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27 avril 2007

La galaxie sarkozyenne

Nous avons déjà abordé le sujet dans une note du 20 avril sur ce même blog, mais l'actualité judiciaire nous ramène encore une fois chez les plus proche collaborateurs de N. Sarkozy. L'article suivant extrait du Monde du 26 avril confirme la condamnation de Joëlle Ceccaldi-Raynaud et de son père Charles.

Rappelons que Joëlle Ceccaldi-Raynaud est maire de Puteaux, charmante bourgade des Hauts-de-Seine, depuis qu'elle a gentiment évincé son papa malade du poste. Oubliant de lui rendre les clés de la mairie une fois remis.

Mais elle est surtout la collaboratrice et suppléante du député des Hauts-de-Seine N. Sarkozy depuis 1997 et a donc à ce titre été nommé député lorsque celui-ci a été appelé au gouvernement en juin 2002. Dix ans que N. Sarkozy a connaissance, appuie et soutient l'action de Joëlle Ceccaldi-Raynaud dans sa circonscription. Sans s'offusquer des méthodes.

Ce qui n'est pas le cas de la Justice.

Cette information n'a pas été, allez savoir pourquoi, relayé dans les journaux télévisés français.

Alexandre Joly. 

 

La maire et l'ancien maire de Puteaux condamnés pour diffamation

LEMONDE.FR | 26.04.07 | 18h20  

La cour d'appel de Versailles a confirmé, jeudi 26 avril, la condamnation en première instance, pour diffamation, de Joëlle Ceccaldi-Raynaud, députée et maire (UMP) de Puteaux (Hauts-de-Seine), et de son père Charles, ancien maire de la ville, dans l'une des affaires qui les opposent à Christophe Grébert, un blogueur, animateur de monputeaux.com, et par ailleurs opposant socialiste. Ils devront payer 2 500 euros d'amende chacun et régler solidairement 3 000 euros de dommages et intérêts. La condamnation devra également être publiée sur le site de la mairie de Puteaux.

L'affaire remonte à janvier 2004. Un jour où il se promène dans les rues de Puteaux, M. Grébert croise Charles Ceccaldi-Raynaud, alors maire, accompagné de policiers municipaux. Le maire ordonne aux agents d'interpeler le blogueur, qui, depuis 2002, anime un blog consacré à la vie de la commune et où il décrypte la vie des quartiers et la politique municipale sur un ton acide que supportent mal les élus locaux.

Après avoir alerté des passants, qui appellent la police nationale, M. Grébert est libéré des mains des agents municipaux. Mais quelques jours plus tard, la mairie publie une lettre expliquant que l'action de la police municipale visait à contrôler l'appareil photo du blogueur. "L'intéressé possède la fâcheuse habitude de photographier les enfants et de les approcher sans autorisation des parents", relève le maire. "On insinue que je suis pédophile", s'insurge le blogueur, qui porte plainte et obtient en 2006 la condamnation des Ceccaldi-Raynaud père et fille pour diffamation et complicité. Ceux-ci feront alors appel.

UNE AUTRE AFFAIRE

Parallèlement, une autre affaire, antérieure à la précédente, oppose toujours la mairie de Puteaux à M. Grébert. Cette fois, c'est la mairie qui poursuit le blogueur pour diffamation. Les édiles de Puteaux l'accusent d'avoir repris sur son blog "un article diffamant" du Parisien concernant le licenciement d'une employée de la mairie après qu'elle a alerté ses supérieurs sur des soupçons d'irrégularités dans l'attribution d'un marché.

En 2006, la 17e chambre correctionnelle de Paris avait prononcé la relaxe de Christophe Grébert. La mairie avait fait appel. L'audience a eu lieu mercredi 25 avril, à la 11e chambre de la cour d'appel de Paris cette fois.

"Internet n'est pas une banlieue médiatique", a fait valoir Me Fédida, défenseur de la mairie. Les blogs personnels devraient, selon l'avocat, être soumis à la loi du 29 juillet 1981 sur la liberté de la presse, y compris en matière de diffamation.

