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19 avril 2007

Quand un journaliste parle de l'autoritarisme sarkozyste !

Joseph Macé-Scaron, le directeur adjoint de Marianne - ancien directeur du Figaro-Magazine, a révélé dans l'émission "On refait le monde" du lundi 16 avril, sur RTL qu'il avait été "démissionné" du Figaro pour avoir refusé de céder aux pressions sarkozystes. Face à l'avocat Rodolf Bosselut qui prend la défense du candidat de l'UMP, Joseph Macé-Scaron témoigne et dénonce les menaces exercées par Nicolas Sarkozy sur l'ensemble des journalistes politiques. Il rappelle l'attitude du candidat UMP envers Azouz Begag et distingue le Sarkozy séducteur de celui "en situation de puissance".
 
Hervé Tisserand 

18 avril 2007

B.Tapie ministre de N.Sarkozy ?

L'image d'un Bernard Tapie revenant au pouvoir dans les bagages d'un Nicolas Sarkozy fraîchement élu, aurait de quoi déconcerter plus d'un Français. Mais n'aurait fondamentalement rien de surprenant tant les deux hommes ont des caractères similaires et des talents communs : ambition, duperie, manipulation, charme charismatique, prévarication ...

Pour ce qui est des valeurs politiques, il y a longtemps que N. Sarkozy qui s'est transformé lors de cette campagne en, ce ques les amoureux du Tour de France, appellerait « voiture balais », n'en a plus. Lui qui s'est auto-désigné sans sourciller héritier de De Gaulle, de Jean-Paul II, de L. Blum ou de J. Jaurés.... Références aux quelles seuls les incultes et les cyniques peuvent encore accepter de croire. Quant à B. Tapie, qui affirme qu' il « préfère toujours la gauche à la droite », a-t-il si ce n'est qu'un jour eu la moindre conception de ce qu'étaient des valeurs de gauche ?

Alors, rumeur infondée ? Non, juste une grosse intuition que quelques déclarations des deux intéressés alimentent.

Au journal 20Minutes, daté du 15 avril, N. Sarkozy répondant à une question a affirmé qu'  « un certain nombre de personnalités de gauche pourraient être membres de mon équipe. Je pense à des noms que je ne gênerai pas en les citant maintenant. ». Des personnalités de gauche, mais les quelles ? Toutes celles proche du P.S ou du P.R.G ont manifesté une aversion envers N. Sarkozy. Et une victoire de ce dernier, s'il était élu, engendrerait au P.S une guerre des chefs dans laquelle chacun chercherait à s'octroyer la plus grosse part. Aucune n'irait don perdre son temps dans un ministère.

Dans la galaxie gauchiste, il n'existe que trois individus qui se sont prononcés en faveur de N. Sarkozy : les essayistes D. Glucksman et Max Gallo et ... Bernard Tapie. Ce dernier réaffirmait encore son soutien au candidat U.M.P dans les colonnes du journal Le Parisien/ Aujourd'hui en France du 10 avril, estimant qu'il  « est – de très loin - le plus compètent pour diriger le pays. ». Pour couper court à cette rumeur qui pourrait tout de même gêner quelque peu N. Sarkozy, B. Tapie a tenu a expliqué que pour lui « la politique c'est finie » et qu 'il «  ne se présenterait plus jamais à une élection. ». Mais que vaut la parole d'un Tapie ? De Montfermeil aux parloirs de France : pas grand chose.

Le pédigré judiciaire de B. Tapie a surtout de quoi inquiéter l'équipe de propagande de N. Sarkozy, qui a déjà bien à faire avec les relations et les lieutenants du candidat U.M.P. Car le casier judiciaire de B. Tapie n'a rien à envier à celui de messieurs Longuet, Balkany et autres proches de N. Sarkozy. C'est donc clairement un gang qui se forme autour du parrain de Neuily pour organiser le hold-up du siècle .... avec le consentement d'une majorité de Français.

Le seul qui a compris l'avantage qu'il y a vait à tirer de cette collusion d'intérêts très personnels, c'est J.M. Le Pen qui a ainsi apostrophé N. sarkozy : « Vous n'avez pas perçu la formidable colère des Français, pillés, ruinés, désespérés contre la racaille politicienne dont vous êtes un des chefs et un des emblèmes".

