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20 juin 2007

Une assemblée si peu représentative

Les élections législatives qui viennent de se dérouler, au-delà des simples résultats, amènent différents commentaires sur la légitimité et l'utilité de cette nouvelle assemblée.

Suivant tout d'abord d'un mois l'élection présidentielle, le résultat en était joué par avance et la couleur dominante connue. Les Français ne sont certes pas à un paradoxe près, mais il était évident qu'ils n'allaient pas imposer au nouveau président un parlement d'opposition qui l'aurait empêché de mettre en oeuvre les promesses de réforme sur lesquelles il a été élu.

C'est donc ici le rôle du parlement qu'il faut interroger. Car au lendemain de cette élection il apparaît clairement plus comme une chambre d'enregistrement des futurs mesures ministérielles que comme un organe législatif en mesure d'émettre critiques, oppositions et contre-propositions.

Née dans le sillon de la victoire de N. Sarkozy, la majorité parlementaire lui est en effet redevable de sa victoire et se retrouve donc au pas, pieds et poings liés, corvéable. Cette majorité sait aussi qu'elle ne pourra assurer sa réélection que dans l'ombre de celle du président lors de la prochaine échéance dans 5 ans et sera donc juger sur sa fidélité et sa capacité à mettre en application les promesses de N. Sarkozy lors de la campagne présidentielle. Donc, à moins d'une dissolution, l'Assemblée Nationale n'est plus aujourd'hui qu'un théâtre de marionnettes entre les mains du Président.

Pour rendre au parlement son rôle de contre-pouvoir et pour que puisse donc s'exprimer le peuple sur la politique présidentielle et celle du gouvernement avant 5 ans, il  semblerait judicieux de mettre en oeuvre des élections à mi-mandat dans lesquelles une moitiée seulement de l'assemblée serait renouvelée. L'autre conservant le même rythme quinquennal, suivant les élections présidentielles. Cela permettrait d'infléchir dans un sens ou dans un autre la politique gouvernementale sans forcément boulverser le gouvernement.

Un renouvellement partiel de l'Assemblée pourrait permettre aussi un panachage des modes électifs : Ainsi comme le propose C. Lepage et Cap 21 on pourrait envisager une élection au scrution majoritaire, et une autre à la proportionnelle.

Car après le rôle de l'Assemblée, au travers du mode de scrutin, c'est sa légitimité et son aptitude à représenter le peuple qu'on interroge. En efftet, l'analyse de la répartition des sièges entre les différents partis politiques français au Palais Bourbon et leur poids réel dans la société peuvent différer grandement. Or comme l'indique la Constitution « les partis politiques concourrent à la démocratie », et les priver d'un accès à l'Assemblèe ne peut être interpréter que comme un entrave à cette même démocratie.

Or que voit-on ? Que l'UMP et ses alliés trustent presque 60 % des sièges alors qu'au soir du premier tour, révélateur de l'influence réel des partis, ils ne récoltaient que 45,5 % des votes. De même le P.S avec 35 % des sièges est sur-représenté puisqu'au premier tour il n'a recueilli que 28 % des voix.

A l'inverse, certains partis, comme les Verts et le Modem sont sous-représentés, voir certains absent comme le F.N. Le cumul au premier tour des voix de ces trois partis est de 15 % du corps électoral, mais ils ne représentent au soir du second tour que ... 1,2 % de l'Assemblée !

On est donc en droit de se denmander légitimement qui l'Assemblée représente-t-elle ? Surtout quand on ajoute à ce chiffre ceux qui sont « privés » du droit de vote, à savoir les Français de l'Etranger. Soit près de 800 000 électeurs.

Ainsi, seule une modification du mode de scrutin permettrait de rendre sa légitimité et son efficacité au Parlement. Pour se faire, un retour à un scrutin de liste unique à la proportionnelle intégrale, seul mode électif réellement démocratique semble indispensable. Il permettrait à tous les Français de s'exprimer et de voir leurs différentes sensibilités s'afficher pour contrebalaner le pouvoir quasi-absolu qu'a aujourd'hui l'exécutif.