"Mais il n'y a pas diffamation, s'est défendu M. Grébert, les éléments mis en avant en 2004 sont aujourd'hui avérés." Il a cité devant la cour un récent rapport de la chambre régionale des comptes affirmant que la ville était réputée pour ses "dépenses élevées".

"On ne peut pas traiter de la même manière des citoyens seuls et de puissants groupes médias", a également déclaré M. Grébert. Son avocat, Me Jean-Marcel Nataf, a demandé à la cour d'appel de confirmer le jugement en première instance. Celle-ci a mis son arrêt en délibéré au 30 mai.

Eric Nunès


Le blog du père contre la fille

Il existe sur le Réseau un autre blog, bien plus virulent à l'encontre de l'actuelle maire de Puteaux que celui de Christophe Grébert. Puteaux pour tous déborde de commentaires pour le moins désobligeants à l'encontre de Joëlle Ceccaldi-Raynaud : elle "ne sait pas écrire", "elle n'assume pas", "elle ment".

L'auteur de ce blog peut se targuer de bien connaître l'édile puisqu'il en est... le père. Il s'agit de Charles Ceccaldi-Raynaud, toujours adjoint au maire.

A l'origine de cette guerre ouverte dans la famille Ceccaldi-Raynaud, une maladie qui a imposé à Charles de passer la main en 2004. Maire depuis trente-cinq ans, il avait alors poussé le conseil municipal à désigner sa fille pour lui succéder.

Mais en 2005, la santé retrouvée, il a exigé de retrouver le poste de maire. Sa fille a refusé. Charles Ceccaldi-Raynaud, qui a expérimenté à ses dépens la force médiatique d'un blog d'opposition, a ouvert le sien. A charge contre sa fille.

Sollicité plusieurs fois par Le Monde.fr, la mairie de Puteaux n'a jamais donné suite. »

26 avril 2007

LA JUSTE VOIE

Attendue depuis dimanche soir, la conférence de presse de François Bayrou de mercredi après-midi a confirmé ce que que tous les observateurs annonçaient : il ne donnera aucune consigne de vote, créera un nouveau parti démocrate et rencontrera S. Royal entre les deux tours.

Si cette attitude n'est pas une surprise, c'est qu'elle est cohérente et dans la droite ligne des valeurs défendues par François Bayrou durant cette campagne. Campagne durant laquelle cette cohérence a souvent échappé aux autres candidats, et en particulier aux deux finalistes. Cohérence à laquelle, enfin, près de 7 millions de Français ont été sensibles.

Ses électeurs se retrouveront complètement dans les propos de François Bayrou. Tant sur le fond que la forme. Et en premier lieu dans son refus de donner une consigne de vote :

En effet, si 19% des votants l'ont choisis, c'est qu'ils estimaient qu'il était le plus à même de diriger la France,  contrairement à ses adversaires. Adversaires dont il s'est fait un malin plaisir de rappeler les défauts et qui justifient son choix de n'en soutenir aucun.

Il a tout d'abord dressé un portrait peu flatteur de N. Sarkozy dont la «proximité avec les milieux d’affaires et les puissances médiatiques, par son goût de l’intimidation et de la menace, va concentrer les pouvoirs comme jamais ils ne l’ont été. Par son tempérament, et les thèmes qu’il a choisis d’attiser, il risque d’aggraver les déchirures du tissu social, notamment en conduisant une politique d’avantage au plus riche. ». Portait qui annonce une rupture de fond avec l'U.M.P et ses pratiques musclées et souvent en contradiction avec les règles élèmentaires de la démocratie.

Positions confirmées le soir même lors du JT de 20 heures sur France2, quand il annonce qu'à titre personnel s'il ne savait pour qui il allait voter il « commençait à savoir pour qui ne pas voter. » Allusion explicite et claire à N. Sarkozy.

La gestion des finances publiques a aussi été une critique commune qu'il a lancé aux deux candidats qui «ont de surcroît promis une augmentation absolument délirante des dépenses publiques, de l’ordre de 60 milliards d’euros chacun, dans un pays endetté comme le nôtre, l’un des deux ajoutant une baisse totalement improbable des prélèvements obligatoires dans une proportion que ni Reagan ni Mme Thatcher n’ont jamais approchée même en rêve ». Ici encore on notera une attaque circonstanciée de N. Sarkozy.