 Alors pour bloquer N. Sarkozy et éviter Le Pen, une seule alternative dimanche : François Bayrou !

Alexandre Joly.

17 avril 2007

Petite leçon de démocratie

Ce devrait être l'image qui fait la différence. De celle qui résume le fossé existant entre deux visions de la France,  deux comportements, deux approches de l'individu.

François Bayrou, entouré de badauds, discutant ce samedi matin 14 avril au-bas d'une « barre » de la chaude cité des 4 000 à La Courneuve où il avait été invité comme les autres candidats par SOS – Racisme. Mais où il était le seul présent avec D. Voynet.

Cette même cité que N. Sarkozy, entouré de centaines de policier, avait promis de « karchériser » en 2005 et dans laquelle il ne peut toujours pas mettre les pieds. Comme par ailleurs bon nombre d'autres quartiers de France. Et pas tous réputés difficiles comme l'a démontré sa débandade à La Croix Rousse à Lyon il y a deux semaines.

Une image donc qui montre la force de la parole et du dialogue, là où l'ostracisme et l'usage de la force ont échoué.

Dans l'esprit de la cinquième République, le rôle premier du Président est de rassembler les Français, tous les Français, afin de maintenir la cohésion nationale. Son but n'est pas d'exclure ou d'ostraciser une partie du peuple qui ne lui plairait pas, quitte à vivre dans l'hostilité permanente, il est de composer avec les multiples facettes de la société. Il n'est pas de créer une société uniforme et à son image, mais d'en appréhender les évidentes différences pour les faire vivre ensemble.

C'est aussi le message de François Bayrou.

Car comment faire vivre ensemble votre clientèle avec le reste de la population quand vous avez insulté une partie d'entre elle. Comment Nicolas Sarkozy pense-t-il pouvoir diriger le pays, s'il accumule vexations et attaques contre la moitié de la nation qui ne vote par pour lui ?

Qu'on ne se trompe pas, la légitimité d'un gouvernement dans une démocratie, ne résulte pas exclusivement de son élection. Il ne suffit pas de se prévaloir de 51 % des suffrages exprimés pour pouvoir se croire investi de tous les pouvoirs : la légitimité s'acquiert dans la capacité des gouvernements à expliquer leur démarche et à la faire accepter. Pas dans le nombre de C.R.S mobilisés pour faire passer des lois. Et seule la légitimité d'une réforme la rend acceptable par le peuple.

Or l'incapacité de Nicolas Sarkozy à dialoguer avec ses opposants, que ce soit à La Courneuve face aux Français, ou lors d'un débat télévisé (qu'il a refusé !) face à ses adversaires politiques, augure d'une gouvernance qui sera basé, non pas sur la pédagogie et le respect, mais sur le rapport de force et la violence.

Or, dans ce mode de gouvernance, ce sont les plus faibles, les plus isolés mais surtout les moins organisés qui paient le prix fort : autrement dit le citoyen lambda.


Alexandre Joly.

15 avril 2007

Les graves lacunes de N. Sarkozy

On se souvient qu'au début de cette campagne les opposants à S. Royal ont, certainement à juste titre, raillé ses compétences quant à diriger un pays. En effet, ses nombreuses lacunes affichées en matière de politique étrangère (à propos de l'Iran notamment), ou dans le domaine militaire (avec l'histoire des sous-marins) furent de nature à s'interroger sur ses capacités.

Et les partisans de N. Sarkozy en ont vite déduit que seul leur poulain avait la carrure pour rentrer dans le costume de président. Néanmoins, les plus lucides durent vite déchanter en voyant leur candidat faire montre des mêmes lacunes que son adversaire socialiste.

On se souvient de son incapacité à répondre correctement à une question pourtant similaire que celle posée à S. Royal sur les sous-marins nucléaires (les images de l'interview sont disponibles sur ce blog), ou encore du malaise que suscitèrent ses propos sur l'attitude « arrogante » de la France avant la guerre du golfe et son atlantisme forcené. Et ce n'est pas son discours de politique étrangère, bien préparé par Lellouche, qui a masqué son évidente ignorance en la matière.