Car, à la présidentialisation du régime politique que souhaite poursuivre N. Sarkozy, il n'existe pas en France de contre-pouvoir comme dans les autres pays ayant adopté ce systéme, comme par exemple les Etats-Unis. Et malheureusement cette ouverture démocratique ne semble pas dans les projets présidentiels. 

Donner au Parlement une plus grande capacité d'action et en faire une meilleure représentation du peuple sont indispensables pour maintenir un certain niveau démocratique et pour que le pouvoir conserve toute sa légitimité. C'est ce qu'a voulu signifier F. Bayrou dans sa déclaration du 10/06/2007 où il dénonçait « l’amplification du résultat du deuxième tour de l’élection (qui) crée un déséquilibre dans la représentation à l’Assemblée nationale. Un déséquilibre terriblement marqué. Et ce déséquilibre, un jour ou l’autre, la France le regrettera. »

Alexandre Joly.

13 juin 2007

Qu'est-il donc arrivé à Sarkozy lors du G8 ?

On peut se en effet se poser des questions à la vue de ces images de la RTBF belge. Quelle que soit la raison de cette "défaillance", on peut dire que cela ne donne pas une bonne image du chef de l'état français. Et il est quand même stupéfiant de voir que les médias français n'ont pratiquement pas fait mention de cette étrange attitude de Nicolas Sarkozy.
 

 
Hervé Tisserand 

08:39 Publié dans Actu France | Lien permanent | Commentaires (3) | Tags : Sarkozy, G8, Poutine, Presse

12 juin 2007

Quelles conclusions tirées du premier tour des législatives ?

Il y en a plusieurs et la première est une certaine déception à la vue du score global du MoDem. En effet, avec 7 à 7,5% des voix, le parti centriste est un peu loin du résultat obtenu par François Bayrou à l'élection présidentielle. Cela s'explique par plusieurs facteurs : le mode de scrutin, l'engouement sarkozyste de nombreux français et la désagrégation du parti socialiste. Un dernier facteur important est la jeunesse du MoDem dont dont nombre de candidats n'étaient guère connus.

Deuxième conclusion : le taux d'abstention confirme qu'appeler les électeurs à voter un mois à peine après une autre élection majeure est une aberration qui encourage es gens à rester chez eux ! Le taux d'abstention est de 39,56 % ce qui est très élevé et bien supérieur à celui de l'élection présidentielle. A la vue d'un tel taux, l'UMP devrait éviter de parler de grand succès car une si faible mobilisation des électeurs amoindrit grandement la représentativité de la nouvelle assemblée.

Troisième conclusion : le mode de scrutin amplifie beaucoup trop les résultats. L'UMP et ses alliés ont obtenu 46% des voix ce qui devrait leur permettre d'obtenir plus de 400 sièges sur 577 ! Mais cela ne devrait leur donner mathématiquement et proportionnellement que 265 sièges. Le MoDem, avec 7% des voix, auraient pu obtenir 40 sièges ! Je ne suis pas pour un mode de scrutin à la proportionnelle intégrale mais un seuil de 5% améliorerait grandement la représentativité de l'Assemblée Nationale. Un autre facteur expliquant ce décalage entre le nombre de voix et le nombre de sièges est le découpage des circonscriptions car les députés ne représentent pas le même nombre de citoyens.

Quatrième conclusion : un nombre record de députés, principalement UMP, ont été réélus ce qui est loin de traduire concrètement la volonté de rupture exprimée par Nicolas Sarkozy et ses supporters. On le sait, les Français ne sont pas à une contradiction près. A mon humble avis, cela confirme le manque de maturité politique de notre peuple.

Les élections législatives montrent que la France a encore beaucoup de progrès à faire en matière de représentativité démocratique. Le mode de scrutin devrait être modifié et les dates des élections revues. Les médias ont encore une fois eu un comportement discutable de part leur complaisance envers le chef de l'Etat. Enfin, une majorité de Françaisn'est pas capable de prendre certains risques politiques et préfère rester conservatrice dans ses choix politiques en reconduisant toujours les mêmes candidats et les mêmes partis...

Cependant, il reste un deuxième tour qui pourrait permettre de réduire un peu la force de la vague bleue et j'espère que les électeurs du MoDem se mobiliseront pour leurs candidats encore en lice.