Son attitude a donc été plus nuancée vis à vis de S. Royal. S'il critique les positions économiques du P.S « multipliant les interventions de l'Etat », il la reconnaît « mieux intentionnée en matière de démocratie » que son adversaire conservateur. Et la proposition de cette dernière de débattre avec François Bayrou en est une illustration courageuse car risquée. Risque que N. Sarkozy n'a pas voulu courir, et courage qu'il n'a pas su afficher, repoussant mercredi soir sur TF1 la proposition de rencontre qu'il avait reçue de François Bayrou.

En renvoyant les deux candidats et leurs partis à leurs faiblesses respectives, il confirme ainsi la nécessité d'exprimer d'autres valeurs que celles défendues par le P.S et l'U.M.P et « annonce la création d’un nouveau parti politique, le parti démocrate, qui présentera des candidats à toutes les élections à venir, et d’abord aux élections législatives, pour représenter les Français qui veulent une politique nouvelle, indépendante, libre de son expression et décidée à les défendre sans se laisser intimider par les menaces ou les tentations diverses liées au pouvoir . »

La volonté affichée de créer un Parti Démocrate est une idée dans laquelle beaucoup de Français se reconnaissent. L'U.D.F, par ses choix politiques, son programme et ses valeurs assez peu lisibles ne portaient pas suffisamment en lui les valeurs de la pensée social-démocrate. Pendant trente ans, il a surtout été perçu comme une force d'appoint pour la droite, perdant toute liberté de mouvement et sens politique.

La création de ce nouveau parti, affranchi de ses anciennes alliances, comme le refus d'appeler à voter pour un candidat sont non seulement une marque de respect pour ses électeurs mais aussi la démonstration qu'on peut faire de la politique autrement : en faisant confiance au libre-arbitre des Français, en expliquant plutôt qu'en psalmodiant, en convainquant plutôt qu'en contraignant.

C'est cette liberté que nous entendons, nous, démocrates, faire jouer le 6 mai.

Et c'est au candidat qui la respectera le mieux que nous apporterons notre soutien.

Alexandre Joly.

25 avril 2007

La course à l'échalotte.

Indécence : à peine leur victoire connue, les deux candidats conservateurs choisis pour s'affronter lors du second tour ont changé leur discours et sont partis à la chasse aux voix des électeurs de François Bayrou :nos voix, n'hésitant pas pour cela à renier ce qu'ils avaient dit il y a encore peu.

Ces grand-écarts pourraient prêter à rire, si de telles bassesses n'étaient pas le fruit de celui ou celle qui deviendra notre futur président. Celui ou celle qui nous représentera.

De concert, depuis plusieurs mois, S. Royal et N. Sarkozy n'ont de cesse de présenter François Bayrou comme le candidat de l'autre camp, l'allié circonstanciel de l'ennemi, le candidat leurre, le cheval de Troie...

Mais voici que par la magie d'un second tour incertain, François Bayrou et nous, ses électeurs, devenons subitement les gens les plus convoités de la planète politique. Ceux qui ont toujours fait partie de leur famille, ceux qui, un peu différents et caractériels se seraient égarés sur des chemins de traverse. Ceux enfin à qui on trouve subitement des qualités humanistes, sociales, réalistes.

Nous croient-ils donc si naïfs ?

Nous n'avons pas oublié que S. Royal a assimilé durant toute sa campagne l' U.D.F à la droite sarkozyenne, alors qu'elle même courrait derrière J.M. Le Pen en s'aventurant sur les terrains de la bigoterie nationaliste, du protectionnisme ou de la critique de l'Europe.

Nous n'avons pas oublié que N. Sarkozy a accusé François Bayrou de vouloir pactiser avec la gauche et l'extrême gauche dans un immense déni politique, alors que lui même citait J.Jaurès et L.Blum les associant dans sa bouillie idéologique à Jean-Paul II.