Preuve en est, l'extrait suivant d'une interview réalisée par J.P. Bourdin qui le questionne sur la « nature religieuse» de la nébuleuse Al Qaida. Rappelons que N. Sarkozy, comme ministre de l'intérieur de 2002 à 2004 et de 2005 à 2007, a été  en charge de la lutte anti-terroriste dans notre pays, et a donc eu à « combattre » Al-Qaida.

 
envoyé  par rmc
   Voici donc un homme qui pendant plus de quatre ans a eu la charge de coordonner et d'assurer la sécurité des Français et qui ignore les caractéristiques les plus élémentaires de la structure terroriste la plus dangereuse qui menace la France. Inquiétant !

Car : «  Non monsieur Sarkozy, on peut, contrairement à ce que vous dites, déterminer sans erreur la branche de l'Islam à laquelle se rattache Al-Qaida : Le Sunnisme. On peut même dire de quelles écoles de pensée le kharadjisme et de quels théoriciens ce groupe se revendique : A savoir les Egyptiens Sayed Qutb, auteur du manifeste Signe de piste et Abd El Salam Faraj, auteur du traité jihadiste L’impératif occulté.

De nombreux spécialistes ou anciens membres des renseignements comme Omar Nasri dans Au coeur du Jihad en 2006,ou d'universitaires criminologues comme Sifeddine Elblidi dès 1989 dans son Introduction à l’islamisme: le groupe Al-Jihad et l’organisation de la violence, ont écrits sur le sujet. Mais lisez-vous autre chose que des livres de marketing ?  Et que faisiez-vous donc lors des rapports de la D.S.T, de la D.N.A ou ceux des R.G ? »

On peut identifier les référents religieux d'Al-Qaida et on doit le faire pour être en mesure d'appréhender les groupes qui peuvent lui prêter allégence, et ceux au contraire qui lui seront toujours opposés. Et ainsi traquer ceux qui peuvent devenir nos ennemis et s'allier avec ceux qui peuvent devenir nos amis.

Mais N. Sarkozy préfére la facilité et la simplicité de l'amalgame. Il a ainsi adhéré au concept de «guerre au terrorisme » qui n'est qu'un slogan publicitaire vide qui passe bien dans les médias et est facile à comprendre par une population dopée à 24 Heures Chrono . Et tant pis si c'est déconnecté de la réalité du terrain, car il est dit que les élections dans nos démocraties post-moderne ne se gagneraient plus sur l'analyse, le raisonnement et le sérieux des candidats.

Mais que les Français sachent que toute ignorance engendre un aveuglement et favorise une vision binaire et simpliste du monde. C'est parce que les Américains, les Anglais et les Espagnols ont eu des gouvernements tout aussi ignorants et aveugles qu'ils ont mené leurs pays dans des guerres catastrophiques qui n'eurent pour conséquence que d'aggraver les tensions internationales et porter le terrorisme jusque chez eux.

Or comme l'ont montré les attentats d'avant-hier commis à Alger et imputés à l'ancien G.S.P.C devenu Organisation Al-Qaida au Maghreb Islamique en ce début d'année, la menace est plus que jamais réelle. Car la France est pour ce groupe une des cibles annoncées comme l'ont révélé des vidéos de propagande diffusées sur le Net en février et mars.

Or comment pourrions-nous nous sentir protégés par un homme ignorant les fondements idéologiques basiques de nos ennemis ? Comment cet homme va-t-il pouvoir envisager une stratégie de défense effisciente s'il ignore comment reconnaître ses alliés et ses ennemis et confond les intérêts sécuritaires de la France avec les intérêts économiques et électoraux d'autres puisssances ?

Alexandre Joly.

14 avril 2007

A propos de l'appel de Michel Rocard

Dans le monde daté du 13 avril 2007, Michel Rocard, ancien premier ministre socialiste de 1988 à 1991, a appelé à une alliance Royal-Bayrou avant même le premier tour afin de battre Sarkozy.

