notre langue, mais cette lettre est restée sans réponse. Devant l’immobilisme de notre représentation diplomatique qui n’a même pas daigné répondre au pamphlet mentionné ci dessus, j’ai pris la décision d’entamer une procédure judiciaire.

Sur quelles bases juridiques du droit japonais avez-vous fondées votre plainte ?

Sur la diffamation. Il y a eu au Japon ces dernières années des cas un peu similaires aux nôtres qui ont fait jurisprudence.

Pensez-vous que les propos de M. Ishihara ont eu un impact négatif sur l’image de la langue française au Japon ? Et en a-t-il découlé un préjudice financier pour les écoles de langue comme la votre par exemple ?

Il est difficile d’évaluer avec précision si oui ou non nous avons perdu des étudiants à cause de ces déclarations publiques, mais ce qui est certain, c’est que d’aucune façon ce genre de propos ne peut contribuer favorablement au rayonnement de notre langue et de notre pays au Japon.

Pendant votre procès, avez-vous été en contact avec les autorités françaises ? Et quelles furent leurs réactions ?

Oh oui ! Leur réaction a été d’opter pour la politique de l’autruche. Ce qui m’a été dit à plusieurs reprises, c’est que M. Ishihara était un amoureux déçu de la France, mais qu’il ne pensait pas vraiment ce qu’il disait et que de toute façon c’était un partenaire économique privilégié et qu’à ce titre, l’ambassade ne pouvait en aucun cas se permettre d’engager une polémique qui risquerait de nuire aux intérêts de la France et plus particulièrement à ceux du Lycée Franco-Japonais.

Selon M. Ishihara, l’ambassadeur de France lui aurait confié : « Vous avez tout à fait raison (...). J’ai moi-même des difficultés à compter en français. » Avez-vous eu confirmation de tels propos ? Et comment avez vous réagi ?

Je ne pense pas qu’il ait dit qu’il avait des difficultés à compter en français. (NDLR : Ce sont pourtant les propos que cite l'AFP dans une dépeche du 13 février 2008) Ishihara a déclaré devant des caméras de télé et après que nous avons été déboutés lors du premier procès que l’ambassadeur qu’il connaissait personnellement très bien était tout à fait d’accord avec ses propos concernant la langue française. Quand je me suis adressé à l’ambassade le lendemain pour confirmation, on m’a répondu que le rôle de l’ambassade n’était pas de faire des commentaires sur les déclarations des élus japonais.

Sur un plan personnel, avez-vous tiré un enseignement particulier d’une telle histoire ?

Tout ceci est malheureusement venu confirmer ce que je savais déjà au sujet de ces personnes qui représentent notre pays au Japon. Ce sont des irresponsables qui ne veulent prendre aucune décision qui pourrait peut-être nuire à leur carrière, et pour la plupart, ils ne sont absolument pas à la hauteur de leurs tâches et de leurs devoirs. C’est d’ailleurs pour cela que ça marche si mal du côté de la langue française. Si l’Etat français cessait du jour au lendemain d’injecter des fonds dans nos Instituts et nos Alliances, pas un seul de ces établissements ne survivrait avec la médiocre gestion de leurs directeurs et des services culturels. Quoi qu’il en soit, j’ai dépensé beaucoup d’argent et de temps dans ce combat et malgré une issue défavorable je garde la tête haute et ce que nous avons fait avec toutes les personnes qui ont soutenu cette action aura peut-être servi à réveiller des consciences. Pour finir, j’aimerais vous dire que les professeurs japonais qui enseignent notre langue dans les universités au Japon se sont sentis affreusement abandonnés par l’ambassade de France et son service culturel.

Entretien réalisé par Alexandre Joly.

20 janvier 2009

Réunion de la section Japon

Dimanche 18 janvier 2009, la deuxième réunion des adhérents du Modem résidant au Japon s’est tenue à Tokyo à 14 heures.

L’ambiance fût des plus studieuses puisque nous avons adopté un avant-projet de Règlement Intérieur pour le MDFE Asie – Océanie.

Cet avant-projet a été envoyé aux différents correspondants du MoDem en Asie et Océanie et sera présenté aux adhérents du parti dans cette zone la semaine prochaine. Il sera alors l’objet d’un débat sur notre forum.

Comme nous le signalions après notre première réunion, le Bureau Provisoire de la section Japon est, et demeure, ouvert à tous les adhérents qui souhaitent participer à la création de la section, et des postes de Responsable peuvent être encore attribués dans des domaines de compétences spécifiques.

Notre prochaine réunion se déroulera soit le mercredi 11 février, soit le dimanche 15 février à 14 heures en fonction des disponibilités de chacun.