Nous n'avons pas oublié qu'une de ses fatwa affirmait que François Bayrou trahissait ses électeurs en ne s'associant pas à lui. Mais voilà qu'avec 18,5 % des voix, le traître se voit confirmer et devient donc légitime.

C'est pitoyable !

Si N. Sarkozy et S. Royal veulent gagner les suffrages de ceux qui ont voté pour François Bayrou, il va leur falloir donner des gages sérieux de crédibilité quant à leur volonté d'accepter et de composer avec nos valeurs, nos idées. Et mettre au placard, nombre de leurs écarts de langages et de leurs valeurs réactionnaires. Et c'est à la lueur du débat qui s'engage jusqu'au 6 mai que nous ferons notre choix.

Car nous avons une alternative au choix binaire qui nous est imposé : le vote blanc.

Alexandre Joly.

23 avril 2007

Conservatismes

"Le corps électoral a préféré l'apparence du changement au changement réel". Cette formule choc de J.M. Le Pen hier soir vers 20 heures a eu le mérite d'être claire, explicite et fondamentalement vrai.

Les résultats de ce premier tour ont avant toute chose confirmé l'absence de volonté réelle de changement dans la société française, et son conservatisme. En soutenant et appuyant les deux partis qui sont au pouvoir depuis 25 ans, les Français ont montré la limite de leur volonté, pourtant proclamée haut et fort, de réformes.

En plaçant N. Sarkozy en tête de leurs votes, ils ont aussi clairement marqué leur volonté de ne rien modifier de la culture politique française : Bipartisme manichéen ; clientélisme ; communautarisme ; limitation maximale du débat et de la contradiction ; de la discussion et de la négociation... C'est en soit une confirmation du monarchisme républicain qu'instaure la Vème République. Lui qui affirmait devant les velléités de modification constitutionnelle de François Bayrou, qu'il ne modifierait en rien la constitution "mais seulement la façon de gouverner".

Mais de quelle manière ?

Alexandre Joly.

20 avril 2007

Le bal des voyous

Mercredi soir, N. Sarkozy s'est aventuré en terrain miné. Non pas parce qu'en se rendant à Issy-les Moulineaux, terre U.D.F il ait pris un quelconque risque, puisque « son ami » Santini lui avait apporté son soutien, mais parcequ'il a attaqué François Bayrou en des termes qui ont ouvert la boîte de Pandore.

Entouré par ses plus proches lieutenants, sur la scène il a raillé l'honnêteté intellectuelle de François Bayrou, mis en doute ses convictions, l'accusant même de vouloir fonder avec M. Rocard une « république des combines ».

Les combines. Voilà un thème qui n'a pas été abordé durant cette campagne. Pourtant, avec le feuilleton de l'affaire Clearstream en 2006 on pouvait s'attendre à une charge virulente des différents présidentiables contre l'actuel gouvernement et son candidat proclamé. Mais non, ceci ont fait preuve d'une retenue impressionnante sur le sujet et c'est au contraire N. Sarkozy qui a lancé l'offensive.

Ce qui dans le contexte d'Issy-les-Moulineaux, où un double jeux d'urnes vient d'être découvert, est assez cocasse. Mais c'est surtout quand on voit les soutiens du candidat U.M.P qu'on est le plus en peine de comprendre pourquoi il a voulu aborder ce sujet. Car en fils spirituel de Charles Pasqua sénateur des Hauts-de-Seine, à l'ombre duquel il a fait toute sa carrière politique, il devrait savoir qu'il y a des sujets qu'il vaut mieux éviter d'aborder. Et la gestion du « 92 », avec ses magouilles et passes droits en est une.

Les élus U.M.P et U.D.F des Hauts-de-Seine sont la garde rapprochée de N. Sarkozy, ils sont ses amis, ses premiers soutiens et étaient en grand nombre derrière lui mercredi soir. Ils seront aussi les premiers à bénéficier des largesses du nouveau président. Or quand on regarde les C.V de beaucoup d'entre eux, le mot « combine » est un de leur dénominateur commun. Et les imaginer dans arcanes du pouvoir à de quoi nous inquiéter.