Le premier secrétaire du PS François Hollande a immédiatement réagi en déclarant à l'AFP qu'il n'y avait "pas d'alliance concevable entre la gauche et une partie de la droite". Quant à Ségolène Royal, elle a eu une réaction quelque peu étrange. Elle a récusé cet appel en arguant de son refus de toute "tractation" électorale "dans le dos des électeurs". Etrange argument car il s'agit d'un appel public et non d'une manoeuvre politicienne exécutée dans l'ombre. Le paradoxe est qu'elle pensait déjà à faire un appel aux électeurs de François Bayrou. En effet, d'après le journal Le Monde, elle avait demandé à un de ses conseillers, Jean-Pierre Mignard, de réfléchir à un texte devant lui servir au soir du 22 avril puisqu'elle croît pouvoir se qualifier pour le second tour. En outre, Vincent Peillon, l'un des porte-parole de Ségolène Royal, a déclaré vendredi sur France Bleu Picardie que Michel Rocard était "à côté de la plaque" ajoutant que "L'UDF est à droite depuis des décennies. M. Bayrou a toujours été à droite et il faut que cette bouffonnerie cesse et que les électeurs de gauche mesurent que si leur priorité c'est la lutte contre la précarité, il ne faut ni voter Sarkozy ni voter Bayrou".

Que déduire de tout ça ? Il semble bien que le vote Bayrou va s'affirmer de plus en plus comme un vote très utile face à Nicolas Sarkozy. Le parti socialiste semble être entré une fois de plus dans une zone de turbulences. Une de ses plus grandes personnalités est favorable à un rapprochement avec le centre tandis que dans l'entourage de Ségolène Royal et à la direction du PS, beaucoup restent campés sur des positions passéistes ; ils continuent de croire au traditionnel clivage gauche-droite. Mais en même temps, beaucoup de socialistes semblent se rendre compte de la possibilité de voir François Bayrou devancer Ségolène Royal au premier tour ce qui risque de faire imploser le PS.
Faire l'amalgame entre le l'UMP et l'UDF d'aujourd'hui comme l'a fait monsieur Peillon relève de l'escroquerie intellectuelle car, comme le dit Michel Rocard, les programmes de F. Bayrou et de S, Royal ont plusieurs point en commun. Le parti socialiste ne veut le pouvoir que pour lui seul tout comme le veut l'UMP ! Les dirigeants de l'UMP et du PS ont la même vision dogmatique et rétrograde de la société française. Mais les électeurs de ces partis sont souvent plus ouverts et plus responsables que leurs dirigeants.

Les électeurs de Ségolène Royal devraient comprendre que François Bayrou est celui qui a le plus de chance de battre Nicolas Sarkozy comme l'ont montré tous les sondages jusqu'à présent. La volonté du parti socialiste de voir sa candidate être présente au second tour doit surtout permettre la survie du PS à cause du « traumatisme Jospin », le fait qu'elle puisse gagner ou pas est largement secondaire. Du fait de sa personnalité, Ségolène Royal n'a pas su rassembler son propre parti et nombre de cadres du parti ne la soutiennent que du bout des lèvres car ils doutent fortement de ses capacités. François Bayrou a tenu des propos qui prouvent que le centre d'aujourd'hui est un vrai centre. Suite à cet appel de Michel Rocard, il a déclaré : "A mes amis qui pourraient douter de la nécessité de construire une majorité différente, poursuit-il, je pose la question : qu'est-ce qu'un centre qui ne regarde que vers la droite ? Ce n'est pas du centre, c'est de la droite. Eh bien, nous devons être capables de travailler avec notre main droite et avec notre main gauche. (...) Ce n'est pas parce que l'on n'est pas d'accord sur tout que l'on ne peut pas travailler ensemble."

Alors, électeurs de gauche votez utile dès le premier tour en votant pour François Bayrou afin d'avoir une chance réelle de changer les choses dans notre pays et afin d'éviter 5 ans de pouvoir Sarkozyste.

 Hervé Tisserand

12 avril 2007

Votons utile, votons Bayrou !

Cela fait des semaines qu'on entend dire ici et là qu'il faut voter utile c'est à dire pour les représentants de l'UMP et du PS. Pour renforcer ce discours, on n'hésite pas à faire peur aux électeurs en leur rappelant le 21 avril 2002 et la place de "finaliste" donnée à J.M. Le Pen. De fait, on entend régulièrement les hiérarques de gauche comme de droite affirmer que leur candidat est celui qui propose un vrai programme de gouvernement et qu'avec le soutien d'un grand parti il sera capable de le mettre en oeuvre. Qu'est-ce qu'il ne faut pas entendre tout de même !