Hervé Tisserand 

05 juin 2007

Le clip du MoDem pour les législatives

03 juin 2007

Où en est l'économie japonaise ?

Après une longue période de stagnation, l'économie japonaise a redémarré sans pour autant atteindre des sommets. La croissance a cependant été de 2,2% pour l'année 2006. Cette croissance repose essentiellement sur trois facteurs :
  • La consommation des ménages. Le demande intérieure se maintient et progresse même un peu (+ 0,9% pour le premier trimestre 2007 par rapport au trimestre précédent).

  • les investissements des entreprises mais ces derniers ont reculé de 0,9% au premier trimestre 2007.

  • es exportations qui se portent bien : + 3,3% au premier trimestre 2007.

A cela, il faut ajouter la baisse du chômage dont le taux s'établit à 4%, chiffre le plus bas depuis 5 ans (5,5% en 2002)

Voilà pour les chiffres généraux de l'économie nipponne. On peut donc considérer que l'activité économique se porte mieux dans l'archipel. En fait, ces chiffres cachent des données beaucoup moins reluisantes.

Si la consommation reste forte, c'est surtout dû au fait que les Japonais ont choisi de consommer des produits bon marchés au détriment des produits haut de gamme. Ainsi, les ventes des grands magasins (デパート) tels que Sogo, Daimaru, Isetan, etc diminuent d'années en années d'où la multiplication des périodes de soldes de ces grandes enseignes. Le nombre de magasins bons marchés a fortement augmenté et s'il faut donner un exemple, je choisirai celui de Uniqlo, une chaîne de magasins de vêtements peu onéreux et présente partout au Japon.

Concernant les exportations, il n'y a pas de doute que ce secteur reste un point fort de l'économie japonaise mais les revenus générés par les exportations sont en grande partie avalés par les dépenses énergétiques. Le Japon est très dépendant de l'extérieur et doit importer énormément de matières premières et de sources d'énergie. Le volume de ces importations, la faiblesse du yen par rapport au dollar et le cours du pétrole relativement élevé jouent contre l'économie nipponne.

Quand une économie connaît des difficultés, l'emploi est souvent le domaine qui est le premier à en souffrir. Le chômage avait beaucoup augmenté au Japon durant les années de crise. Certes, il n'était en rien comparable a celui de la France mais cette augmentation du nombre de sans emplois étaient toutefois vécue comme un grave échec. Cependant, cette baisse du chômage ne signifie pas la fin de la précarité. En effet, les emplois créés sont souvent des emplois partiels. La part des actifs exerçant un emploi à temps partiel est passée de 25% en 1995 à 33% en 2005 ! Les jeunes ne peuvent plus obtenir un emploi à vie comme avant et, pour beaucoup, ils n'en veulent plus. On a donc vu apparaître une nouvelle catégorie de travailleurs : les freeter (フリター) aussi appelés NEETs (Not in Employment, Education or Training ). Ce sont des jeunes qui préfèrent alterner ou cumuler les emplois à temps partiel. Ici, la sécurité de l'emploi signifie également qu'on ne peut presque rien refuser à son employeur d'où les problèmes d'heures supplémentaires souvent non payées ou l'absence de royalties ou de primes pour les inventeurs (cf. le cas de l'inventeur de la première console de jeu Nintendo). Cela explique en partie que beaucoup de jeunes ne souhaitent pas travailler pour un grand groupe japonais. Ils font certes une croix sur des revenus plus élevés mais ils compensent cela en restant chez leurs parents plus longtemps.

On constate donc que l'économie japonaise se portent légèrement mieux mais que cela signifie en rien qu'elle a retrouvé son dynamisme passé. Le Japon reste un pays très riche mais il va devoir faire face à des enjeux qui risquent de remettre en cause sa puissance économique : dénatalité entraînant un vieillissement important de la population, règlement de sa dette publique résultant des gigantesques plans gouvernementaux de relance des années 90, concurrence accrue et à tous les niveaux des pays émergents (Chine, Inde, Asie du sud-est) en plus de pays déjà redoutables sur le plan économiques : la Corée du sud et Taïwan. D'une certaine manière, la situation du Japon a beaucoup de points communs avec celle de l'Europe.

Hervé Tisserand