Premier sur la photo de mercredi, derrière N. Sarkozy, on pouvait voir Patrick Balkany, qui est le maire U.M.P de Levallois-Perret, la ville qui jouxte Neuilly. P. Balkany, soutien du candidat à la présidentielle, est présenté par l'intéressé comme un ami proche puisqu'il aurait été son témoin lors de son mariage avec Cécilia. Mais il est avant tout, pour nous, un habitué de la chronique judiciaire des médias.

Il a tout d'abord été accusé par sa maîtresse de lui avoir imposé une fellation sous la menace d'une arme à feu. Cette accusation folklorique, sans preuve tangible, n'a pas eu de suite, mais elle en disait déjà long sur les moeurs du maire. Celui-ci a d'ailleurs été très vite rattrappé pas la justice mais cette fois-ci pour des motifs au combien plus grave pour la république. Accusé d'avoir pendant plusieurs annèes utilisé les services de 3 employés municipaux, il a été condamné en 1996 à 15 mois de prison avec sursis et plus de 500 000 euros d'amende. Ce sont les intérêts de cette amende qu'il doit payer à la mairie de Lavallois qu'il a sans vergogne, demandé au ministre de l'économie d'effacer en début d'année.

Autres personnalités U.M.P charmantes du « 92 », la famille Ceccaldi-Raynaud, dont la dynastie père / fille dirige Puteaux depuis plusieurs annèes. La fille est aussi et surtout la suppléante de N. Sarkozy à l'Assemblée Nationale. Cette famille est principalement connue pour sa gestion opaque de la ville, son clientélisme, sa détestation des opposants et des caméras de journaliste mais son amour des caméras de surveillance. Tant de dérives peu démocratiques qui sont dénoncé par le site « monputeaux ».

C'est ainsi que ces deux personnages s'en sont régulièrement pris à leurs principaux opposants au conseil municipal, n'hésitant pas à user de l'intimidation physique ou de la calomnie. C'est parcequ'ils avaient fait croire que leur principal opposant socialiste qui dirige le site sus-nommé, était pédophile et qu'avec 2 policiers municipaux Charles l'avait fait violenter, qu'ils ont été condamné chacun à 2 500 euros d'amende.

Détournements de fonds, violences et calomnies, voici les moeurs de la galaxie Sarkozy.

Enfin, on ne peut pas parler des Hauts-de-Seine sans aborder son sénateur et véritable boss : Charles Pasqua. Ce dernier est le mentor de N. Sarkozy et son principal soutien. Et ce, malgré le coup bas que lui a fait son protégé en 1983, en s'emparant de la mairie de Neuilly qu'il convoitait. Mais C. Pasqua ne lui en a pas voulu et est à l'origine de toutes ses promotions dans les annèes 80 et 90 jusqu'à son poste de ministre dans le gouvernement Balladur.

Mais raconter la vie de C. Pasqua c'est aussi faire la chronique judiciaire de la Vème République. Celui-ci est à l'heure actuelle cité dans 6 affaires, dont 3 sont traitées par la Cour de Justice car concerne des délits accomplis dans l'exercice de ses fonctions publiques, et notament comme Ministre de l'Intérieur : On le retrouve dans les affaires Falcon, SOFREMI, Alsthom, Hamon, du casino d'Annemesan et enfin dans l'affaire « pétrole contre nourriture »....

Si ces gens, une fois N.Sarkozy élu, profitent de leur proximité avec le président pour se dévoyer on ne pourra pas être surpris. Et on ne pourra pas dire :  « on ne savait pas. ».

Alors certes, nul n'est comptable des errements de ses amis ou même de sa famille. Mais N. Sarkozy fait de la politique avec de tels délinquants depuis plus de 25 ans sans qu'il n'ait jamis jugé bon de les écarter ou de s'en dissocier. Il les a au mieux volontairement laisser s'égarer pour s'assurer de leur soutien bienveillant, au pire n'a rien trouvé à redire à de telles pratiques, les cautionnant de facto. Cette grande mansuétude à l'égard de voyous en col blanc, à condition qu'ils soient son ami pourrait expliquer le soutien qu'il a reçu d'autres politiques sulfureux, comme G. Longuet ou plus récemment B. Tapie.