Intéressons nous d'abord au cas Sarkozy. Ce dernier change régulièrement d'avis. Il ne cherche qu'à plaire autant que possible à l'électorat en faisant des promesses dont on sait bien qu'elles ne pourront pas être tenues. De plus, ses propositions et ses idées varient au gré de son humeur et de la manière dont elles sont comprises par l'opinion. Ainsi, concernant la politique fiscale qu'il souhaite mettre en place, un jour il veut fortement baisser l'impôt de 4 points puis il devient beaucoup plus prudent le lendemain au point de s'en sortir par une pirouette : "Je n'augmenterai pas les impôts, mais au contraire ferai tout pour les baisser." Cela est beaucoup moins clair et ... engageant. Dans ses discours, il nous a rabâché qu'il avait changé au point de citer Léon Blum et Jean Jaurès. Mais comme il a besoin des électeurs du Front National, il a droitisé son discours jusqu'à tenir des propos plus que discutables sur le suicide et la pédophilie.
La manière dont N. Sarkozy fait de la politique ressemble plus à de la technique de markéting. Il faut créer l'événement et occuper le terrain. Et même si le produit est mauvais, l'important est que l'emballage soit attrayant afin d'attirer le plus grand nombre. A-t-il tord de considérer les électeurs comme des consommateurs, j'espère que oui. Mais on ne peut pas nier que cette manière de faire rencontre un certains succès jusqu'à présent.

Passons au cas Royal. Un des points communs avec N. Sarkozy est le manque de cohérence de ses propositions ou plutôt de ses promesses. Je ne reviendrai pas ici sur ce qu'elle a dit en matière de politique étrangère. Je voudrais parler de ce qu'elle a déclarer vouloir faire en priorité si elle était élue. Elle avait d'abord déclaré que la première loi qu'elle ferait voter serait une loi concernant les femmes battues. On lui alors fait remarquer qu'une loi datant de 2004 et renforcée par la suite existait déjà. Après ça, elle a dit que sa première action en tant que présidente concernera le chômage des jeunes avec son idée de « Contrat première chance ». On voit donc qu'elle reprend la même technique marketing que N. Sarkozy en essayant de faire des appels du pied aux « électeurs-clients ».
Elle a aussi montré sa limite à tenir ses engagements. Ainsi avait-elle déclaré faire une campagne électorale d'un nouveau genre en s'abstenant de faire des attaques personnelles contre ses adversaires. Et puis il y a eu cette histoire de l'ISF où elle s'en est prise à plusieurs candidats dont François Bayrou. Enfin, elle n'en finit plus de se livrer à une petite guéguerre de noms d'oiseau avec N. Sarkozy. Et ce n'est pas son capacité à rassembler ne serait-ce que son parti qui renforce sa stature de femme d'état.

Ce qui est le plus édifiant dans tout ça est que ces deux candidats ou leurs sbires osent dire que le projet de François Bayrou est flou. En outre, ils pensent que ce dernier n'aurait aucune chance de mener à bien sa politique s'il était élu car il n'aurait pas de majorité parlementaire. Ils font fi des exemples allemand, italien et même américain qui prouvent qu'un premier ministre ou un président peut gouverner sans son parti majoritaire. De plus, ils oublient qu'eux-mêmes ne sont en rien assurer d'assurés d'avoir une telle majorité à l'Assemblée. Rappelons que nous avons déjà vécu 3 cohabitations en 20 ans ! A cela s'ajoute le fait que d'avoir une majorité à l'Assemblée mais aussi au Sénat n'est en rien un gage d'efficacité si on juge la politique menée par l'UMP.

Alors, électeurs de gauche et de droite, vous pouvez voter pour François Bayrou qui présente un projet cohérent et qui évite les mesquineries politiciennes de ses deux adversaires.

Hervé Tisserand

11 avril 2007

Les valeurs de N. Sarkozy

medium_sarkozy.jpgLes candidats n'ont, et à juste titre, de cesse de le répéter : « l'élection présidentielle c'est la rencontre d'un homme et d'un peuple ».

Cette rencontre, symbolique de la Vème République, n'est pas à confondre avec celle qui viendra dans un mois lors des élections législatives où nous devrons nous déterminer sur une politique gouvernementale pour les cinq prochaines années.

Dans cette optique, les programmes des candidats (qui ne pourront pas les mettre en oeuvre en cas de cohabitation) ont moins d'importance que les valeurs, la vision de la France et la philosophie politique qui les animent. Donc plus qu'aux propositions qu'ils enchaînent, souvent de façon inconsidérées et irréalisables pour ce qui est de S. Royal et N. Sarkozy, le choix doit se porter sur les valeurs que véhiculent les candidats aux travers de meetings et d'interviews, à défaut de débat.

Car ce décryptage pose la question réelle de la légitimité de certains à vouloir présider une démocratie.

Dernier exemple en date, les propos de N. Sarkozy tenus sur le déterminisme génétique dans Philosophie Magazine de Mars 2007. Celui-ci y déclare notamment « penser qu'on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie. Il y a mille deux cents ou mille trois cents jeunes qui se suicident en France chaque année, ce n'est pas parce que leurs parents s'en sont mal occupés ! Mais parce que, génétiquement, ils avaient une fragilité, une douleur préalable (...) Les circonstances ne font pas tout, la part de l'inné est immense. ».

Ainsi, selon N. Sarkozy, ON (vous, moi, vos enfants) naît pédophile, on naît suicidaire et on ne le devient pas. ( A noter l'étrangeté de juxtaposer le suicide et la pédophilie dans un même exemple !). Ainsi le libre arbitre, cher à Saint Augustin n'existe plus, et le conditionnement environnemental, social mais surtout l'éducation sont rendus inopérant. Ce déterminisme de naissance fait certainement qu'on naît aussi cupide, homosexuel et bien évidemment aussi criminel ou respectueux des lois.

Ces propos ont bien évidemment étaient condamnés par les scientifiques comme le généticien Axel Kahn qui a confirmé ce que tous savent, à savoir que "la vision d'un gène commandant un comportement complexe tel que ceux conduisant à l'agressivité, à la violence, à la délinquance, à la dépression profonde avec dérive suicidaire, est ridicule et fausse".

Cette adhésion à l'idée du « criminel-né » n'est cependant pas nouvelle chez N. Sarkozy. Et il avait déjà affronté les critiques du monde médical qui soulignait son ignorance et son charlatanisme scientifique quand le 02 décembre 2005 dans Le Parisien il disait qu'« iI faut agir plus tôt, détecter chez les plus jeunes les problèmes de violence. Dès la maternelle, dès le primaire, il faut mettre des équipes pour prendre en charge ces problèmes. - Dès la maternelle ? - Oui ! »

En effet le Professeur Bernard Golse, chef du service de pédopsychiatrie à l’hôpital Knicker avait répondu que « personne au monde ne peut prédire qu’un enfant de trois ans qui présente des troubles de conduite sera un délinquant douze ans plus tard. Ce saut épistémologique est inacceptable... Faire croire que l’on peut faire des prédictions de ce genre dans le domaine de la psychiatrie, au mieux c’est illusoire, au pire c’est malhonnête et dangereux ».

Le ministre de l'Intérieur avait alors dû effacer de son projet de loi ces propositions de dépistage des killers bambins. De même qu'il avait dû reculer devant la levée de boucliers des psycho-thérapeutes qu'avait suscité son projet de médicaliser la violence. Denis Leguay, psychiatre, rappelant à cet effet dans une tribune au Monde du 13 Septembre 2006 que « la violence est une dimension normale de l'être humain » et que pour renoncer à cette violence primaire pour vivre en société il faut « que sa personnalité se construise, et qu'il y consente : c'est un processus d'échange maîtrisé entre l'espérance des bénéfices d'un comportement sociable et l'effort que cela implique. ».

Il est donc assez inquiétant d'envisager un charlatan médical à la tête de l'état qui tient des thèses jugées ridicules, fausses, malhonnêtes et dangeresues.

Outre le monde médical, N. Sarkozy a dû aussi affronté l'Eglise qui par la voix de Mgr André Vingt-Trois, archevêque de Paris, au micro de RTL, s 'est élevé contre toute tentation d'eugénisme, le pendant du déterminisme génétique. "Surtout, ce qui me paraît plus grave, c'est l'idée qu'on ne peut pas changer le cours du destin. C'est vrai quand on prend la perspective génétique, mais c'est aussi vrai quand on prend la perspective sociologique", a-t-il dit. "Parce que dire que quelqu'un est pré-déterminé par la famille qui l'a entouré, par les conditions dans lesquelles il a vécu, ça veut dire que l'homme est conditionné absolument".