Le pouvoir grise et peut faire tourner la tête. Et les exemples que nous venons de voir ne sont qu'une petite partie de la réalité, confinée à un simple département. L'exemple du joug sous lequel sont les Hauts-de-Seine n'est probablement qu'un aperçu de ce qui attend les Français si N. Sarkozy et son clan sont élus.


Alexandre Joly.

Ségolène Royal : incohérences et divisions !

Quand François Bayrou parle ou répond à des questions, il s'adresse à tous les Français et en suivant une vraie ligne directrice c'est à dire sans se contredire et sans chercher à plaire à tout prix. Ce n'est pas le cas de ses deux principaux concurrents et notamment de Ségolène Royal.

Bernard-Henri Lévy a récemment déclaré qu'il voterait pour Ségolène Royal parce qu'il trouvait qu'elle était "courageuse" et qu'elle avait "du cran" et "du caractère" (Journal Chrétien du 9 avril 2007). Si son engagement en faveur de Mme Royal se limite à ces termes, l'argumentation est alors très pauvre car il n'y est pas question de projet politique pour la France. Il aurait au moins pu justifier son ralliement par un soutien à ses propositions économiques ou à sa vision de la société française.
Comment expliquer le manque d'argument des supporters de Ségolène Royal ? C'est sans doute le manque de cohérence de son programme, de ses propos et le fait qu'elle n'est capable que de postures tout comme N. Sarkozy.
Un des exemples les plus récents de ce manque de fond et de cohérence fut sa proposition le 30 mars dernier d'un "contrat première chance" pour les jeunes non qualifiés et qui serait totalement pris en charge par les pouvoirs publics (Comment le financer sans augmenter le déficit ? Nul ne le sait). Ce contrat s'apparente beaucoup au CPE imaginé par le gouvernement De Villepin et dénature la proposition 17 de son pacte présidentiel : "Créer le droit au premier emploi des jeunes : pour qu’aucun jeune ne reste au chômage au-delà de six mois sans avoir un accès à une formation, un emploi aidé ou un tutorat rémunérés. Ouvrir 500 000 emplois tremplins aux jeunes, en généralisant la mesure prise par les régions de gauche."
L'autre problème de Mme Royal est qu'elle ne peut s'empêcher d'avoir une vision compartimentée voire sectaire de la société ce qui la rapproche beaucoup de M. Sarkozy. Certes, leurs valeurs ne sont pas identiques mais tous deux perçoivent la société comme une juxtaposition de groupes d'intérêts qu'il faut satisfaire individuellement. Lors de cette campagne, elle a souvent évoqué son appartenance à la gauche ou le fait qu'elle soit une femme afin de se distinguer de ses concurrents. Lors de son meeting de Toulouse, le 19 avril 2007, elle s'est posée en leader du peuple de gauche tout en faisant un appel du pied aux électeurs de François Bayrou : "J’ai besoin d’une dynamique du 1er tour, j’appelle tous les électeurs de gauche à venir dès le 1er tour et, au-delà des électeurs de gauche, ceux qui se retrouvent dans les valeurs républicaines et humanistes" (Libération du 20 avril 2007). Il est à noter que Les noms des candidats de l'UMP et même de l'UDF ont été hués. (meeting de Toulouse du 19 avril 2007). On peut comprendre cette "gauchisation" car elle a été incapable de rassembler son propre parti jusqu'à maintenant. Elle tente donc encore de le faire et profite de "l'extrême-droitisation" de N. Sarkozy. Elle essaie aussi et surtout de se démarquer de François Bayrou. Elle reprend la technique de François Mitterrand qui consistait à prendre de haut ses adversaires en déclarant que seul les gens de gauche avait, en gros, des valeurs humanistes. Quelle arrogance !
Outre ce retour à la gauche, elle s'est souvent positionnée en tant que femme. Ainsi, elle a déclaré : "Le temps des femmes est venu" lors d'un débat organisé à Sciences Po, jeudi 5 avril, par le magazine Elle sur le thème "Ce que veulent les femmes". Au début de sa campagne, elle a revendiqué le droit d'être considérée comme une candidate comme les autres et a fustigé le sexisme voire le machisme de la classe politique française. C'est pourtant elle qui a souvent mis en avant sa féminité comme si cela lui donnait un avantage spécial sur les hommes en terme de pouvoir : "je ne vous demande pas de voter pour moi parce que je suis une femme, mais je suis une femme, et avec moi le changement, le vrai changement politique, il est là." (Discours de Dijon "Rassemblement pour l'égalité" du 7 mars 2007) . Elle est même allée jusqu'à se donner l'image d'une mère pour le peuple français ! Mais le peuple français ont besoin d'un(e) président(e) et non d'une mère !
Voter Ségolène Royal, c'est un peu comme voter Nicolas Sarkozy car c'est voter pour un faux changement, pour une France compartimentée et aucunement solidaire.
Voter pour François Bayrou, c'est voter pour l'ouverture d'esprit, pour la la solidarité entre les générations, pour l'égalité entre les hommes et les femmes, pour le respect des personnes de toutes origines, pour un vrai changement des moeurs politiques, pour une France dynamique !