Cette opposition de l'église est importante car les propos de N. Sarkozy attaquent les principes de Saint Augustin du librarium-arbitrium (le libre arbitre) de chaque homme. Or ces principes sont les fondements de nos valeurs humanistes. Celles qui permirent le développement de la philosophie des Lumières et la construction de nos démocraties.

En remettant ainsi en cause le libre-arbitre, N. Sarkozy remet en cause le libre choix des individus à choisir leur façon de vivre. De façon individuel comme collective. Et remettre en cause la volonté collective de se choisir une destinée, c'est une attaque indirecte et violente contre les droits de l'homme et la démocratie moderne.

Enfin, dernier point, mais pas des moindres, la comparaison historique. N. Sarkozy n'a pas inventé le déterminisme génétique : ses propos s'inscrivent dans une tradition philosophique bien précise qui a cherché à traduire en actes politiques ses théories : scientisme extrême et racisme. Or, force est de constater que les principales idéologies politiques et leurs mentors théoriciens qui ont repris ces thèmes à la fin du XIXème siécle et au XXème sont celles de régimes totalitaires. Et notamment le nazisme.

C'est parce que les Nazis identifiaient un gène de la cupidité chez les Juifs et qu'il fallait en protéger le peuple allemand qu'ils les ont exterminé, c'est parce que selon eux il existait un gène de l'homosexualité, que les homosexuels furent envoyer en camps de concentration. Quand N. Sarkozy dit « qu'on naît pédophile, et c'est d'ailleurs un problème que nous ne sachions soigner cette pathologie. » (ce qui rappelons-le est scientifiquement faux !), il a une double connivence avec la vision nazi :

  1. l'aspect génétique et héréditaire de ce qui est aujourd'hui perçu comme une déviance morale, la pédophilie (bien que comme toute déviance morale elle n'est ni intemporelle, ni universelle et susceptible de changer), comme les Nazis l'avaient de l'homosexualité.

  2. la volonté et le constat d'échec de la médicalisation de ces « pathologies ». Or quand on ne peut soigner une maladie, la nécessité de protection des corps sains, amène de facto à l'isolement de ceux qui en sont porteurs... et de leurs progénitures porteuses du même gène : internement en camps, stérilisation forcée, extermination.

Les propos que tient N. Sarkozy sont, comme on l'a vu rapidement, triplement scandaleuses : Elles reposent sur un postulat scientifiquement dénoncé; rejette les valeurs essentielles qui fondent une démocratie; et sont la résurgence de thèses politiques qui ont alimenté les pires régimes du siècle passé.

Alexandre Joly.

10 avril 2007

Quand Bayrou prenait déjà Sarkozy en plein flagrant delit de mensonge !

C'était en 1999 (sous les yeux de François Hollande et de Robert Hue) mais c'est toujours d'actualité. 
Nicolas Sarkozy  ne pouvant pas, comme aujourd'hui, contredire François Bayrou sur le fond (La hausse des prélévements obligatoires par le gouvernement Balladur entre 1993 et 1995 contraire aux promesses de campagne !) n' a d'autre solution que de  prendre sa posture politicienne habituelle. 
Décidément N. Sarkozy ne peut qu'aligner des propos du type "vous êtes avec moi ou contre moi" ce qui en dit long sur sa manière d'envisager la société et la politique. La fin de cet extrait est tout bonnement sidérante quand on entend N. Sarkozy dire que le centrisme favorise Le Pen alors que c'est lui qui reprend certaines idées de l'extrême-droite !
J'espère que les électeurs de l'UMP qui supportent Sarkozy vont se rendre compte de sa dangerosité et de sa malhonnêteté intellectuelle qui n'ont d'égale que son culot.
 
Pour en savoir plus sur la personnalité de N. Sarkozy, je vous encourage à regarder un extrait vidéo d'un entretien de L'équipe de www.vodeo.tv avec John Paul Lepers ci-dessous.
 
Hervé Tisserand