Hervé Tisserand

UDF Japon

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Voter pour François Bayrou, c'est voter pour l'ouverture d'esprit, pour la la solidarité entre les générations, pour l'égalité entre les hommes et les femmes, pour le respect des personnes de toutes origines et de toutes confessions, pour un vrai changement des moeurs politiques, pour une Europe plus proche,
pour le rassemblement de toutes les énergies
pour une France dynamique !
UDF Japon 

 

Sarkozy décrypté : Episode II

Mercredi soir, N. Sarkozy était l'invité de Arlette Chabot et Gilles Leclerc dans l'émission de France 2 Questions ouvertes. Cette interview était emblématique de sa campagne : une merveille d'exercice d'hypocrisie, de contre vérités, de contradictions, de mensonges, et de cynisme... Pour qui s'est donné la peine d'écouter et de décrypter. En voici un petit florilège :

Tout d'abord, fidèle à son style offensif , le candidat U.M.P s'en est pris à ses concurrents. La calomnie étant plus belle quand elle est pure mensonge, il n'a pas hésité à accuser François Bayrou de vouloir « se trouver allié avec le Parti Communiste, les trotskystes » car « il était plus à gauche que Ségolène Royal ».

On se demande de quelle bouffée délirante N. Sarkozy a été pris pour annoncer une telle ineptie. Rappelons tout d'abord que le P.C et les trotskystes s'inscrivent comme lui dans une optique binaire de conflit Droite-Gauche, et que ceux-ci mettent dans le même sac l'U.D.F et l'U.M.P. Ce qui est certes stupide, mais en tout cas démontre clairement que tout rapprochement entre eux et l'U.D.F est inenvisageable.

Cette volonté d'attiser la peur d'un nouveau péril rouge qui se cacherait dans les bagages de François Bayrou est d'autant plus surprenante et ridicule que dans le même interview il dénigre ceux qui le diabolise, les comparant à ceux qui "en 1981 disaient que les chars russes arriveraient avec F. Mitterrand." Dénoncer la diabolisation par une diabolisation encore plus ridicule nous amène à nous demander si cet homme est réellement conscient de ce qu'il dit ?

Enfin qui franchement peut penser que François Bayrou irait s'associer avec des partis anti-européens et anti-libéraux ? Ce n'est franchement pas sérieux. François Bayrou veut réunir des gens autour d'un projet et de valeurs communes aux quels aucun parti extrémiste n'adhère.

Le mirage d'une telle alliance n'est pas la seule pensée délirante du candidat U.M.P. Jouant sur des thèses paranoïaques il n'a pas hésité à fustiger, vieille thèse d'extrême droite, "une gauche bien pensante" qui policerait le débat et affaiblirait l'identité nationale. S'emportant, il s'exclama :  "Ca suffit la repentance, l'excuse d'être Français."

Surprenante et cynique analyse de la part d'un homme qui depuis 5 ans est ministre et qui a brillé par sa faculté à promouvoir des lois qui ont rogné les libertés individuelles. Mais surtout, il faudrait que N. Sarkozy et ses sbires nous disent qui un jour lui a demandé de s'excuser d'être Français ? Et si un Français a un jour eu à subir cet affront ? N. Sarkozy incapable de résoudre les vrais problèmes des Français en invente des fantasmagoriques...

Car son bilan n'est pas brillant. Ce qui lui permet de démonter une certaine aptitude au fanambulisme dialectique, quitte à dire une chose et son contraire. En effet dans la même interview il s'en attribue néanmoins un bon, commençant ainsi par dire "qu'il a eu des résultats, () des résultats importants", tout en compatisssant avec « la peur des Français de la violence qui monte dans la société. ». Ce qui peut déjà paraître paradoxal. Mais plus paradoxal encore, afin probablement de justifier sa réthorique sécuritaire, il se laissa néanmoins à reconnaître qu' en France, "il y a un problème de sécurité, d'autorité." On ne va pas le démentir sur cette dernière analyse...

Mais qui a eu en charge de juguler cette violence depuis 5 ans ? Qui a été incapable, malgré un arsenal de lois répressives toujours renforcés, d'enrailler la progressions des agressions physiques ? Qui a sapé le travail de collecte de renseignement des policiers en les retirant des quartiers sensibles ? Qui n'a pas su anticiper et gérer les émeutes d'octobre-novembre 2005 ? Sinon N. Sarkozy lui-même.

Le faible bilan, il est en partie à chercher dans l'approche du pouvoir de N. Sarkozy. Nous l'avons déjà dit, mais le Ministère de l'Intérieur et la Police ont depuis 5 ans servi les seuls intérêts de son chef. Et malheur à ceux qui n'auraient pas la même vision que lui. Ainsi, il n'a pas hésité dans cette émission à menacer indirectement la directrice de la S.N.C.F qui pense que ses méthodes ne seraient pas les plus judicieuses. Il explique ainsi que « si elle ne (les) veut pas elle devra en accepter les conséquences. ».

Message claire, et pourtant en complète contradiction avec l'état qu'il prétend vouloir incarner, dans lequel selon lui "les nominations (...) doivent être faites sur le stricte critère de la compétence et non plus de la connivence". Difficilement crédible quand on voit avec quelle ardeur il a surveillé et négocié toutes les nominations du C.S.A au C.S.M. Quand il ne s'est pas occupé de faire virer des journalistes qui ne lui étaient pas inféodés (Voir la vidéo ci-dessous).

Mais le comble de l'hypocrisie sarkozyenne est résumé dans cette phrase qu'il martèle régulièrement avec des yeux de chiens battus : "Dans cette campagne, je n'ai attaqué personne. Je crois que la tolérance est décisive." Leitmotiv qui ne leurre que les gogos, car franchement N. Sarkozy dans le rôle de Blanche Neige, qui peut vraiment y croire ? Il a non seulement fait une campagne agressive à l'encontre de ses adversaires mais il a même eu l'incroyable indécence et le culot de faire passer François Bayrou pour un traître, car ni de droite, ni de gauche et qui aurait "trahi ses électeurs". Lui, N. Sarkozy qui a construit sa carrière politique sur la trahison de ses mentors de C. Pasqua à J. Chirac. On pourrait sombrer dans le ridicule, si ce mot avait encore un sens en France.

Ou alors la trahison est pour N. Sarkozy une qualité, et il cherchait à être agréable....

N. Sarkozy a dans cette campagne beaucoup parlé. Non pour expliquer et démontrer, mais pour saoûler et hypnotiser. Quiconque a pris la peine de l'écouter et de mettre en perspective ses différents propos ne peut qu'être frappé par le manque de cohérence, et la multiplication des contradictions qu'il a prononcé, n'hésitant pas à mentir honteusement. Comme par exemple hier soir ou il a fait l'éloge "des débats"... Lui qui pourtant n'aura rencontré et débattu avec aucun de ses adversaires, repoussant toutes les propositions de débat qui lui furent lancer.

Alexandre Joly.